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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

LUNDI 30 NOVEMBRE 2020

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Banques 2021, un exercice à haut risque ◆ Alors qu’une sortie de crise se profile avec les avancées sur le vaccin, les banques feront face à une multitude de défis en 2021. ◆ Le taux de créances en souffrance devrait augmenter entre 11% et 12% en 2020 et au-delà. ◆ Les reports des crédits vont peser sur la sinistralité des banques.

Actuellement, il frôle les 8%. Autre hic relevé par l’agence : l’expansion régionale en Afrique, où le risque est «généralement plus élevé qu’au Maroc» . S&P la décrit comme une arme à double tranchant : «l'expansion en Afrique apporte des avantages de diversification, mais aussi des surprises désagréables poten- tielles» , arguent-ils. Une suspension de dividende par la Banque centrale aidera à amor- tir l'impact sur les fonds propres, selon la même source. Sur ce point, BAM, qui devrait se pro- noncer sur ce sujet, continuera à apporter son soutien au circuit bancaire. Signalons que certaines banques ont pu rétribuer leurs actionnaires cette année, dans le respect des exigences de BAM en la matière. En termes de profitabilité, des résultats plus faibles suite à la hausse du coût du risque et de la baisse des revenus inhérente à la baisse des marges réduiront la rentabilité des banques en 2020 et 2021. Au final, malgré ces nombreux points de vigilances, l’agence estime que le système bancaire marocain sera l’un des moins tou- chés par la crise sanitaire, sur les 6 pays étudiés (Kenya, Egypte, Afrique du Sud, Tunisie, Nigéria). S&PGlobal a pris au total 236 déci- sions sur des notes de banques depuis le début de la pandémie, dont environ 23% d’abaissements et 76% de révisions à la baisse des perspectives. Rentabilité ou prudence ?, un choix cornélien Face à une crise sans précé- dent, les banques marocaines ont préféré opter pour une politique de provisionnement anticipatif et prudent, au risque de saper (momentanément) leur rentabilité. En effet, les banques ont forte- ment augmenté leurs provisions pour risque de crédit cette année. Des charges de risque qui ont consommé en moyenne 63% de leur résultat opérationnel, niveau bien au-dessus des moyennes historiques (25% en 2019). «Nous prévoyons que la politique de provisionnement s'allège au

clairement négatif, puisque pour un tiers environ des établisse- ments qu’elle suit, elles sont dans une perspective négative, qui implique un risque de dégradation. Or, explique l’agence, «le retour des systèmes bancaires dans le monde aux niveaux d’avant la COVID-19 sera lent, incertain et très variable selon les zones géo- graphiques» . Dans certains pays, dont les Etats-Unis, le Royaume- Uni, l’Allemagne et la France, le retour au niveau d’avant-crise pourrait ainsi attendre 2023.

retrait progressif des mesures d’urgence prises par les Etats depuis le début de la crise sani- taire, l’année 2021 pourrait être la plus difficile depuis 2009 pour le secteur bancaire. Dans un rapport, l’agence S&P Global Ratings rappelle que les notes de crédit du secteur affichent pour l’instant un biais

E ntre l'impératif de main- tenir une bonne gestion des risques et celui de continuer à financer l’économie, 2021 se profile déjà comme une année de tous les défis pour les banques marocaines. En effet, avec le Par Y. Seddik

Maroc : les points de vigilance

Le Maroc ne fait pas exception. Et l'année 2021 ne sera déci- dément pas celle de la reprise. «La hausse des provisions aura un impact négatif sur le secteur bancaire marocain» , estime S&P dans son rapport. D'ailleurs, plu- sieurs banques marocaines ont préféré procéder à une politique de provisionnement anticipatif, ce qui s’est reflété sur les résultats publiés jusqu’à ce jour. Avant la pandémie, le secteur bancaire affichait un rendement moyen des fonds propres de 9,4% et un ratio de solvabilité adéquat de 15,6%. «Bien que nous nous attendions à ce que ces ratios se détériorent, la politique de pro- visionnement offre des coussins pour absorber des pertes de cré- dit supplémentaires» , ajoutent les analystes de S&P. Notons que l’agence s’attend à ce que le taux de sinistrali- té (créances en souffrance) se détériore à 11%-12% au cours des deux prochaines années.

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