Rentes_Genevoises_Rapport_annuel_2022

REGARDS CROISÉS SUR 2022

L’année 2022 a été difficile à plein d’égards, quel bilan en tirez-vous ? Dominique Grosbéty : Il faut apprécier le bilan de l’exer- cice sous deux angles : les chiffres tels que constatés au 31 décembre 2022 et les résultats dans une vision à long terme, en lien avec la stratégie. D’une manière générale, sur le plan des chiffres, le bilan de l’exercice est mitigé avec un rendement négatif de la fortune de -5.7 % et une perte d’exercice de 171 millions de francs entièrement absorbée par nos réserves et provi- sions. Il est ainsi important de relever que, malgré ces ré- sultats, l’ensemble des indicateurs de conduite des Rentes Genevoises est resté au vert tout au long de l’année avec un degré de couverture statutaire au 31 décembre de 108.2 %. Pour ce qui concerne les résultats de cet exercice dans une vision à long terme, on constate que les Rentes Genevoises ont développé une stratégie qui intègre la probabilité de survenance de crises et qui prévoit des me- sures de protection. A ce titre, le bilan est positif puisque les instruments prévus ainsi que les niveaux des réserves et provisions ont permis de faire face aux difficultés finan- cières et à ses conséquences sans qu’aucun indicateur passe à l’orange ou qu’un des seuils définis par la loi soit franchi. Si la stratégie mise en place a permis de passer sans dommage la crise Covid-19 en 2020 et 2021 ainsi que les conditions difficiles sur les marchés en 2022, le Conseil d’administration et la Direction travaillent en continu sur le développement et l’adaptation de la stratégie afin de la renforcer et permettre à l’Etablissement de poursuivre son développement au profit de ses assurés. Nicole Beiner : En tant que vice-présidente et membre du Conseil d’administration désignée par les assurées et les assurés des Rentes Genevoises, je m’inscris dans les pro- pos de notre président Dominique Grosbéty. Je suis éga- lement d’avis que le plus important est de s’assurer que la stratégie mise en place et les moyens à disposition de l’Etablissement permettent de traverser des crises sans que les engagements pris envers les assurés soient impactés. A ce titre l’exercice est réussi, malgré les pertes importantes enregistrées sur le portefeuille d’investissement en 2022. Si je poursuis l’appréciation de l’exercice sous l’angle de l’assuré-e, je relève deux facteurs macroéconomiques qui ont influencé le développement de l’Etablissement : la hausse des taux d’intérêt et le retour à l’inflation. En réponse à la hausse des taux d’intérêt, les Rentes Genevoises ont augmenté les taux techniques des nou- velles polices afin de maintenir leurs produits compétitifs tout en garantissant la sécurité des avoirs des assuré-e-s.

En réponse à l’inflation constatée, les Rentes Genevoises avaient intégré depuis de nombreuses années son retour dans leurs prévisions et leur stratégie, en se basant, no- tamment, sur les statistiques de la Confédération et de la BNS. Aujourd’hui, force est de constater que ces der- nières avaient malheureusement sous-estimé l’ampleur et la rapidité de son retour, avec les conséquences que nous connaissons toutes et tous sur le pouvoir d’achat des ménages. C’est dans cet environnement serré et contraignant, et en considérant les réserves et provisions à disposition de l’Etablissement, que le Conseil d’administration a pris la décision de revaloriser les rentes de 1 % pour les contrats qui le prévoient. Pierre Zumwald : Les années 2020, 2021 et 2022 ont mon- tré que les crises se suivent et ne se ressemblent pas. Si chacune a été traversée en démontrant la capacité de l’Etablissement à faire front de manière diligente à des situations imprévisibles et à préserver l’intérêt des par- ties prenantes, la crise que les Rentes Genevoises ont dû affronter en 2022 a été violente. La bonne santé financière de l’Etablissement a permis toutefois d’y faire face. Sur le plan de la marche des affaires, par rapport à 2020 et 2021, nous constatons un recul des primes encaissées, principalement en matière de polices de libre passage, reflétant la situation observée sur le marché du travail avec des taux de chômage proches de 5.6 % en 2020 et 2021, revenus à 3.9 % en 2022. Sur les mêmes périodes, les vo- lumes de primes pour les produits traditionnels (3 e pilier A, 3 e pilier B et Rente certaine) sont restés stables à plus de 100 millions de francs. Sur le plan du fonctionnement, les Rentes Genevoises ont renforcé leur structure afin de répondre à l’augmentation du nombre d’assurés, qui a passé le cap des 20 000. Elles ont poursuivi leurs travaux en matière de digitalisation tout en renforçant encore la sécurité sur le plan informa- tique. Il en résulte ainsi une augmentation des effectifs à quarante-deux employés avec, en parallèle, une progres- sion des coûts de fonctionnement à 14.4 millions de francs. Ainsi, les chiffres liés aux affaires et aux placements sont décevants, mais la capacité d’adaptation de l’Etablisse- ment à ces chiffres peut être qualifiée de bonne. Vous inscrivez le développement des Rentes Genevoises dans quatre valeurs cardinales, dont la pérennité. Comment la vivez-vous dans cet environnement incertain ? D. G. : La pérennité est une valeur essentielle des Rentes Genevoises. Elle a toujours été le fil conducteur de

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