Rentes_Genevoises_Rapport_annuel_2022

l’Etablissement qui, cette année, a 174 ans. Elle implique une stratégie basée sur le long, voire le très long terme, tout en tenant compte des aléas de chaque exercice, comme celui que nous venons de vivre. C’est la raison pour laquelle les ou- tils de conduite et de management sont adaptés régulière- ment pour répondre aux nouveaux défis et à l’augmentation des incertitudes dans de nombreux domaines. Personne n’a vu venir la crise Covid-19 en 2020 ou l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Mais au moment où arrive l’imprévisible, il faut être capable d’y faire face. C’est la raison pour laquelle il en découle le développement de compétences particulières du Conseil d’administration et de la Direction pour apprendre à conduire et décider dans un environnement incertain. Ainsi, notre objectif est d’inclure l’incertain comme compo- sante essentielle de l’évolution de l’environnement et d’être prêts, tant sur le plan des moyens que sur le plan financier. N. B. : Pour répondre à cette question, prenons l’exemple d’un produit simple : le 3 e pilier A. Avec ce produit, un-e assuré-e âgé-e de 25 ans à la conclusion du contrat va se constituer une épargne durant quarante ans environ, puis la consommer durant plusieurs décennies via les rentes versées par l’Etablissement après sa retraite. Ainsi, la re- lation entre l’assuré-e et les Rentes Genevoises sera dans cet exemple très probablement supérieure à soixante ou septante ans. La pérennité est donc un élément primordial pour le déve- loppement de l’Etablissement. En pratique, elle implique que le Conseil d’administration et la Direction prennent des décisions qui répondent aux besoins des parties pre- nantes d’aujourd’hui sans compromettre les besoins de ces parties dans le futur. Ainsi, les valeurs personnelles des décideurs et la culture d’entreprise qui en découlent sont des facteurs clés pour atteindre cet objectif. La formation, la préparation et l’entraînement à des situa- tions imprévues sont également des mesures mises en place au sein de l’Etablissement pour préserver la péren- nité des Rentes Genevoises. P. Z. : L’environnement incertain a toujours été une cons- tante. Ce qui a changé c’est la fréquence, l’amplitude et parfois l’origine, la crise Covid-19 étant le meilleur exemple. Pour un établissement comme les Rentes Genevoises, il est important de se concentrer sur les conséquences et d’être capable d’y apporter une réponse adaptée qui, jus- tement, ne met pas en difficulté la poursuite de l’activité de l’Etablissement. C’est la raison pour laquelle les outils et les méthodes en place travaillent sur des projections autant à court qu’à long terme et que les employés sont formés régulièrement afin de maintenir leurs compétences à un niveau élevé d’expertise. Ce dernier point est d’autant plus

important que l’ancienneté moyenne du personnel est supérieure à une dizaine d’années.

il est nécessaire d’expliquer ce qui est fait, tant l’urgence climatique est devenue un critère essentiel qui doit être pris en compte pour le développement de l’Etablisse- ment. Les Rentes Genevoises proposent donc des solu- tions en tant qu’assureur responsable qui permettent à leurs assurés de se constituer une retraite sûre. Mais elles se positionnent également comme investisseur respon- sable en appliquant une charte d’investissement respec- tueuse de l’environnement et en développant également des projets permettant aux Rentes Genevoises d’être « net zero » soit zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2050. Le repositionnement de la marque en 2022 « Protéger demain » en est le témoin. Quel est votre point de vue sur la prévoyance en Suisse ? D. G. : En préambule, il est important de relever que le système des trois piliers sur lequel repose la prévoyance en Suisse est exemplaire et qu’il est envié par de nombreux pays. Cependant, les fondamentaux sur lesquels reposent l’AVS introduite en 1948 et la prévoyance professionnelle introduite en 1985 ont évolué, et tant la démographie que l’évolution des marchés financiers mettent à mal l’équilibre financier de ces deux premiers piliers. Je reste confiant quant à la solution qui sera trouvée ces prochaines années. D’un point de vue stratégique, il est im- portant que les 1 er et 2 e piliers fonctionnent de manière har- monieuse, tout en anticipant les besoins de la population dans un horizon suffisamment lointain pour permettre à nos assurés de se construire une prévoyance solide. N. B. : J'aimerais rappeler que les Rentes Genevoises ont, notamment, pour mission la promotion de la prévoyance au sein de la population. Dans le cadre de cette mission, il ne s’agit pas de « vendre » les produits offerts par l’Etablissement, mais d’aller à la rencontre des citoyennes et des citoyens genevois et du Grand Genève pour les sensibiliser à la nécessité d’une pré- voyance individuelle solide. En effet, force est de constater qu’il y a une trentaine d’an- nées, les taux d’intérêt appliqués en matière de prévoyance permettaient aux assuré-e-s du 2 e pilier de doubler leur épargne en une vingtaine d’années. Or, avec les taux d’inté- rêt en vigueur aujourd’hui dans l’économie, le capital après vingt ans n’aura progressé que de seulement 20 % à 40 %. Il est donc primordial que chacun et chacune d’entre nous dispose d’une bonne compréhension du fonctionnement du système de prévoyance suisse afin de pouvoir décider, et ceci de manière éclairée, des mesures les plus adéquates

Je suis pour ma part convaincu que l’organisation en place répond de manière adaptée à la pérennité de l’Etablisse- ment. La confiance que les assurées et les assurés nous témoignent en est la démonstration. Les Rentes Genevoises sont fortement engagées dans les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Pour quelle raison un tel engagement ? D. G. : Un bref coup d’œil sur le passé met en évidence l’en- gagement des Rentes Genevoises en tant qu’entreprise socialement responsable. Les termes ont changé au fil du temps, mais la philosophie et l’engagement demeurent. Si l’ESG touche essentiellement le monde de la finance du- rable, les Rentes Genevoises s’investissent également dans d’autres domaines. Si nous nous concentrons sur l’ESG, un Etablissement comme le nôtre, qui a plus de 170 ans d’existence et des engagements contractuels sur plusieurs décennies, se doit d’investir de manière responsable et respecter ainsi le monde dans lequel il vit. Mais faire les bons choix d’inves- tissement ne suffisent pas ! Il faut également s’engager concrètement pour le changement. C’est dans cet esprit que la stratégie ESG des Rentes Genevoises a été dévelop- pée avec, notamment, la ratification des programmes des Nations Unies (UN-PRI pour la finance durable et UN-PSI pour l'assurance durable) ou encore la publication d’un plan de transition climatique. A ce jour, les Rentes Genevoises

sont le seul établissement de prévoyance en Suisse à avoir pris de tels engagements.

N. B. : Aujourd’hui plus personne ne peut ignorer la situa- tion dans laquelle se trouve notre planète en matière de risque de changement climatique, mais pas seulement. La lutte contre la pauvreté dans le monde, le respect des droits de l’homme ou encore l’éthique dans les affaires sont éga- lement des facteurs importants qui contribuent à la pré- servation du monde dans lequel nous vivons et dans lequel vivront les générations futures. En tant qu’entreprise socialement responsable, c’est une évidence que les Rentes Genevoises s'engagent dans la durabilité et investissent de manière responsable. Ces engagements reposent autant sur des valeurs per- sonnelles que d’entreprise. Cette sensibilité aux questions de durabilité est également partagée par une très grande majorité d’assurées et d’assurés que je représente. C’est la raison pour laquelle les Rentes Genevoises se sont enga- gées dans les programmes mondiaux mentionnés par le président, exigeant un reporting public selon des normes strictes. L’ensemble du personnel est d’ailleurs sensibilisé et formé à ces thématiques. P. Z. : En 1849, lors de la création de ce que sont aujour- d’hui les Rentes Genevoises, James Fazy, en s'engageant déjà sur le plan social, ne savait pas qu'il faisait en quelque sorte du S de l'ESG. C’est donc bien dans l’ADN de l’Eta- blissement que sont puisées les ressources pour s’en- gager au profit de la durabilité. Durant de nombreuses années, ces actions ont été menées efficacement, mais sans souci de communication. Aujourd’hui cependant,

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