Finances News Hebdo N° 1051

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 20 JANVIER 2022

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Bourse

◆ La reprise de l’activité économique et le contexte de taux bas sont les principaux catalyseurs du marché actions en 2022. ◆ La capacité bénéficiaire des entreprises est tributaire des tensions inflationnistes et des difficultés d’approvisionnement. Quels drivers pour 2022 ? C apter une perfor- mance similaire à celle de 2021 sera une mission quasi- impossible pour les dans une moindre mesure, le nouveau modèle de dévelop- pement. Par Y. Seddik

quiétude relevée par le bureau de recherche a trait à la contri- bution de la valeur ajoutée agricole, qui dépend de la pluviométrie qui s’annonce en deçà d’une saison normale. Ainsi, l'atterrissage de la crois- sance économique en 2022, induit par une décélération de la demande interne, pourrait avoir comme implication une inflexion du rythme de crois- sance de la capacité bénéfi- ciaire des sociétés cotées. Justement, pour 2022, les ana- lystes tablent sur une hausse de 11,4% de la capacité bénéficiaire des entreprises à 28,6 milliards de DH. Ceci grâce principalement à l’amé- lioration du coût du risque des banques, la relance de l'activité de construction et au redressement des flux du trafic portuaire. Les éléments qui pourront toutefois peser sur la profitabilité des socié- tés cotées sont une poursuite de la hausse du coût des intrants et des matières pre- mières, des difficultés d'ap-

nités pour les investisseurs actifs. La poursuite du pari sur la réouverture, sur fond de maintien d’une croissance du PIB supérieure à la moyenne, présente aussi des oppor- tunités de surperformance cyclique, notamment au pre- mier semestre, mais il y aura là aussi des gagnants et des perdants. Avantage actions Jusqu'à maintenant, l’arbi- trage demeure toujours favo- rable aux actions, en parti- culier pour les institutionnels. Des risques de remontée des taux au deuxième semestre 2022 planent en revanche. Ils pourraient notamment pro- venir des pressions budgé- taires, de la hausse des taux en vue à l’international qui pourrait renchérir le coût de l’endettement à l’internatio- nal, ou encore de la hausse des spreads escomptée sur les pays émergents et en développement. Ce qui pour- rait par conséquent réduire l’appétence des investisseurs pour l’action. «A défaut d’une meilleure visibilité sur l’évolution de la situation sanitaire à venir et sur l'ampleur du spectre inflationniste pouvant induire une remontée des taux, le profil des valeurs de crois- sance peut être risqué en 2022» , analyse BKGR. Il faut privilégier, selon le bureau de recherche, des valeurs ayant un profil de résilience, à savoir les bancaires et les valeurs de service de base (agro, électri- cité, concession...). ◆

«Pour 2022, nous escomptons une poursuite de la reprise du marché boursier qui devrait principalement profiter d’un arbitrage au profit du mar- ché actions dans un contexte de taux favorable, et ce en raison du probable maintien du taux directeur à un niveau bas. Et de la reprise attendue de l’activité économique qui demeure néanmoins tributaire de l’éradication de la pandé- mie». Selon plusieurs institutions nationales et internationales, la croissance économique devrait ralentir à 3,2% en 2022. Pour BKGR, elle sera boostée par l'opérationnali- sation du fonds Mohammed VI pour l’investissement, alors que la poursuite de la hausse des matières premières et des hydrocarbures devrait impac- ter la balance commerciale et l’inflation. L’autre source d’in-

investisseurs en Bourse cette année. Le contexte n’est pas le même et les catalyseurs non plus. Pourtant, la Bourse de Casablanca effectue un démarrage en fanfare en ce début d’année. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le Masi affiche 3,21% de per- formance au compteur. Dans quel environnement évoluera le marché actions en 2022 et quels en seront les drivers ? Avec la crise sanitaire en toile de fond, plusieurs éléments vont driver la croissance en Bourse cette année. Il s’agit, selon les stratégistes deBMCE Capital Global Research, de la reprise de la croissance éco- nomique, la capacité bénéfi- ciaire des entreprises cotées, l’arbitrage actions/ taux et,

Des risques de remontée des taux au S2 planent; ils pourraient notamment provenir des pressions budgétaires.

provisionnement, surtout pour la filière distribution automobile, et une pos- sible reconduction de la fermeture des frontières. Mais, de façon géné- rale, il faut dire que les entreprises cotées auront plus de mal à dépasser

La performance du marché actions sera sans doute moins importante que celle enregistrée en 2021.

les attentes comme ce fut le cas en 2021, du moins à court terme. En fait, il faut s’attendre à une plus grande dispersion de la performance des actions tout au long de l’année, un contexte qui pourrait créer des opportu-

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