02-2018 F

TCHAD Alors que la crise financière de 2016 a eu d’importants effets, l’année passée est res- tée relativement calme sur le plan politique. La région du Lac a reçu d’importants secours d’urgence internationale, car elle souffre beaucoup de la présence de l’organisation djihadiste Boko Haram. 2017 : conflit dans l’église partenaire Au sein de l’EET, notre église partenaire au Tchad, un conflit interne s’est déclaré dans la deuxième partie de l’année. Un groupe ethnique largement représenté s’est senti défavorisé. Cela a amené de grandes ten- sions et des attitudes de révolte à plusieurs niveaux. Malheureusement, aucune solu- tion n’a été trouvée jusqu’à la fin de l’année. Nous espérons que les nouvelles élections au comité national en 2018 contribueront à détendre la situation. Nouvelle région En 2017, nous avons pu élargir notre travail au Tchad : en octobre, Helen a déménagé tout au nord du pays, pour y instaurer le projet « Oasis », au milieu du désert. Elle y travaillera comme sage-femme dans un hôpital étatique, et se consacrera principa- lement à la formation de personnel local. Mais pour commencer, elle doit s’atteler à l’étude de la langue, la culture et la vie dans ces conditions toutes nouvelles. Notre par- tenaire sur place est l’Association pour le Développement et la Paix (ADP).

Pro RADJA’ Classes débordantes, faible niveau, enseignants à peine formés : la situation dans les écoles du Tchad est catastrophique, et c’est aussi le cas pour celles de notre région d’engagement. Pourtant, c’est seulement par la formation que les enfants pourront trouver un bon emploi, sortir de la pauvreté et contribuer aux progrès tellement nécessaires dans le pays. Le brassage ethnique de la population re- présente un autre défi : en raison de la proximité de la capitale, des personnes d’origines les plus diverses s’installent ici, ce qui crée des tensions. D’autre part, il n’existe encore aucune communauté chrétienne dans toute la localité. L’école « Moustakhbal wa Radja‘ » (avenir et espérance) a démarré début novem- bre la nouvelle année scolaire avec une classe supplémentaire. Il ne manque plus que deux niveaux pour que nous puissions proposer le cycle de base complet, à partir de 2019. Dans le travail transculturel, nous avons vécu une période couronnée de suc- cès. Au début de l’année, un groupe de chrétiens qui se réunissent régulière- ment s’est formé dans le village voisin. Nous nous réjouissons particulièrement d’une poignée de jeunes adultes d’une église voisine qui partagent notre désir d’expliquer la Bonne Nouvelle aux musulmans en recherche. Nous prions ensem- ble, visitons chaque mois les villages avoisinants et cultivons les contacts établis. De plus, nous avons pu permettre à ce groupe un engagement de quatre semai- nes parmi les nomades. En septembre, l’équipe a traversé un temps particulièrement douloureux : Francette, l’épouse de Florent, le directeur de l’école, est décédée après la nais- sance de leur troisième enfant. Ils faisaient tous deux partie de l’équipe depuis des années et la mort de Francette a été un grand choc pour tous. Le garçon nouveau-né a reçu le nom de « Consolé », en référence à la consolation que nous avons tous pu vivre de la part de Dieu et du bébé. N’DJAMÉNA Le projet dans la capitale se trouve en plein processus de remise aux Tchadiens. Marie-Christine arrivera à la retraite vers fin 2018. Elle est maintenant devant le défi de transmettre sa longue expérience à des collaborateurs locaux. Nous sommes reconnaissants que l’EET (Eglise Evangélique du Tchad) ait reconnu l’importance de la formation de responsables de jeunesse, avant de nommer les responsables nécessaires et de les dégager d’autres activités. Une petite équipe a reçu un enseignement pour préparer les émissions de radio hebdomadaires destinées aux enfants et aux jeunes. Bien que les collaborateurs bénévoles produisent ces émissions appréciées de manière autonome depuis quelque temps déjà, ils ont pu apprendre encore certaines choses, en particulier quand il s’agit d’associer activement les enfants dans la préparation. Dans le cadre du programme « Aimer sans regrets », nous avons formé pour la deuxième fois un groupe de responsables de cours. Ils ont pu immédiatement mettre leurs connaissances en pratique lors du camp de Pâques pour les jeunes d’une église partenaire. De nombreux adolescents se montrent très critiques à l’égard de la thématique de l’abstinence sexuelle jusqu’au mariage, et cela de- mande une grande confiance en soi et une formation solide de la part des jeunes responsables. En automne, nous avons soutenu le nouveau responsable du travail parmi la jeu- nesse de l’EET, le pasteur Faustin, pour une formation complémentaire de trois mois auprès de « Kids Team » à Yaoundé. Il peut maintenant directement mettre en pratique les connaissances acquises en théorie, dans les clubs d’enfants lo- caux. Point fort : surmonter les tabous En octobre, nous avons organisé le programme « Aimer sans regrets » dans deux classes, avec des élèves de 10 à 13 ans. Nous avons projeté la vidéo de témoi- gnage. Lors de la discussion enflammée qui a suivi, les enfants ont même oublié la récréation ! (Marie-Christine, N’Djaména)

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