Cornwall_2015_12_02

ALEXANDRA MONTMINY alexandra.montminy@eap.on.ca

région lorsqu’elle a décidé d’enseigner la langue qui l’anime, le français, à Cornwall même, en 2006. « J’ai fait mes études à Cornwall et donc, on dirait que le retour ici s’est fait naturellement lorsqu’il a été ques- tion que j’enseigne » a raconté la femme poète. Mais pourquoi une amoureuse de la lan- gue de Molière chercherait-elle à s’établir dans une communauté où les francophones se font peu nombreux. « Laminorité franco- phone, je l’ai toujours recherchée en quelque sorte. Elle fait un peu partie demoi parce que j’ai toujours vécu où le français n’était pas à l’avant-plan», a expliqué Mme Charlebois. Cela a motivé l’auteure à s’engager encore plus dans sa communauté et à faire la pro- motion de cette langue qui lui est si chère, et cela passe non seulement par son métier d’auteure, mais également par l’éducation. « Je ne donne pas d’ateliers d’écriture à mes élèves, mais j’en donne avec l’Asso- ciation des auteurs », a-t-elle affirmé. Cela permet non seulement d’aider les aspirants écrivains à améliorer leur plume, mais éga- lement à partager cette richesse des mots. Il y a quatre ans, elle a eu la chance de transporter ses leçons de lettres devant une toute autre audience. « J’ai donné des ate- liers de poésie dans un pénitencier à Laval », s’est-elle souvenue. Elle y a donné des cours d’une durée de trois heures, chaque mer- credi et ce, durant quatre semaines. « On y donnait aussi des cours de français, car certains détenus pouvaient terminer leur secondaire pendant qu’ils purgeaient leur peine », a continué Mme Charlebois. Elle s’est rappelé la grande dimension humaine

de cet accomplissement. « Plusieurs s’investissaient vraiment et d’autres s’inscrivaient, mais seulement pour venir écouter. C’était une sorte d’exutoire pour les détenus. Ça leur permettait d’ex- primer des émotions souvent refoulées », a-t-elle poursuivi. Avec les textes composés par les parti- cipants aux ateliers, un recueil de poésie a été assemblé et publié, dont les profits sont allés à un organisme de charité. « Les gens du pénitencier avait tellement été touchés par le positivisme qui était ressorti de cette activité, que lorsque le pénitencier en question à fermé ses portes, les gens de l’administration nous ont invités à venir à la célébration », a affirmé Tina Charlebois. En plus d’aider les membres de la commu- nauté francophone à apprécier et à promou- voir leur langue, elle a également tenté de transmettre l’amour du français à d’autres. En effet, il y a quelques années, elle a rédigé deux romans jeunesses à l’intention des écoles anglophones de la province. « Les romans La musique qui roule et Ma ville m’inspire , s’adressent aux jeunes anglophones, afin de leur faire découvrir la culture francophone qu’ils côtoient depuis toujours. Les écoles anglophones s’en servent dans les classes de français langue seconde », a expliqué Mme Charlebois.

Tina Charlebois a décidé de tâter le ter- rain sur un domaine autre que celui dans lequel elle œuvre habituellement. « Je fais maintenant des périodes d’orientation avec les élèves de la 9 e à la 12 e année. C’est tout nouveau et j’aime bien cette nouvelle partie de mon travail », a raconté l’auteure. Même si on pourrait penser qu’entre les services d’orientation et les défis d’écrivaine il n’y a aucun lien, Mme Charlebois assure le contraire. « Il faut beaucoup d’observation pour aider les jeunes à s’orienter dans un domaine qui les passionne vraiment, tout comme il faut de l’observation pour créer des œuvres littéraires. J’aime observer les gens », a-t-elle déclaré. Avec un horaire du temps aussi chargé, la poète a-t-elle le temps pour un passe- temps ou d’autres loisirs? « Je suis tellement occupée, je n’ai même pas le temps d’aller au gym! », a-t-elle plaisanté. Elle n’est pas à blâmer là-dessus puisque c’est une réalité que plusieurs d’entre nous connaissent bien également. « Mais comme j’adore ce que je fais, c’est correct aussi », a-t-elle poursuivi. Ce qui pousse Tina Charlebois à enseigner et transmettre sa passion aux autres, c’est d’abord et avant tout la richesse de l’expres- sion de la langue. « La poésie a toujours été monmoteur. C’est bref et ça permet de jouer avec les mots », a-t-elle conclu.

Bien connue à travers l’Ontario francopho- ne, la poète et auteure Tina Charlebois a toujours été une passionnée de prouesses littéraires. À preuve, en plus de ses recueils de poésie, elle enseigne également le français à l'École secondaire catholique La Citadelle depuis près de 10 ans maintenant. L’écrivaine, qui a trois recueils de poésie à son actif, Miroir sans teint (2014), Poils lisses (2006) et Tatouages et testaments (2002), en plus d’une nouvelle en ligne Beurre d’ara- chide et téléphone cellulaire , travaille actuel- lement à la création d’un nouvel ouvrage qui devrait paraître sous peu. « J’écris actuelle- ment un essai poétique en compagnie de mon père, André Charlebois, qui devrait, si tout va bien, paraître d’ici la fin de l’année », a-t-elle annoncé au Journal lors d’un récent entretien téléphonique. Il semble que père et fille partagent non seulement la passion des mots, mais celle de l’enseignement. « Mon père est également enseignant. Il m’a en quelque sorte transmis cette passion, j’imagine, sans toutefois me mettre la pression de suivre ses pas », a expli- quéMme Charlebois, qui enseigne le français aux élèves de l’École secondaire catholique La Citadelle. « Je travaille la poésie avecmes élèves de 12 e année, mais je ne leur enseigne pas ma poésie », a plaisanté chaleureusement Mme Charlebois. L’auteure franco-ontarienne, native d’Iroquois, à mi-chemin entre Cornwall et Brockville, est revenue s’installer dans la

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Tina Charlebois ainsi que François Bazinet, lors de la cinquième édition de la cérémonie de dévoilement du récipiendaire de la promenade d’honneur, le 25 septembre dernier. L’événement a pour but de souligner un individu francophone qui fait preuve de fierté envers sa langue et en fait la promotion.

144, rue Pitt, Cornwall 613-933-9675

530, rue Fred, Bureau B, Winchester 613-774-JOBS (613-774-5627)

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Wednesday, December 2, 2015

The Journal Cornwall

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