Carillon_2016_11_18

MAXIME MYRE maxime.myre@eap.on.ca Près de 55 ans de carrière dans l’automobile C’est ainsi que s’offre à Marcel Bélanger la possibilité d’acheter la concession GM de Hawkesbury.

Il y a 55 ans, Marcel Bélanger amorçait sa carrière dans le domaine de l’automobile. Mais il ne se doutait certes pas que son premier poste en tant que vendeur de véhicules d’occasion lui ouvrirait toutes grandes les portes d’une carrière floris- sante dans ce domaine. Dix mois plus tard, il est embauché par Belisle Chevrolet Oldsmobile. Dès ce moment-là, il commence à apprendre les rouages de l’entreprise et se rend compte rapidement qu’il pourrait acquérir sa propre concession automobile. Sans un sou à son nom, il décide de se lan- cer dans une aventure de 50 ans, ponctuée de tempêtes et de bons moments, avec ses deux fils, Luc et Marc Bélanger. L’histoire des Bélanger en est une de prospérité, d’inno- vation, de travail acharné, mais surtout, de résilience. L’histoire commence lorsque Marcel Bélanger décide de quitter son poste de vendeur d’automobiles usagées sur la rue Saint-Laurent. Un ami lui propose alors de venir travailler pour le concessionnaire de son père, Belisle Chevrolet Oldsmobile (GM). C’est avec les Belisle d’Ottawa que Marcel Bélanger apprend véritablement les rouages de la vente et de l’exploitation d’une concession automobile. À l’automne 1971, les Belisle décident d’acheter une conces- sion GM à Hawkesbury. Ils tentent alors de convaincre M. Bélanger d’en devenir le gérant. « Moi je suis un gars d’Ottawa. J’étais habitué à la ville. Là ils me demandaient de déménager en campagne. Je n’étais pas certain parce que jeme disais que ce n’était pas pour durer. Être en affaires en région ce n’est pas facile. Finalement j’en ai parlé avecma femme et on a pris le risque. C’était sûrement une demes meilleures décisions. Deux mois plus tard, soit en janvier 1972, on a pris nos bagages et on a déménagé à Hawkesbury. » C’est en tant que gestionnaire de la concession de Hawkesbury que Marcel Bélanger se rend compte qu’il pourrait très bien appartenir et exploiter sa propre concession. En 1976, les Belisle décident de s’attaquer aumarché québécois et choi- sissent d’ouvrir une concession à Rigaud, question d’être plus près de Montréal.

Il en devient le propriétaire en janvier 1976. Ses fils, Luc et Marc Bélanger, grandi- ront à l’ombre de cette concession et choisi- ront éventuellement de faire carrière dans l’automobile. Pendant quatre belles années, les Bélanger battent des records avec GM et doivent faire livrer les automobiles dans un convoi de transport qui pouvait compter plus de 10 camions. Une escorte policière était nécessaire pour livrer les automobiles. La première tempête C’est en 1981 que les Bélanger doivent faire face à leur première tempête. L’économie ne va plus, la cour est pleine d’automobiles et personne n’achète quoi que ce soit. La CIP, une des plus grandes industries de la région, commence à abolir des postes. « Quand le monde ne travaille pas, la première chose qu’ils font c’est d’endurer leur auto et quand ils ont une promotion ou un nouveau job, la première chose qu’ils font c’est de s’acheter une auto. De 1980 à 1982, on a passé proche de tout perdre. On avait 39 employés et on est tombé à 18. C’était vraiment tough. » En 1982, les taux d’intérêts sur les prêts automobiles, qui étaient habituellement d’environ 6 %, avaient augmenté à 22 %. La tempête ne semblait pas se calmer pour les Bélanger. À l’automne 1982, GM lance un plan d’attaque pour ses concessionnaires ontariens et offre, à la perte, des prêts auto- mobiles à 14 %, ce qui a sauvé la concession GM des Bélanger à Hawkesbury. Pendant trois ans, les gens de la région attendaient un taux d’intérêt favorable. Quand ce taux est apparu, les gens ont commencé à acheter à nouveau des voitures neuves. En toute prospérité Voyant que ses fils démontrent un intérêt pour les affaires, Marcel Bélanger décide d’acheter une concession à Cornwall en 1988 et d’y envoyer son fils Marc pour la gérer. Pendant plusieurs années, Marcel Bélanger se promène entre les deux conces- sionnaires. Ne pouvant continuer ainsi, il décide de discuter avec ses fils de la possi- bilité de faire croître l’entreprise en vendant les concessionnaires de Hawkesbury et de Cornwall pour aller s’installer dans unmar- ché en pleine croissance à Orléans. Ses fils embarquent sans aucune hésitation.

Marc et Luc Bélanger, propriétaires actuels et fils de Marcel Bélanger, fondateur de la concession Chrysler sur la route 17 à Rockland. —photo Maxime Myre

En 1996, les Bélanger vendent les conces- sions au groupe Turpin et achètent la conces- sion d’Orléans en 1997. Lors de l’achat, le concessionnaire vendait 300 automobiles annuellement. Après son acquisition par les Bélanger, on y vendait plus de 1500 automobiles par année. Les Bélanger étaient maintenant recon- nus dans les plus hauts cercles de GM comme étant la famille capable de don- ner un second souffle à n’importe quelle concession. Ils ont gagné à deux reprises le prix pour concessionnaire GMde l’année au Canada. « GMne savait plus quel quota nous donner, on les battait tous! » s’est exclamé Marcel Bélanger. M. Bélanger était appelé à voyager partout avec la compagnie et à participer à toutes sortes de discussions à Toronto et Détroit. Pendant plus de 50 ans, les Bélanger avaient GM tatoué sur le cœur ou en jargon automobile, leur sang coulait bleu (la couleur officielle de GM). L’ouragan qu’on surnomme le crash À l’automne 2008, l’économie mondiale en prend un coup. Le pouvoir d’achat des familles est réduit à des poussières en raison de la bulle immobilière aux États-Unis. Des géants comme GM sont à genoux devant le Congrès américain pour recevoir des fonds afin de sauver leurs entreprises. Les Bélanger savaient qu’ils allaient devoir passer à travers une seconde tempête, mais ils n’avaient aucune idée de son ampleur. En 2009, ils reçoivent un courriel de GM leur disant qu’ils avaient six jours pour signer une entente avant la révocation de leur permis d’exploiter une concession GM.

À l’encontre des recommandations de leur avocat, les Bélanger signent l’entente et reçoivent une modique somme pour com- penser leurs pertes. Après 50 ans de fidélité, ils ne pouvaient croire que GM tentait de les amadouer. Les 32 concessionnaires GMqui n’avaient pas signé l’entente ont reçu de trois à six fois le montant que les 150 autres concession- naires, signataires de l’entente, ont reçu. Les Bélanger venaient tout juste d’investir 4M$ dans leur édifice d’Orléans. Ils ont vendu l’entreprise et l’édifice de 42 000 pieds carrés au groupe Myers Automotive. Le groupe Myers a offert à Luc la possibilité de travailler comme gestionnaire pour lemanufacturier Nissan. On aurait pu croire que tout était fini pour les Bélanger. Mais Marcel Bélanger croyait fermement dans l’image demarque de sa famille et amorça un long processus pour acheter Crystal Chrysler à Clarence- Rockland. C’est en 2013 que les Bélanger se relancent en affaires, cette fois sous l’image de Chrysler, mettant ainsi derrière eux leur long passé avec GM. Ayant été en affaires dans l’est de l’Onta- rio pendant toutes ces années, la famille Bélanger a su, encore une fois, donné un second souffle au concessionnaire, ayant plus que doublé les ventes dans seulement 3 ans d›existence. La famille Bélanger invite donc les anciens amis/clients à venir les ren- contrer chez Bélanger Chrysler, à Rockland. Lamarque d’automobile a peut-être changé, mais la marque de commerce Bélanger est bien vivante, accueillante et prospère.

VENDREDI SAMEDI DIMANCHE LUNDI

MARDI

Temp. Max. Temp. Min.

11°C 2°C

5°C -1°C

0°C -3°C

0°C -3°C

12°C 4°C

Généralement ensoleillé

Généralement ensoleillé

Nuageux avec quelques flocons Neige isolée

Ciel

Pluie

Poss. de préc.

10%

70%

60%

40%

20%

Le Carillon, Hawkesbury ON.

16

Le vendredi 18 novembre 2016

Made with FlippingBook - Online catalogs