FNH N° 1090

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 29 DÉCEMBRE 2022

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sont inculqués. N’oublions pas que pour décider, il faut le savoir. Être informé des options disponibles avec les avantages et les inconvénients qui y sont associés. Connaître également les réglementa- tions en vigueur qui visent principale- ment la protection des investisseurs et des consommateurs. F.N.H. : Selon une enquête Findex conduite au Maroc en 2021, plus de 40% des adultes non bancarisés ne sont pas en mesure d'utiliser, sans aide, un compte auprès d'une ins- titution financière. Quel com- mentaire faites-vous sur ce constat ? S. G. : Cette enquête montre effective- ment que la barrière principale à l’en- trée est l’éducation financière. C’est une barrière à l’inclusion financière qui est un défi majeur pour la plupart des pays émergents. Une partie de ces gens non bancarisés pense par manque de culture finan- cière et d’informations parfois qu’il est plus sûr de disposer de leur argent sous forme liquide plutôt qu’auprès d’une banque. Le manque d’éducation implique la méfiance. Il faut sensibiliser sur le fait que détenir de l’argent liquide n’est pas toujours la solution la plus sécurisante. Il se peut que l’on se le fasse voler, il est difficile d’avoir une gestion transparente de notre capital. Une banque, elle, est régulée, il y a une surveillance qui s’exerce sur elle. Le consommateur est protégé par ces régulations et, surtout, il doit savoir que son dépôt est garanti par l’Etat. On en revient sur la question de la connaissance des droits dont bénéfi- cie le consommateur; il se doit d’être au courant de cela. Cette méconnais- sance de ses droits peut donner lieu à des situations surprenantes. J’aimerais me permettre une anecdote que j’ai vécue la semaine dernière dans une banque. Un homme qui avait effectué son premier dépôt de liquide auprès de cette banque était revenu à l’agence le lendemain dans un état anxiogène pour s’assurer si son dépôt était toujours là. Tout ceci engendre de l’anxiété et une perte de temps, alors que tous les outils existent pour éviter ce genre de tracas.

Aujourd’hui, nos institutions bancaires disposent d’applications et de logiciels permettant de suivre en un clic notre épargne. Malheureusement, il existe encore des personnes n’utilisant pas ou n’étant pas à l’aise avec ces outils. Peut-être qu’un travail reste encore à faire sur la conception de ces appli- cations, les rendre plus accessibles à des populations peu éduquées, en tra-

vaillant mieux sur le parcours utilisa- teur en vue de le rendre plus ludique.

tion financière depuis le début des années 2000. La Fondation marocaine pour l’éducation financière (FMEF) a été mise en place en 2013 à l’initia- tive de Bank Al-Maghrib. Cette struc- ture vise à regrouper l’ensemble des acteurs dans les actions d’éducation financière pour piloter la stratégie nationale en la matière, qui aboutit à des opérations adaptées aux diffé-

F.N.H. : Comment évaluez-vous l’engagement des régulateurs et des pouvoirs publics en matière d’éducation financière au Maroc ? Est-ce suffisant ? S. G. : Le Maroc a mis en place de belles initiatives en matière d’éduca-

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