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ECONOMIE
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JEUDI 15 JUILLET 2021
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historique. Il faudrait aussi rappeler que la pandémie a obligé les décideurs et les législateurs à une forte remise en cause de leurs conceptions en matière de priorités de la santé. Les budgets étatiques consa- crés à la santé sont insuffisants (6% envi- ron du budget général) et loin de répondre aux recommandations de l’OMS, et la gou- vernance des ressources sanitaires calami- teuse. La pandémie a heureusement réveil- lé les consciences. De nombreux rapports se sont penchés sur le secteur de la santé, d’une manière plus ou moins exhaustive et plus ou moins profonde. On peut citer le rapport du Conseil de la concurrence, de la Commission spéciale du modèle de développement, du groupe de travail parle- mentaire, le rapport parlementaire au sujet de la direction du médicament et de la pharmacie et celui très attendu de la Cour des comptes. Ces rapports convergent tous vers une seule conclusion, à savoir la nécessité de développer la fabrication locale et d’encourager les médicaments génériques pour garantir l’approvisionne- ment de notre pays en produits de santé et assurer notre souveraineté sanitaire. Le projet royal de la fabrication des vaccins est venu rappeler un grand oublié : le domaine de la biotechnologie pharmaceu- tique où le Maroc a pris malheureusement beaucoup de retard. F.N.H. : Ce projet va-t-il accélérer le déroulement de la campagne de vaccination et, par conséquent, permettre d’atteindre rapidement l’immunité collective au Maroc ? A. B. : Les premiers vaccins fabriqués au Maroc par remplissage (Fill & Finish) ne seront disponibles que dans quelques mois, et malheureusement le temps presse. Il y a une véritable course contre la montre. En attendant, notre pays aura encore besoin de s’approvisionner en vaccins, et il a inté- rêt à diversifier ses sources et ne pas se limiter au Sinopharm et à l’AstraZeneca, mais utiliser d’autres vaccins (Spoutnik, Pfizer, Moderna etc.) pour atteindre aussi rapidement que possible l’immunité col- lective. F.N.H. : Pourquoi réaliser un projet aussi important et aussi coûteux pour une pandémie, qui peut dis- paraitre totalement comme elle est apparue ? A. B. : Effectivement et à première vue, on peut se poser une telle question. En réalité, il n’est pas exclu que l’on ait affaire
à d’autres variants plus ou moins dan- gereux et plus ou moins contaminants, qui prolongeraient la pandémie en plu- sieurs autres vagues. Dans le cas où la pandémie du Sars-Covid-19 disparaitrait, il n’est pas exclu que d’autres pandémies à Coronavirus ou à d’autres virus surviennent, notamment des grippes comme celles du H1N1. De même, la mise en place d’une véritable industrie biopharmaceutique per-
met de répondre à d’autres besoins natio- naux ou continentaux en matière de vac- cins, qui manquent cruellement ou qui sont très coûteux. Ce qui impacte sérieusement nos importations et aggrave le déficit de la balance commerciale. De plus, le savoir- faire biopharmaceutique acquis avec les vaccins pourra permettre de développer d’autres biomédicaments plus complexes et aujourd’hui coûteux.
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