Le Chant Des Souliers Rouges - Lire le chapitre 1

Le résumé : Nous sommes en 2049, Tokyo est devenue la ville la plus dangereuse au monde. La criminalité dans les quartiers a engendré la résurgence de combattants de l’ombre : les Shinobi ! L’un d’entres eux, Jin, sauve un garçon du nom de Enh, qui possède un objet de grande valeur extrêmement convoité. Afin de le protéger, Jin décide de l'intégrer dans son squad de combattants d'élites. En sera-t-il de taille pour relever les missions les plus périlleuses de Jin et ses hommes ?

Changer la vie des autres,ce n’est pas à la portée du premier venu. Qu’est  -  ce que les gens qui y arrivent ont de si spécial ?

Mizu Sahara 1

Sommaire

Chapitre 1 La fille qui chaussait du 39 - 5 Chapitre 2 Tu es un chef-d'oeuvre - 73 Chapitre 3 Le fantôme des 99 points - 119

La fille qui chaussait du 39 Chapitre 1

TIRITITRÁN, TRÁN, TRÁN…

TIRITITRÁN, TRÁN, TRÁN…

TIRITITRÁN, TRÁN, TRÁN…

TIRITI...

TRÁN, TRÁN, TRÁN …

kimitaka…

bonjour papy !

ben, au lycée…

où tu vas, de si bon matin ?

c’est la rentrée, aujourd’hui …

je t'accompagne !

chut !

tu vas réveiller tout le monde…

c’est trop loin, papy…

mon lycée est à deux heures d’ici…

!

tu ne comptes quand même pas y aller avec ces vieilles chaus- sures ?

si…

ça ne se fait pas…

tu sais, les rouges, avec un éclair sur le côté…

pour- quoi…

tu ne mets pas plutôt celles que je t’ai ache- tées ?

d’ac- cord ?

elles sont bien, celles- là !

mets- les…

10

hein ?

tu perds encore la tête ?

qu’est- ce que tu ra- dotes ?

j’ai jamais eu de chaussures rouges…

désolé, tu ne peux pas venir…

ah bon ?

et je dois y aller !

quoi ?

déjà ?!

tu es sûr ?

h o u r r a !

hip, hip, hip…

à cette heure-ci, tout est blanc, c’est beau…

la ville est encore endormie…

papy m’encou- rage encore alors que je suis à 50 mètres de la maison…

il est un peu gâteux, mais il a le cœur sur la main…

...

s’il conti- nue, maman va lui filer un coup de pantoufle…

c’est quelqu’un de bien…

le train va entrer en gare voie deux…

pas comme moi !

sérieux ?! tu faisais déjà du basket en primaire ?

quand je suis entré au collège…

tu peux nous apprendre les règles ?

bien sûr !

nous, on vient à peine de commen- cer…

d’être le meilleur.

comme la plupart des autres étaient débutants, j’étais un peu la star du club de basket…

j’étais persua- dé…

dès la deuxième année, je me suis retrouvé à l’écart…

j’étais le moins bon et le plus petit de tous les joueurs.

le pire…

c’est que j’étais trop orgueilleux pour m’en rendre compte.

je passais mon temps à chercher des défauts aux autres…

au fond, je savais que j’étais en train de mal tourner.

et à les cri- tiquer sur le forum du collège…

mon...

mon- sieur…

c’est pas juste !

eh bien…

si tu veux…

pourquoi vous avez

c’est que…

on se dépar-

choisi tsujimu- ra ? il a moins d’expérience que moi !

tage en un contre un, demain…

tu es sûr, tsu- jimura ?

franchement, je trouve que c’est gamin de remettre en cause le choix de l’entraî- neur…

oui !

mais bon, si ça peut te convaincre !

qu’est- ce que tu en penses, kimitaka ?

d’ac- cord…

alors comme ça…

tu dis- putes un match important, demain ?

je t’ai acheté

un petit quelque

chose pour t’encoura- ger…

oui…

des chaus- sures rouges avec un éclair sur le côté !

j’ai écrit ton nom dessus, pour ne pas qu’on ne te les vole…

waouh, merci !

papy, c’est la honte !

c’est exac-

tement celles que je voulais !

ah bon ?

c’était pas la peine…

je ne risque pas de les perdre…

je les mettrai tout le temps !

alors, on fait quoi ?

tu veux continuer ?

il a commencé le basket au collège…

il ne connais- sait même pas les règles…

c’est moi qui lui ai tout appris…

je joue depuis le primaire, moi !

je ne vois pas pourquoi

je me fais du souci…

je suis fort !

il ne peut pas être meilleur que moi…

c’est complète- ment…

impossible !

t’es au courant pour tsu- jimura ?

il a un traumatisme crânien, kimitaka l’a attaqué par- derrière…

il est pas net, ce mec !

des fois…

il y a des gars comme ça… qui se

qu’ils préfèrent s’en prendre aux autres que d’admettre qu’ils sont nuls…

croient tellement bons…

je parie que c’est lui qui a écrit toutes ces vacheries sur le forum du collège !

il ferait mieux de se regarder…

TSUJIMURA

avant de critiquer !

c’est vrai quoi, il est relou !

ses crises de jalousie,

ça va cinq minutes !

il est pas capable de gérer ses émotions, on dirait un gamin de huit ans…

c’est clair !

il n’a qu’à se suicider et bon dé- barras…

pas vrai, tsuji- mura ?

euh…

ouais…

!

je n’ai aucune envie de le revoir…

il n’a qu’à crever dans son coin !

hé, petit !

c’est le terminus !

oui…

allez, des- cends !

dé… désolé !

tu m’as entendu ?

j’ar- rive…

mon lycée est à près de deux heures de train de chez moi…

cette année- là, je n’ai pas remis les pieds au collège…

le seul lycée où je suis ar- rivé à l’heure pour l’examen d’entrée, c’est celui-ci…

la suivante, j’étais abonné à l’infir- merie. j’y suis même allé pendant les vacances de printemps pour compenser mes absences et pas- ser en seconde…

de toute façon, je m’en fous…

hum…

j’espère que le souvenir des années que vous allez passer dans notre lycée…

vous aidera à faire les bons choix dans votre vie future…

désolé, c’est mon ventre qui gargouille !

de toute façon…

je n’ai pas l’intention de fréquenter les autres élèves…

et de me décevoir moi-même !

ça m’évi- tera de les détester…

si j’attends bien sagement que le temps passe…

un jour, je deviendrai sénile comme mon grand- père…

le club de basket cherche de nouvelles joueuses !

je finirai même par oublier qui je suis…

le match amical contre le lycée pour filles saku- ranomiya va bien- tôt commencer !

et je serai enfin en paix !

en attendant, je vais rentrer chez moi, ce sera déjà deux heures de tuées…

venez nous voir jouer !

excuse- moi…

d’après ton uniforme, je devine que tu

es au lycée wakabadai, n’est-ce pas ?

euh…

oui, pour- quoi ?

tu voudrais bien me gui- der jusque là-bas ?

j’ai déci- dé de ne pas me mêler…

ma petite- fille a oublié quelque chose,

mais je ne trouve pas de taxi.

...

...

euh…

ah…

je suis pressé, mais…

on dirait que vous avez raté le dernier de la mati- née…

pas de chance…

des af- faires des autres…

il y a un bus qui va au ly- cée…

tant pis…

merci d’avoir vérifié…

il ne me reste plus qu’à espérer qu’un taxi passe par ici !

c’est vrai- ment gentil de ta part de m’accompa- gner !

c’est vrai ?

ce n’est rien...

moi aussi, je vis avec mon grand- père…

heureuse- ment que tu étais là !

je suis tellement impatiente de voir ma pe- tite-fille…

comme je suis nouveau, ça m’étonne- rait que je la connais- se…

en fait…

elle va dans un lycée pour filles de yokohama.

elle est en quelle année ?

mais aujour- d’hui…

elle participe à un match de basket dans le tien !

je n’en reviens toujours pas…

pour- quoi ?

qu’elle ait choisi ce sport !

je ne dis pas ça pour la critiquer, mais…

elle a toujours été très timide…

...

les autres enfants la traitaient de kappa* …

comme elle est très grande…

et qu’elle a de grandes mains et de grands pieds…

elle n’avait pas d’amis.

* Le kappa est une créature du folklore japonais, ndt.

elle courbait le dos pour avoir l’air moins grande…

et cachait toujours ses mains dans ses poches.

la pauvre…

un jour, pour lui changer les idées…

je l’ai emmenée à une école de danse espagnole qui venait d’ouvrir dans le quartier…

elle a tenu

plusieurs années…

les fleurs, les belles robes, ça lui a plu tout de suite !

mais elle ne

progres- sait pas…

et les autres

élèves ont fini par la rejeter.

...

comme elle allait changer d’école…

elle s'était fixé comme objectif de participer à un spectacle …

je lui ai proposé de s’inscrire dans un autre studio de dan- se, mais elle pleurait sans arrêt…

dès qu'elle maîtrise- rait les bases…

un jour, comme par miracle…

elle n’a dit que quelques mots.

elle est rentrée avec

un grand sourire !

“je vais me mettre au basket...”

elle s’est inscrite dans le club de sa nouvelle école…

au début, elle en a vu de toutes les couleurs !

elle a coupé ses longs che- veux qui avaient mis

si long- temps à pousser …

et elle s’est entraînée dur…

par contre, elle manque

toujours autant de confiance en soi…

sans ce porte- bonheur, il

paraît qu’elle rate tous ses paniers !

...

je lui ai sou- vent demandé pourquoi elle ne laissait pas tomber, alors qu’elle reve- nait toujours couverte de bleus…

mes grandes mains…

mais pour tenir un ballon !

ne sont pas faites pour les casta- gnettes…

tu sais ce qu’elle m’a répondu ?

mais je tiens bon quand on me bouscule !

avec mes grands pieds, je ne suis pas très gra- cieuse…

je ne suis pas encore très forte, mais les autres

ça ne m’était jamais arrivé, avant.

il avait raison…

comptent sur moi…

mais mainte- nant…

je rêvais de fleurs et de belles robes…

je me sens bien mieux dans ma peau !

je ne sais pas de qui elle parlait, mais je lui suis très reconnaissante : ce doit être une personne formidable !

heureu- sement…

que je l’ai rencontré, ce jour-là !

changer la vie des autres, ce n’est pas à la portée du premier venu…

qu’est-ce que les gens qui y arrivent ont de si spécial ?

il n’a qu’à crever dans son coin !

et rentrer à la maison vite fait !

il faut que j’ar- rête d'y penser, ça me dé- prime…

je vais déposer la dame au lycée…

le gymnase est à gauche…

c’est ici !

tous les élèves y sont, vous devriez trouver faci- lement !

merci infiniment, mon garçon…

ah, vous voilà !

passe une bonne jour- née…

vous en avez mis un temps ! takara vous at- tend !

déso- lée…

dépêchez- vous !

!

venez !

zut !

ces chaussures...

tu vas les jeter ?

ouah, les

grandes mains…

!

excuse- moi…

je ne disais pas ça mécham- ment…

au con- traire !

tu as de la chance, ça doit être pratique pour tenir un ballon…

...

je te recon- nais…

tiens ?

tu t’appelles takara, non ?

tu ne te rappelles sûrement pas de moi, mais on était dans la même classe, l’an dernier !

ah !

j’en étais sûr !

je me souviens de toi parce que j’aurais adoré fare ta taille !

...

ah bon ?

moi, j’aurais préfé- ré…

être à ta place…

en cours de musique, tu jouais super bien des casta- gnettes…

tu y arrivais même avec une dans chaque main !

pour- quoi ?

c’est vrai ?

c’est bizarre…

je ne m’en souviens pas…

...

tu avais l’intention de les jeter ?

elles sont jolies, ces chaussures rouges…

oui…

j’adorerais les garder, mais…

j’ai beau m’entraîner…

je danse comme un pied !

ça doit être bien…

d’être doué dans ce qu’on aime !

...

comme tu dis…

...

t’es trop forte !

tu as encore mis un panier !

tu manques de tech- nique, mais

...

même si je n’ai jamais joué au basket ?

comme tu es grande, avec un peu d’entraîne- ment, tu te ferais vite

tu es douée …

une place dans une équipe…

tu crois ?

le seul truc où je

moi, c’est l’in- verse !

j’ai toujours détesté ma taille…

me débrouille pas mal c’est les déplace- ments ! pour le reste, je suis trop petit…

si seulement on pouvait échanger !

mes mains

et mes pieds…

tu ne voudrais pas me donner ces chaussures au lieu de les jeter ?

d’ac- cord, mais…

ce sont des

chaussures de flamenco …

de quoi ?

je suis sûr que ça lui ferait plaisir…

ma petite sœur est en pri- maire…

c'est une danse espagnole, tu n’en as jamais

?

entendu parler ?

en plus, c’est du 39…

même en grandissant, je ne suis pas sûre qu’elle puisse les porter…

du 39 ?

euh …

oui…

excuse- moi !

ce n’est pas grave …

si ça se trouve…

c’est vrai…

tu as raison…

ma sœur aussi aura de grands pieds plus tard !

que ça fait grand…

on ne sait jamais !

je peux avoir les tiennes, en échan- ge ?

je chausse du 37,5 et il y a mon nom dessus…

euh...

tu es sûre ?

je rentre dans un nouveau collège la semaine prochaine, à yokohama…

mais si tu les veux, on échange…

d’accord !

oh, regarde...

ces chaus- sures ont beau avoir un style diffé- rent, elles se ressemblent un peu…

désolée !

dépêchez- vous !

j’ar- rive, j’ar- rive !

takara ne va

pas être contente …

...

“ma petite- fille...

a toujours été très timide…

elle cachait toujours ses mains…

takara, c’est bon !

dans ses poches.”

“sans ce porte- bonheur…

elle rate tous ses paniers !”

mon- sieur !

c’est vrai ?

c’est bon…

takara est prête !

on change !

tiens, tsuba- sa…

tu peux garder ça pour moi ?

à tout à l’heure.

bien sûr !!

alors qu’elle revenait toujours couverte de bleus. tu sais ce qu’elle m’a répondu ?”

“je lui ai sou- vent demandé pourquoi elle ne laissait pas tomber…

takara !

par ici !

!

“mes grandes mains…

ne sont pas faites pour les casta- gnettes…

“avec mes grands pieds, je ne suis pas très gra- cieuse…

mais pour tenir un ballon !”

mais je tiens bon quand on me bouscule !”

lâche ce ballon !

!

mais maintenant…

de fleurs…

“je rêvais...

je me sens bien mieux dans ma peau…

et de belles robes…

parce que…

tout le monde a le sourire…

et quand je vois ça…

“heureusement…

ça me fait chaud au cœur, à moi aussi !”

que je t’ai rencontré, ce jour-là !”

changer la vie des autres, ce n’est pas à la portée du premier venu.…

qu’est-ce que les gens qui y arrivent ont de si spécial ?

kimitaka !

je t’atten- dais !

h o u r r a !

hip, hip, hip …

h o u r r a !

h o u r r a !

66

comment quelqu’un pourrait me trouver formidable…

!

qu’est-ce qui se passe ? tu as mal au ventre ?

alors que mes anciens potes voulaient ma mort ?

at- tends !

quand tu verras ce que j’ai trouvé dans le débar- ras…

je savais bien…

ça te remon- tera le moral !!

que je n’étais pas…

si gâteux que ça !

je ne vois pas pourquoi…

elle serait contente de m’avoir rencontré…

tu vois que tu avais des chaus- sures…

rouges avec un éclair sur le côté !

h o u r r a !

c’est du 39, même en grandissant, je ne suis pas sûre qu’elle puisse les mettre…

du 39 ?

oui…

h o u r r a !

h o u r r a !

h o u r r a !

...

j’ai retrouvé tes chaus- sures !

h o u r r a !

Le Chant des Souliers Rouges Vol. 1 Mizu Sahara

TETSUGAKU LETRA Vol.1 by Mizu SAHARA © 2011 Mizu SAHARA All rights reserved. Original Japanese edition published by SHOGAKUKAN. French translation rights arranged with SHOGAKUKAN.

Édition française KAZÉ 8 rue Ambroise Thomas 75009 Paris www.kaze-manga.fr Directeur éditorial Pierre Valls Traduit du japonais par Géraldine Oudin & Raphaëlle Lavielle Lettrage & maquette Isabelle Bovey Supervision éditoriale Léa Hivert

Direction artistique Sébastien Rost Design Clémence Perrot Responsable de fabrication Julie Baudry

ISBN : 978-2-82032-840-3

Achevé d’imprimer en CE en décembre 2017 Dépôt légal : mai 2017

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