Finances News Hebdo N° 1065

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BOURSE & FINANCES

JEUDI 12 MAI 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Trimestriels des sociétés cotées

◆ Alors que la saison des trimestriels bat son plein, les investisseurs scrutent les effets de l’inflation des prix des intrants sur les entreprises et leur capacité à la répercuter sur leurs marchés. L’inflation joue aux trouble-fêtes

sur des marchés de grande consommation sensibles aux prix de vente, a pu répercuter la hausse des coûts sur les prix de vente, ce qui a été plutôt bien accepté, selon le management. Outre ces entreprises, les minières sont également en première ligne pour profiter de la hausse des matières pre- mières. Managem et CMT essen- tiellement. Ces dernières ont vu leurs cours s’envoler (+13%) sur un mois, soutenus par les consé- quences de la crise en Ukraine et l’inflation qui profite à l’or. «En ce début d’année 2022, les cours des principales matières premières sur lesquelles le marché actions est exposé, poursuivent leur tendance haussière. Cette situation profite particulièrement aux minières et aux industriels locaux. Ces der- niers bénéficieraient d’un gain de parts de marché (PDM) consi- dérable face aux importations», écrivait le bureau Attijari Global Research (AGR) début mars. En face, les financières, les entre- prises du BTP et de l’immobi- lier ou encore les entreprises du secteur technologique et les dis- tributeurs automobiles, en plus d’un faible pricing power, devront

faire face à la hausse des taux, les pénuries et l’explosion des charges opérationnelles. Dans ce contexte, les analystes seront particulièrement attentifs au commentaire des entreprises sur leurs marges plutôt que sur l’évolution du chiffre d’affaires, principal indicateur surveillé habi- tuellement au premier trimestre. Le marché obligataire double- ment impacté par l’inflation Sur le marché obligataire, les gérants se disent préoccupés également par l’inflation. Sur ce marché, l’inflation a un impact sur les taux qui progressent sur le marché primaire, mais également et surtout sur le marché secon- daire, provoquant des pertes latentes pour les institutionnels et les OPCVM. L’autre effet est une baisse des rendements réels, cor- rigés par l’inflation, qui accélère les pertes. Selon un gérant obli- gataire, cette situation entretient l’avantage de l’investissement en actions au détriment des obliga- tions. Mais force est de consta- ter que le marché actions passe également par des moments dif- ficiles (-7% en 3 mois), avec un contexte économique toujours aussi peu porteur. ◆

Les investisseurs seront particuliè- rement attentifs à la capacité des entreprises à réper- cuter la hausse des coûts sur les prix de vente.

résilientes face à la hausse des coûts des intrants.

F ace à l’inflation, les business models des entreprises ne sont pas tous égaux. D’aucuns surfent sur la hausse des prix quand d’autres la subissent ou, au mieux, la réper- cutent légèrement. C’est dans ce contexte que s’ouvre la sai- son des résultats du premier tri- mestre 2022. Perte de productivité L’indice des prix à la consom- mation a enregistré une hausse de 5,3% au cours du mois de mars 2022, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 9,1% et de celle des produits non alimentaires de 2,8%. On notera dans ce tableau l’envolée des prix des carbu- rants de 8%, ce qui aura pour impact immédiat une baisse de la consommation des ménages d’une part et, d’autre part, une perte de productivité pour qua- siment tous les secteurs cotés. L’investisseur devra donc navi- guer en eaux troubles pour choisir des titres d’entreprises Par A. Hlimi

Pricing power Les investisseurs seront parti- culièrement attentifs à la capa- cité des entreprises à répercu- ter la hausse des coûts sur les prix de vente. Certaines sociétés disposent en effet de ce pricing power, cette possibilité de vendre plus cher sans que cela n’affecte la demande pour ses produits ou ses services. Certains champions cochent cette case, à l’image de Label’Vie, Snep et, dans une moindre mesure, Sonasid. Même Mutandis, et bien que présente

Sur le marché obligataire, les gérants se disent pré- occupés éga-

L’inflation galopante pourrait impacter négativement le budget de l’Etat des suites de l’accroisse- ment important attendu des dépenses de compensation du gaz butane et du blé ainsi que des aides publiques octroyées aux professionnels du transport, rappelle-t-on chez BMCE Capital Global Research (BKGR). Bank Al-Maghrib estime que le déficit budgétaire devrait se stabiliser à -6,3% du PIB en 2022, profitant vraisemblablement de la mobilisation exceptionnelle escomptée des res- sources, à travers notamment les mécanismes de financement spécifiques et les recettes demono- pole. En attendant et à fin février de cette année, le Trésor affiche un déficit de 11,5Mds contre 10,3 Mds à la même période en 2021, reflétant, selon BKGR, un alourdissement des dépenses (+18,4%), particulièrement de compensation face à des recettes qui augmentent à un rythme moindre (+7,2%)…Autant de ressources englouties par l’inflation et qui retarderont l’effort de relance. Inflation et déficit public

lement par l’inflation.

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