Vision_2018_01_11

DOSS I ER

Peu d’immigrants francophones s’installent dans la région

CAROLINE PRÉVOST caroline.prevost@eap.on.ca

Les nouveaux arrivants francophones seraient indispensables pour assurer la vitalité économique et communautaire de la région selon les experts. Pourtant, l’immigration francophone dans l’Est onta- rien est rare. Par ses politiques en termes d’immigra- tion, le Canada est un pays qui accueille. Plus de 100 000 nouveaux arrivants s’installent chaque année enOntario seulement. La pro- vince s’était d’ailleurs fixé la cible de choisir 5 % de nouveaux arrivants francophones parmi tous les immigrants qui arrivent en Ontario. Toutefois, selon Le livre blanc sur l’immi- gration francophone en Ontario , publié en mars 2017 par l’Assemblée de la franco- phonie en Ontario (AFO), « le nombre de nouveaux arrivants francophones enOntario baisse chaque année depuis l’adoption de la Stratégie ontarienne en matière d’immigra- tion . Bien que cette stratégie propose une cible de 5 % en immigration francophone, le taux actuel se situe en dessous de 2 % ». Puis, selon des données de Statistique Canada, analysées par AmandineMartel de l’Institut des politiques du Nord, lamajorité des immigrants, parmi ce près de 2 %, s’ins- tallent dans les centres urbains. En fait, 49,8 % d’entre eux s’installent à Toronto et 33,2 % choisissent Ottawa, faisant ainsi en sorte qu’il y a très peu d’immigration francophone en région. Pour Brigitte Duguay Langlais, coordon- natrice du Réseau de soutien à l’immigra- tion francophone de l’est de l’Ontario, cette centralisation des immigrants francophones serait causée, en partie, par le fait que les grandes villes offrent du transport en com- mun, ce qui, à son avis, est une lacune dans l’Est ontarien. Ainsi, seulement 73 immigrants de langue française ont choisi Prescott-Russell comme destination durant l’année 2015-2016, tou- jours selon des données analysées par Mme Martel. Pour Mme Langlais, cette situation est alarmante, car « il y a un besoin criant pour l’immigration francophone au niveau de l’emploi ». Le livre blanc sur l’immigration franco- phone en Ontario l’indique : « En Ontario, la population francophone est vieillissante, le taux de natalité est faible, et plusieurs travailleurs prennent leur retraite. Selon les prévisions, il n’y aura pas assez de nouveaux employés pour répondre à la demande. » ¬FHWH൵HWO es données analysées par Mme Martel montrent que dans l’est de l’Ontario, 66 270 travailleurs atteindront l’âge de la retraite d’ici 2021. « Ce sont des statis- tiques alarmantes parce que c’est demain matin, c’est dans quatre ans ! Je ne pense pas qu’on va avoir 66 270 personnes qui

Only 73 French-speaking immigrants chose Prescott-Russell as a destination during 2015-2016. This situation is alarming because the need for Francophone immigration is striking in terms of employment. It is anticipated that in Eastern Ontario, the need for newcomers would be over 6,000 annually, by 2041, to fill the positions that need to be filled. In the photo, see Edier Rios, newly arrived in the Embrun area. Although he is Spanish-speaking, he will be considered a French-speaking immigrant since it is the language he has decided to learn.

Communautés , « …attirer des immigrants de langue française et les intégrer aux com- munautés en situationminoritaire sont des facteurs clés pour maintenir la vitalité com- munautaire ». ¬ FHW H൵HW OHV GHX[ FRQVHLOV VFRODLUHV francophones de l’Est ontarien ont de la place GDQVOHXUVpFROHVSRXUDFFXHLOOLUGHQRXYHDX[ arri vants et sont prêts à le faire. En remplis- sant de cette manière les écoles, davantage de personnes maîtriseraient la langue fran- çaise et, par le fait même, la culture franco- phone serait davantage transmise. Méconnaissance de la réalité de l’immigration SelonMme Langlais, la régionalisation de l’immigration francophone doit être travail- lée à deux niveaux. Il faut d’abord attirer les gens à venir vivre ici, mais il faut également préparer les communautés à accueillir les nouveaux arrivants. En fait, toujours selon elle, les commu- nautés locales méconnaissent la réalité de l’immigration au Canada ainsi que ses avan- tages, ce qui peut donner lieu à une certaine

réticence de leur part face à l’immigration, à ne pas confondre toutefois, avec du racisme. Par exemple, les gens ne sont pas au cou- rant que la majorité des gens qui arrivent au pays sont des immigrants économiques, c’est-à-dire qu’ils arrivent ici avec un emploi ou qu’ils sont qualifiés pour travailler et que, ce faisant, ils contribueront au développe- ment économique de la région. « Les communautés ne sont donc pas nécessairement outillées pour accueillir les nouveaux arrivants et il y a un travail à faire à ce niveau » , indiquait Mme Langlais. Puis, pour attirer les immigrants de langue française à s’installer dans l’Est ontarien, il est important de leur parler des avantages que peut leur offrir la région, tels qu’un coût de la vie moindre ou un accès à tous les services en français, par exemple. Bien que l’immigration francophone soit encore trop peu présente dans l’est de l’Ontario, on peut bel et bien trouver des histoires qui témoignent de la réussite de l’installation de nouveaux arrivants dans la région. À suivre.

vont être prêtes à prendre les postes d’ici là », commentait Mme Langlais. D’ailleurs, c’est un problème qui semani- feste déjà. « Hier encore, j’avais une ren- contre avec un employeur de Rockland qui ne peut pas trouver tous les employés dont il a besoin » , a-t-elle indiqu é pour expli- quer que des employeurs de la région se tournent régulièrement vers le Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’est de l’Ontario pour les aider dans leurs recherches d’employés. Toujours selon des analyses de Mme Martel, on prévoit que, dans l’Est ontarien, le besoin en nouveaux arrivants serait d’au-dessus de 6000 annuellement, d’ici 2041, pour arriver à pourvoir les postes qui doivent être pourvus. Non seulement l’immigration franco- phone est nécessaire pour contribuer à l’éco- nomie locale, mais, selonMme Langlais, « la survie de la francophonie aussi en dépend, la survie de la culture et de la langue ». Selon un document du Gouvernement du Canada, intitulé Éducation Immigration

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