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MARDI 30 NOVEMBRE 2021 FINANCES NEWS HEBDO
◆ Elongation, déchirure, claquage..., les lésions musculaires sont légion. ◆ Véritable bête noire des sportifs de haut niveau, ces pathologies récurrentes représentent une grande partie des traumatismes en médecine sportive, avec une incidence de 10 à 55% de toutes les blessures subies. ◆ Entretien avec le médecin de l’équipe nationale de football du Maroc, Dr Anis Achargui, spécialiste en chirurgie orthopé-dique, traumatologique et médecine du sport. Le cauchemar des sportifs de haut niveau Lésions musculaires
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Les lésions musculaires sont considérées comme la bête noire des sportifs de haut niveau. Pourquoi les craint-on autant ? Dr Anis Achargui : Les lésions musculaires sont un terme large englobant de nom- breuses pathologies. Elles représentent une grande partie des traumatismes en médecine sportive, avec une incidence de 10 à 55% de toutes les blessures subies. Elles concernent surtout le membre inférieur (muscles de la cuisse et du mollet) ainsi que les adducteurs. Un accident musculaire peut compromettre un objectif sportif, ou une compétition sou- vent importante. Ces lésions doivent donc être traitées le plus rapidement possible et de la façon la plus adéquate, car un échec du traitement peut retarder le retour du sportif sur le ter- rain, voire l’éloigner définitivement, signant ainsi la fin de sa carrière. F.N.H. : Quelles sont les consé- quences d'un accident musculaire ? Et qu’en est-il des pathologies mus- culaires du sportif de haut niveau ? A. A. : Les conséquences sont variées selon le type de lésion, les circonstances et le contexte de la blessure. Voilà quelques pathologies musculaires les plus répandues. La crampe : Il ne s'agit pas à proprement parler d'une blessure musculaire, mais plu- tôt d'un dysfonctionnement temporaire. La crampe correspond en effet à une contrac- tion extrêmement douloureuse, involontaire et passagère. L’origine des crampes surve- nant dans un contexte sportif est complexe. Elles seraient le résultat d’une insuffisance d’apport d’oxygène ou d’électrolytes san-
Les connais- sances actuelles sur les lésions musculaires permettent d’offrir un traitement plus appro- prié dans le triple but d'obtenir une meilleure cicatrisation, d’éviter le passage à la chronicité et de diminuer le risque de récidive.
guins, ou d'une accumulation de toxines liées à l'effort. Elles peuvent être consécu- tives à un épuisement musculaire ou à une déshydratation. La contusion : C'est la conséquence d’un traumatisme direct sur un muscle en phase de contraction le plus souvent ou au repos. Elle se manifeste par une douleur localisée au point d’impact, par un gonflement et parfois une ecchymose. Ces manifestations sont d’autant plus importantes et profondes que le traumatisme initial est intense. L’élongation : C'est le premier stade de
lésionmusculaire. Elle correspond à un allon- gement excessif du muscle. L’élongation survient durant une sollicitation excessive du muscle ou à la suite d’une contrac- tion trop forte. Quelques fibres musculaires sont étirées et se rompent. Il s'agit donc d'une déchirure très limitée, voire «micros- copique». L'élongation se manifeste par une douleur d’effort n’entraînant ni boiterie, ni hématome. Le blessé ressent une dou- leur aiguë, comme une piqûre, lors d'un démarrage par exemple. L'effort est encore possible quoiqu'un peu douloureux. La pra-
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