FNH N° 1045 ok

43

SOCIÉTÉ

FINANCES NEWS HEBDO

MARDI 30 NOVEMBRE 2021

www.fnh.ma

tique du sport est encore possible, mais douloureuse. Le claquage : Il correspond également à un mécanisme d'élongation dans lequel de nombreuses fibres ont été rompues et saignent. La douleur est vive, semblable à un coup de poignard dans le muscle. Une sensation de claquement est ressentie

parfois, d'où le terme de claquage. On parle également de déchirure de stade 2. Au stade de claquage, l'activité spor- tive n'est plus possible. La marche est également rendue difficile. La déchirure : elle s'apparente à une fracture du muscle, à l'instar d'une fracture osseuse. La douleur est telle

Un accident muscu- laire peut compro- mettre un objectif sportif ou une compétition souvent importante.

qu'elle provoque parfois un malaise et une chute. L’appui sur le membre est très difficile et la poursuite de l'activité sportive devient impossible. Le saignement est important et un hématome ne tarde pas à apparaître. F.N.H. : Pourquoi les sportifs peuvent-ils se blesser facilement au niveau des muscles ? A. A. : Comme on l'a vu, la très grande majorité des lésions musculaires concerne les membres inférieurs. Elles sont souvent consécutives à la pratique d’un sport, prin- cipalement de contact comme le football, ou ceux qui nécessitent des départs rapides (tennis, basket-ball, sprint, etc.). D'une façon générale, le risque de blessure musculaire augmente dans les cas suivants : lors d’un échauffement insuffisant ou en cas de mauvaise hygiène de vie, notamment le manque de sommeil ou une alimentation déficiente… Ces facteurs engendrent en effet la fatigue et la faiblesse musculaire. Avec l’âge, l'élasticité et la solidité des muscles et des tendons diminuent aussi. L'utilisation d’anabolisants, à savoir des substances entraînant un accroissement du système musculaire, favorisent le déve- loppement de la fibre musculaire, mais fra- gilisent les tendons qui, eux, ne s’adaptent pas. Il ne faut pas négliger les problèmes psy- chologiques, les problèmes posturaux, le manque d’hydratation ou encore une réédu- cation incomplète ou mal conduite. F.N.H. : Comment soigner une lésion musculaire d’un sportif de haut niveau ? Et y a-t-il un traitement bien spécifique ? A. A. : Les connaissances actuelles sur les lésions musculaires et leur processus de réparation permettent d’offrir un traitement plus approprié dans le triple but d'obtenir

une meilleure cicatrisation, d’éviter le pas- sage à la chronicité et de diminuer le risque de récidive. En pratique, la prise en charge d'une lésion musculaire comporte trois phases diffé- rentes : la phase aiguë (dans les heures et jours qui suivent l'accident), la phase de réadaptation (dans les semaines qui suivent) et enfin la reprise de l'activité sportive. En ce qui concerne la prise en charge aiguë, le traitement immédiat est basé sur l’algorithme «Police» (Protection, Optimal Loading, Ice, Compression, Elévation) (voir tableau). L’objectif est de limiter l’œdème et la formation d’hématome, deux freins à la cicatrisation de la lésion musculaire. En cas d’hématome musculaire, l’échographie per- met de rechercher une collection liquidienne qui devrait être ponctionnée. Suite à ce geste, il convient de comprimer le muscle, surveiller la survenue d’une éventuelle réci- dive et le cas échéant répéter la ponction. Voilà qui nous amène à parler de la rééduca- tion adaptée. Là encore, la prise en charge en physiothérapie est fortement recom-

mandée. L’objectif de la rééducation est double. Elle vise la restauration de la fonc- tion musculaire dans un délai le plus court possible et la diminution du risque de réci- dive. Les données cliniques et histologiques actuelles sont en faveur d’une rééducation précoce. Après la phase aiguë (48 premières heures), suit une phase de remodelage durant laquelle les thérapies physiques ont pour but d’optimiser la cicatrisation des fibres et du tissu conjonctif musculaire pour éviter une cicatrisation anarchique, source de douleurs séquellaires et de récidive. La rééducation est habituellement sépa- rée en 4 phases, qui peuvent s’enchaîner plus ou moins vite en fonction du grade lésionnel. La première concerne l’étirement statique régulier; elle sera rapidement suivie d’une phase de contractions isométriques. S’ensuit une troisième phase de contrac- tions dynamiques, concentriques et excen- triques, avec augmentation progressive de la charge. La dernière phase, dite fonction- nelle, comprend la poursuite des exercices de renforcement et d’étirement, en incluant

Bien réparer une première lésion, c’est prévenir les suivantes. Et a contrario, une lésion mal réparée augmente le risque de récidive.

Prise en charge «Police» dans les 48 premières heures

P

Protection

Mise au repos du membre lésé pour prévenir toute récidive (orthèse, cannes, écharpe, botte de marche, etc.). Limitation au maximum des douleurs.

OL

Optimal Loading

Equilibrer repos et charge mécanique. Limiter au maximum la décharge complète et préférer une charge progressive selon la douleur sur le membre atteint. Etirements statiques et contractions isométriques à débuter 48 h après le traumatisme.

I

Ice

Cryothérapie locale précoce, 20-30 minutes toutes les 3 heures.

C

Compression

Straping circonférentiel, bas/bandes de contention.

E

Elévation

Surélévation du membre lésé.

Made with FlippingBook flipbook maker