FNH N° 1086

E CONOMIE

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JEUDI 24 NOVEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Economie marocaine

◆ Plusieurs analystes et économistes sont d’avis que le taux de croissance de l’économie marocaine sera supérieur à celui de l’économie mondiale. ◆ Les prévisions de croissance pour l’année prochaine demeurent tout de même entourées de plusieurs incertitudes. 2023, une année de dépit ou de répit ?

par la Covid-19 et la guerre en Ukraine qui a généré d’intenses tensions inflationnistes, toujours d’actualité.

des tensions inflationnistes sur la population», explique Javier Diaz Cassou, économiste sénior à la Banque mondiale. Ce dernier, qui rappelle les incertitudes liées à la produc- tion agricole, partage égale- ment l’avis de Taoufik Abbad selon lequel le taux de crois- sance de l’économie nationale devrait être supérieur à celui de l’économie mondiale. Karim El Mokri, économiste- cher- cheur, est moins optimiste. «2023, qui sera aussi dominée par les incertitudes, sera une année de dur labeur et d’arbi- trage au niveau des finances publiques, notamment entre l’Etat social et la reconstitu- tion des marges budgétaires et au niveau de la politique monétaire, en l’occurrence entre la lutte contre l’infla- tion et les objectifs de crois- sance», analyse l’économiste. Pour sa part, Fatima Ezzahra Mansouri, responsable ges- tion portefeuilles, Pôle finance - CDG, est d’avis que le pire (la Covid-19) est derrière et que les agrégats économiques du Royaume demeurent solides, avec par exemple un niveau de déficit budgétaire inférieur à 5% du PIB. Notons enfin qu’il existe plusieurs signes avant- coureurs encourageants et qui portent à croire que 2023 peut être une année de répit. Il y a lieu de citer l’amélioration du taux d’utilisation de la capa- cité de production, le niveau des créations d’entreprises et le taux de récupération du tou- risme (80%), supérieur à celui du tourisme mondial (70%). ◆

Il existe plusieurs signes avant- coureurs encou- rageants et qui

Les promesses du retour de la croissance Pour 2023, l‘Exécutif table via le projet de Loi de Finances, en cours d’adop- tion au Parlement, sur un taux de croissance de 4%

portent à croire que 2023 peut être une année de répit.

du PIB, un taux d’inflation de 2% et un déficit budgétaire de 4,5% du PIB. A l’évidence, au regard de la conjoncture actuelle au niveau national et international, ces prévisions sont entourées de beaucoup d’incertitudes liées au contexte géopolitique à l’échelle mon- diale et à la pluviométrie. Taoufik Abbad, economist PhD- chef de la Division syn- thèses macroéconomiques à la DEPF (ministère de l’Eco- nomie et des Finances), est formel : on s’attend à un taux de croissance supérieur à celui de l’économie mondiale. Notons à ce titre que l’OCDE a revu à la baisse ses prévi- sions de croissance mondiale à 2,2% en 2023. «Au regard de l’imprévisibilité et la récurrence des chocs, il est de plus en plus ardu d’établir des prévi- sions économiques. La Banque mondiale table sur un taux de croissance oscillant entre 3,5 et 3,8% du PIB pour le Maroc en 2023. Cette projection tient compte de plusieurs facteurs, pour ne citer que le ralentis- sement de l’activité dans l’UE, le changement de politique monétaire de BAM et l’effet

base du taux directeur. Résultat des courses : pour l’année en cours, les prévisions les plus optimistes tablent sur un taux de croissance qui tourne autour de 1,5% du PIB, sachant que plusieurs économistes réputés au niveau national n’écartent pas l’hypothèse d’une crois- sance inférieure à 1% du PIB. S’il est quasi certain que l’année 2022 ne rentrera pas dans les annales de performance écono- mique du Royaume, qu’en sera t-il pour 2023 ? Cette interrogation cruciale a été au cœur des débats, lors du webinaire économique organisé mardi par l’Institut Groupe CDG sous le thème : «Comment se présente 2023 ?». Les différents intervenants de marque ont tenté de répondre à la question suivante : «2023, année de dépit ou de répit ?» . Cette interrogation est d’au- tant plus pertinente que 2023 arrive après trois années de chocs, marquées entre autres

I l est sans conteste que 2022 est une année dif- ficile sur le plan écono- mique. Plusieurs éléments factuels confortent cela. Il y a la guerre en Ukraine, laquelle a eu comme consé- quences majeures pour le Maroc et pour plusieurs pays, la hausse des prix des matières premières et celle des produits alimentaires. L’autre choc endogène et non des moindres pour la croissance économique est la sécheresse qui a impacté la campagne agricole 2021-2022. Le niveau de l’inflation (8,1% en octobre 2022), néfaste pour l’écono- mie nationale à plusieurs titres (demande intérieure, épargne, etc.), a aussi donné du fil à retordre aux pouvoirs publics. D’ailleurs, la Banque centrale a été contrainte de resserrer sa politique monétaire à travers une hausse de 50 points de Par M. Diao

On s’attend à un taux de croissance supérieur à celui de l’éco- nomie mon- diale.

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