FNH N° 1086

25

ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 24 NOVEMBRE 2022

www.fnh.ma

F.N.H. : Quel est le position- nement de la MAPA face à une question aussi impor- tante que la réduction des risques en santé ? I. K. : La Mapa est sur la réduc- tion des risques depuis le départ, puisque nous avons été initiateurs du manifeste sur la réduction des risques qui est sorti en version anglaise à Washington il y a un an. Notons que 26 personnes de 9 nationalités différentes ont écrit ce livre dit collectif. L’initiative est marocaine, et on parle par les temps qui courent de politique de réduction des risques en santé afin de pouvoir gérer la santé avec le patient citoyen central, responsable et solidaire. La crise du Covid-19 nous a montré qu’il était impor- tant que nous puissions mener des actions ensemble en Afrique pour des politiques de santé souve- raines. Nous avons eu le patronage de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, ainsi que l’appui des politiques, puisque quatre minis- tères sont présents pour l’organisa- tion de cette conférence qui est très importante et qui n’est que la pre- mière porte à un travail réellement conçu et profond. Le ministère de la Santé œuvre dans ce sens et nous sommes en train de poser les jalons d’une santé différente. Les Marocains, accompagnés de leurs homologues africains et de 130 experts à travers le monde, sont en train de penser à la politique de demain et à la santé en Afrique de manière souveraine. Nous avons mené depuis le début des travaux de ce conclave plusieurs réflexions primordiales, notamment autour des politiques de santé communes sur les financements de santé, l’ac- cès aux soins et la digitalisation. Aussi, des recommandations sont sorties à la fin de chaque table- ronde et feront l’objet par la suite de la Déclaration de Marrakech. F.N.H. : La question de la légalisation du cannabis médical en Afrique est en discussion lors de cette conférence. Vous n’êtes pas sans savoir que le Maroc est en phase de réglementation

des cultures de cannabis pour des usages licites. En tant qu’addictologue, quelle lecture en faites-vous ? I. K. : Il faut bien sûr faire la dif- férence entre le cannabis médical et le cannabis récréatif. Il existe certains produits qui sont délétères pour la santé et qui peuvent, comme le THC dans le cannabis, être dan-

gereux, surtout pour les jeunes âgés de 15-25 ans. Néanmoins, la réglementation du cannabis médi- cal est importante. Nous avons eu un panel d’experts d’Israël, de Norvège, du Canada, d’Angleterre et du Maroc pour parler de ce sujet et, bien entendu, préparer des actions structurées avec un cadre précis, parce que le cannabis médi-

cal est un produit qui permet, entre autres, la gestion de la douleur dans les soins palliatifs, l’épilep- sie, le parkinson, et ce de manière neurobiologique. Maintenant, il faut aussi poser les limites en matière de prescription, parce que certains sont plus fragiles que d’autres et les indications doivent être bien fixées. ◆

Made with FlippingBook flipbook maker