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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 24 JUIN 2021
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«langue commune du business», les familles souhaitent que leurs enfants pratiquent cou- ramment l’anglais. Cela pose au Maroc un 1er problème, puisque ce désir se heurte à un premier choix «cornélien» : choisir l’an- glais, jusqu’à ce jour, veut dire abandonner l’étude avancée du français. Il faut choisir. C’est l’un ou l’autre… Bien sûr, l’enseignement du français est tou-
jours largement majoritaire au Maroc. Outre nos liens historiques et l’amitié franco-marocaine, le 2 ème partenaire économique du Maroc demeure la France, et le Maroc occupe une place de leader dans un continent très lar- gement francophone et appelé chaque jour à l’être davantage. La démogra- phie est une réalité que les familles
Open Sky International ambi- tionne de devenir le leader mondial des écoles internatio- nales trilingues.
marocaines comprennent parfaitement, la demande d’un enseignement bilingue fran- çais-anglais est donc forte. Inassouvie, mais forte. L’anglais «pour les affaires», c’est certes nécessaire, mais je comprends l’atta- chement des familles marocaines pour le français... Au-delà des valeurs qui nous réunissent, la francophonie est une réa- lité géopolitique essentielle pour le dialogue maroco-africain, pour l’économie et l’emploi au Maroc. Le choix de l’anglais contre la francophonie, pratiquée par de plus en plus de parents marocains, est donc pour nombre d’entre eux un crève-cœur. Notre offre d’ensei- gnement est conçue pour répondre à ce besoin, un besoin fort, fait de raison et de cœur: celui d’un enseignement bilingue fran- çais-anglais, «à parité» 40/40, et 20% pour l’arabe lu et écrit. F.N.H. : Vous adoptez le 40/40 entre le français et l’anglais, mais au Maroc comme en Égypte, vous avez intégré l’enseignement de l’arabe pour 20% de vos enseignements. A travers cette démarche, est-ce un message pour préserver la culture et les racines ? E. F. : La langue est une clé d’accès à la culture. Nous ne pouvions imaginer l’ouverture d’un établissement au Maroc sans penser notre enseignement avec une même exigence vis-à-vis de la langue arabe classique. Nous savons tout l’apport de la culture arabe aux cultures du monde entier. Nous ouvrons donc une école où les cours, non seulement apporteront à nos élèves une pratique courante du français et de l’anglais, mais qui donneront la place qui lui est due à la pratique de l’arabe, écrit et lu. C’est un principe fort. Nous l’exerçons avec la conscience qu’il n’est pas possible de for-
mer les générations futures en leur deman- dant de négliger leur langue maternelle. Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. Nous devons donc former notre jeunesse dans le respect profond de ses racines, de sa propre culture. Nous sommes un groupe familial et ces valeurs, cette filiation sont essentielles. Ce lien est indissoluble, il doit être préservé et nous sommes convaincus que, si sa Majesté Mohammed VI, que Dieu l’assiste, a fait de l’éducation l’un de ses chantiers prioritaires, alors nous nous ins- crirons pleinement dans Sa vision si nous mettons en œuvre notre premier savoir-faire au service de Sa volonté – l’enseignement de la culture par les langues. C’est notre mission : transmettre la culture davantage encore que le savoir, car, vous connaissez, l’adage : le savoir, des pierres dans un sac; la culture, une graine dans un pot… F.N.H. : Parlez-nous de votre projet éducatif. Et qu’en est-il du pro- gramme pour le Maroc ? E. F. : Notre programme d’enseignement est unique. Sûrs de l’excellence de notre péda- gogie, nous ne pratiquons pas de sélec- tion à l’admission dans nos établissements car notre engagement est de conduire nos élèves à révéler leur potentiel, en confiance et dans l’épanouissement. Nos langues d’enseignement sont l’anglais, le français et l’arabe et nous aurons pour chacune d’entre elles le même niveau d’exigence. Il s’agit, ni plus ni moins, de nous assurer que nos élèves maîtrisent les 3 langues, avec un haut niveau grammatical et de vocabulaire, dès la fin du primaire. Sur notre programme, ajoutons quelques points forts. • Le respect de l'histoire, savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va;
• Les valeurs familiales, porteuses d’équi- libre et des seules joies qui comptent vrai- ment; • Une habilité mathématique pour l’agilité de l’esprit, l’animation des projections; • La confiance dans la science, qui nous élève peu à peu; • Le sport et la compétition positive; • Le théâtre pour l’expression, une saine gestion de l’émotion et la maîtrise du lan- gage corporel; • Les échecs pour la concentration et la construction d’une stratégie à long terme. Nous créons nos cours pour qu’ils révèlent le potentiel de chacun de nos élèves. J’ajouterai encore un mot sur la littérature. Nous aimons la lecture et la littérature. C’est un point essentiel, caractéristique de notre enseignement. Nous sommes très atten- tifs aux lectures de nos enfants, elles les élèvent. Ainsi, toutes les familles qui viennent nous voir sont-elles en quête de ce petit sup- plément d’âme, de cet enseignement fran- çais qui, de Montaigne à Camus, de Hugo, Voltaire, Rostand (nous ouvrons notre éta- blissement de Casablanca «rue Rostand», la belle image en vérité), Molière à Prévert, en passant par la poésie rimbaldienne ou baudelairienne, irrigue une culture franco- phone qui, à son tour continue, à nourrir des intellectuels du monde entier. Notre approche trilingue correspond en vérité à une sagesse des peuples qui savent toujours au plus profond de leur âme ce qui les lient entre eux. Oui, l’anglais est la langue du business (elle n’est évidemment pas que cela, c’est aussi une culture, des auteurs extraordinaires et 1.000 inventions), mais le français est celle de l’universalisme, de l’égalité, de l’esprit des Lumières, de la rationalité contemporaine, de grandes avan-
Il n’est pas possible de former les générations futures en leur deman- dant de négliger leur langue mater- nelle. Pour savoir où l’on va, il faut
savoir d’où l’on vient.
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