FNH N° 1048

S OCIÉTÉ

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DU 23 & 24 DÉCEMBRE 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Malformations cardiaques

◆ Chaque année au Maroc, près de 8.000 bébés naissent avec une malformation cardiaque. ◆ Le manque criant de chirurgiens cardiaques pédiatriques exclusifs dans le Royaume constitue une entrave importante pour une meilleure prise en charge des nourrissons et enfants. ◆ Entretien avec Dr Said Ejjennane, cardiologue et président-fondateur de l’Association «Les bonnes œuvres du cœur». Un nouveau-né sur 100 touché au Maroc

Propos recueillis par Ibitissam Z.

Finances News Hebdo : Un nou- veau-né sur 100 est atteint d’une malformation cardiaque. Quel bilan faites-vous aujourd’hui sur la cardiopathie congénitale au Maroc, et quelle serait la meil- leure prise en charge ? Dr Said Ejjennane : Le bilan n’est pas du tout satisfaisant. Environ 8.000 bébés naissent chaque année avec une malfor- mation cardiaque dans notre pays, alors qu’il n’y a que 15 cardiopédiatres, 1 seul cathétériseur pédiatrique, et 1 chirur- giens cardiaques pédiatriques exclusifs. Ces médecins sont en plus concentrés sur les villes de Rabat et Casablanca, et comme certaines malformations car- diaques nécessitent une prise en charge dès les premières heures ou jours après la naissance, il faut être réactif. Imaginez le stress des parents d’un bébé qui naît au nord ou au Sud du Maroc et qu’il faut déplacer en urgence à des centaines de kilomètres de chez eux, avec tout ce que cela comporte comme risque, notamment le décès du nouveau-né. C’est infernal. Au Maroc, il n’existe pas assez de ser- vices médico-chirurgicaux de cardiologie pédiatrique face à la demande, ce qui est à l’origine d’une mortalité infantile impor- tante. Sachant que l’une des premières causes de mortalité infantile en période néonatale correspond aux malformations cardiaques, alors qu’une prise en charge adaptée permet le plus souvent une gué- rison totale. Malheureusement, il n’y a pas assez de médecins, de chirurgiens, d’anesthésistes, de réanimateurs et de personnel paramédical dédiés unique- ment à ces cardiopathies congénitales.

L’association a pu sau- ver plus de 15.000 bébés et enfants répartis dans toutes les régions du Maroc et d’Afrique sub- saharienne.

à SAR la Princesse Lalla Meryem, qui nous a gratifiés de sa haute sollicitude, en acceptant la présidence d’honneur de l’association «Les bonnes œuvres du cœur» depuis plus de 20 ans. F.N.H. : La chirurgie néonatale à cœur ouvert nécessite une logis- tique, un savoir-faire et une com-

Une meilleure prise en charge dépend de la formation de beaucoup plus de ces profils cités et de la mise en place de structures adaptées. Tout d’abord, je tiens absolument à remercier Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui nous a toujours immensément soutenus et aidés dans notre modeste mission humanitaire. Je témoigne également toute ma gratitude

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