FNH N° 1089

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 15 DÉCEMBRE 2022

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Ressources hydriques

◆ Avec des précipitations totales de 17 milliards de mètres cubes, 2018-2022 est parmi la période la plus sèche de tous les temps. ◆ Le montant des investissements programmés dans le cadre du Programme d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027 a été porté de 115 à 150 Mds de DH. ◆ Les travaux de 20 grands barrages se poursuivent pour un coût total de 31 milliards de dirhams. L’eau ne coule plus sous les ponts

Zagora et à la Haute Moulouya. Ainsi, «plus d'un million de mètres cubes d'eau de la rivière Oum Errabie sont exploités quotidien- nement sans permis, et environ 40% de l'eau est perdue par son écoule- ment depuis les canaux d'eau, sans parler du pro- blème des estuaires des rivières en mer, qui nécessite de réflé- chir aux moyens de les capter et de les orienter vers les zones les plus touchées pour faire face à la pénurie hydrique», déplore Akhannouch. Parallèlement, au 13 décembre, les réserves en eau du Maroc dans les barrages étaient à 4,1 milliards de m 3 , soit un taux de remplissage de 25,4%. La situation s’est certes très légè- rement améliorée à la faveur des précipitations qui ont eu lieu ces derniers jours dans le Royaume, mais on est encore loin du taux de remplissage enregistré l'an dernier à la même période (34,5%). Au final, la quantité moyenne d'eau par habitant a consi- dérablement diminué, sa part moyenne par an étant estimée à 620 mètres cubes. «Elle devrait diminuer à 560 mètres cubes en 2030 en raison de la croissance démographique, après avoir été d'environ 2.560 mètres cubes dans les années soixante. Dans certaines régions, elle atteint 1.000 mètres cubes et dans d'autres, elle ne dépasse pas

100 mètres cubes», indique le chef de gouvernement.

Le Maroc compte actuellement 149 grands barrages d'une capacité totale de plus de 19 milliards de mètres cubes.

Les réponses de l’Etat Le Maroc compte actuellement 149 grands barrages d'une capacité totale de plus de 19 milliards de mètres cubes, 137 petits barrages pour accompa- gner et soutenir le développe- ment local et 88 stations de traitement d'eau potable, dont 9 unités de dessalement d'eau de mer (qui fournissent 147 millions de mètres cubes par an), 158 usines de traitement des eaux usées, 16 installations de déri- vation des eaux, en plus de mil- liers de puits et de forages pour extraire les eaux souterraines. «Ces efforts ont permis de géné- raliser l'approvisionnement en eau potable en milieu urbain à 100% sur la base d'hydrauliques durables et la généralisation de l'approvisionnement en eau potable dans le monde rural, où les aménagements réalisés ont atteint un taux d'accès de 98,5%» , précise Akhannouch. C’est pour soutenir cette dyna- mique que le gouvernement a décidé de donner un coup de boost à la Stratégie nationale de l'eau. Concrètement, il s’agit d’accélérer la réalisation des 20 stations de dessalement d'eau de mer (vs 9 actuellement) et la construction des 57 grands bar- rages prévus à l’horizon 2030 (vs 14 grands barrages de 2009 à ce jour), en plus des opé- rations de raccordement entre

volume de précipitations le plus faible (en cinq années consécu- tives) dans l'histoire du Maroc. «Ceci explique la baisse impor- tante des précipitations de 50% au niveau national par rapport au taux normal des précipita- tions, sans compter la variation territoriale du taux de précipita- tions, puisque 51% de celles-ci sont concentrées sur seulement 7% du territoire national dans les bassins du Loukkos et du Sebou» , souligne le chef de gou- vernement, Aziz Akhannouch, qui s’exprimait lundi dernier à la Chambre des représentants, sur la politique de l’eau au Maroc. De même, à cause de l'exploi- tation excessive de la nappe phréatique, celle-ci connaît une baisse de trois mètres, dépassant, parfois même, les 6 mètres, comme c'est le cas à

L a situation hydrique au Maroc est plus qu’in- quiétante. Sécheresse, baisse des nappes phréatiques, faiblesse du taux de remplissage des barrages sont autant de fac- teurs qui, aujourd’hui, justifient la mobilisation générale appelée par le gouvernement pour faire face à la rareté de l’eau dans le Royaume. En raison du changement clima- tique, le Maroc est exposé à des vagues de sécheresse de plus en plus fréquentes, avec une période 2018-2022 considérée parmi la plus sèche de tous les temps, au regard des précipita- tions totales qui ont enregistré environ 17 milliards de mètres cubes. Ce qui constitue le Par D. William

Le gouver- nement a préparé une convention encadrant la réalisation de 8 projets de réutilisa- tion des eaux usées traitées.

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