C ULTURE
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JEUDI 15 DÉCEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Exposition
◆ A la galerie 38, à Casablanca, une magnifique exposition donne à voir les audaces de l’artiste Younes Khourassani. Des œuvres où entrent en fusion les pulsions, le cosmique et la quintessence de la lumière. Younes Khourassani, visions embrassées
et le recours aux bandes parallèles. Sans crier gare, il peint à la cellulo- sique (une technique quasi indus- trielle); il dessine les formes, puis les remplit à l’aide d’un pistolet à pression. L'effet visuel se révèle cependant tout sauf stable, puisque l'on ne sait bientôt plus trop distinguer, devant ces blocs de formes géométriques et de couleurs vives très contrastées ou même éclatantes qui avancent et reculent tour à tour, passent au premier et puis soudain au second plan. Ainsi, malgré toute la netteté de la facture, les œuvres vibrent et se chargent d'une délicate ambiguïté. Face à chacune des toiles, un trouble visuel. Mais qu'importe en fait la technique, ce qui compte et frappe surtout, c'est le formidable jeu des plans, des enchevêtrements, des dynamiques de lignes, des fluides (comme on parle de mécanique des fluides) qui donnent à chaque bande toute sa complexité et sa richesse, générant un bel effet coup de poing. Avec cette peinture, Khourassani fait la preuve de sa formidable capacité à travailler la matière, les nuances, les surfaces, les profondeurs. Et l'es- pace, dans tous ses sens. Son œuvre fait son bonhomme de chemin, à cheval sur diffé- rentes écoles abstraites : elle est géométrique, mais pas construite, puisqu’elle demeure sensible à des perceptions fugaces; elle est mini- male, mais au feeling ; ready-made , mais parcellaire. Elle est optique, puisqu’elle joue des rapports de cou- leurs… Younes Khourassani, l’épris des lumières. ◆
d'abord par opposition à l'abstrac- tion gestuelle. Mais «Hard Edge», cela désigne une notion telle que «limite nette», «contour tranché» ou «bord précis». L'artiste casablancais correspond à cette définition. Sa peinture est tirée au cordeau. L'une des particulari- tés tient d'ailleurs au format de ses toiles. Bon nombre d'entre elles sont carrées et exécutées sur de grandes dimensions – très imposantes. Ces surfaces, rayées, quadrillées, etc., nous font rappeler les compositions d’un Frank Stella. Les couleurs s'y déploient sur une gamme très pure de tons froids. Younes Khourassani frôle le monochrome, mais lui préfère les dégradés à peine perceptibles
Par R. K. Houdaïfa
R ectangles, carrés, cercles et ombres radicales se succèdent, comme autant de découpes à même le monde, du moins un monde de géométries où la peinture de Khourassani propose, comme en contrepoint, la délicatesse d'une constellation d'obscurités et de lumières. Soit. Une géométrie élémentaire qui organise les surfaces. Les couleurs s'affirment, elles deviennent nettes et tranchantes. Nous sommes à deux doigts d’assimiler cette pein- ture à la Hard Edge qui se définissait
Nous sommes à deux doigts d’assimiler cette peinture à la Hard Edge Painting qui se définissait d'abord par opposition à l'abstraction gestuelle.
* «Lumière sacrée», expo solo-show de Younes Khourassani. Jusqu’au 08 janvier 2023, à la Galerie 38, à Casablanca.
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