Argenteuil_2017_04_28

Démystifier l’urgence du CSSS d’Argenteuil de Lachute ACTUAL I TÉS KRISTINA SERVANT kristina.servant@eap.on.ca

plus urgents. Après avoir été vus au triage, trois options sont offertes aux patients : retour en salle d’attente et finalisation de l’inscription, soins d’inhalothérapie ou redirection à l’arrière où il y a huit civières. De ces huit civières, certaines ont des moniteurs, d’autres ont de l’oxygène et il y a les civières ordinaires. Le patient est installé sur une civière puis l’infir- mière remet un rapport au responsable, qui est maintenant responsable du patient. Durée de séjour L’an dernier, la duréemoyenne des séjours sur civière à l’urgence de Lachute était de 6,8 heures. Cette année, le séjour est réduit à 6,5 heures. La durée des séjours est le moment entre son observation à l’urgence et celui où il reçoit son congé ou son hospitalisation. « Souvent, les gens confondent le temps avant que l’on voit le médecin et celui où nous sommes en observation », amentionné le chef de l’urgence. Toujours selonM. Bel- lemare, Lachute fait belle impression avec ses 6,5 heures. « Ça veut dire que les gens obtiennent rapidement une décision et sont hospitalisés plus rapidement, s’il y a lieu. » L’unité d’hospitalisation comprend 40 lits et suffit à la population. Avec son petit délai de séjour à l’urgence, le patient est rapidement hospitalisé. « Aujourd’hui, je n’ai pas encore de pa- tient devant être transféré en hospitalisa- tion, mais aussitôt que j’en ai un, il va tout de suite y aller parce que j’ai 34 patients actuellement. C’est bien au niveau de la fluidité entre l’urgence et l’hospitalisation parce qu’il y a des lits disponibles », a ajouté Daniel Bellemare. Les pics d’achalandage Comme toutes les urgences de laprovince, Lachute connaît des pics d’achalandage sai- sonnier, notamment de novembre à mars, où il y a un plus grand nombre de cas d’in- fluenza et de grippes, dues aux réunions de famille de Noël et du jour de l’An et des nombreuses transmissions de microbes. Le chef intérimaire des urgences men- tionne que des mesures sont prises afin d’envoyer les patients à la bonne place, pour ainsi éviter qu’ils attendent inutilement et offrir un meilleur service. Être affilié à un CISSS permet de les diriger au bon endroit. « Entre 14 h et 20 h, il y a plus de gens aux urgences à cause de la fin des classes et les gens reviennent du travail. On s’ac- tive plus durant ces heures. Après 20 h, ça retombe jusqu’entre minuit et 2 h. Entre 2 h et 5 h, c’est tranquille et ça reprend le matin. On prévoit les effectifs en fonction des pics d’achalandage pour répondre à la demande » , a assur é Daniel Bellemare. Moins de patients pendant le hockey ? Un mythe entoure les urgences de La- chute voulant qu’il y aurait moins de gens à l’urgence pendant unmatch du Canadien de Montréal. Eh bien, ce mythe est vrai ! « Quand il y a du hockey, il y a moins de monde. C’est une réalité, c’est vrai », s’est

Les urgences sont sans doute les services les plus connus qu’un établissement de santé puisse offrir. La plupart des per- sonnes y sont allées au moins une fois dans leur vie, soit pour soigner un petit mal de gorge qui perdure en hiver ou pour y soigner une blessure suite à une chute. Mardi matin, les urgences commencent à se remplir au CSSS d’Argenteuil à Lachute. La petite salle d’attente du triage commence à être bondée tandis que la grande salle d’attente, un peu plus loin, contient une dizaine de patients, certains plus en forme que d’autres. L’an dernier, l’urgence de l’hô- pital de Lachute a reçu 23 686 visiteurs, soit unemoyenne d’environ 66 patients par jour. Depuis 2015, le CSSS d’Argenteuil fait partie du Centre intégré de santé et de ser- vices sociaux des Laurentides (CISSS) et cette nouvelle intégration permet d’offrir de nouvelles ententes avec les autres hôpitaux des Laurentides. Ces ententes permettent d’offrir un meilleur service dans tous les hôpitaux. Daniel Bellemare, chef intérimaire de l’urgence de Lachute, explique qu’une personne de Saint-Jérôme pourrait se rendre à son urgence et demander à être transférée à Lachute. Elle n’aurait qu’à prendre sa voiture et venir ici, à Lachute. « C’est rare qu’on va voir une famille de Saint-Jérôme venir à Lachute, mais il y en a qui le font. Habituellement, les gens vont se faire soigner sur leur territoire, mais on pro- fite du CISSS pour offrir ce genre d’entente », a mentionné M. Bellemare. L’urgence s’est également dotée d’un sys- tème de rapatriement pour les patients pro- venant de l’extérieur, mais qui ont unmalaise sur le territoire d’Argenteuil. Par exemple, une dame de Mont-Tremblant, en visite à Lachute, subit un malaise au restaurant. Elle sera emmenée au CSSS d’Argenteuil pour fin de stabilisation. Une fois son état stable, elle pourrait être retournée au CSSS de Sainte-Agathe, avec son accord et celui de la famille. Dès qu’ils arrivent à l’urgence, les patients doivent prendre un numéro et attendre leur tour pour être vus au triage. « Si pour une raison quelconque, le patient ne va vraiment pas bien, la secrétaire nous avise », a expli- qué Chantal Pomerleau, aide-infirmière de jour à l’urgence. Le triage permet à l’infir- mière de connaître l’histoire derrière lemal du patient, l’évaluer et lui donner une cote de priorité. « Les cotes de priorité, c’est selon son état à lui, pas de son âge », a souligné Mme Pomerleau. Les cotes de priorité varient de P1 à P5. P1 nécessite des soins immédiats; P2 des soins très urgents; P3 une prise en charge rapide; P4 des cas moins urgents; et enfin P5, où il n’y a aucune urgence et qui seront pris en charge à tour de rôle après les cas

Chantal Pomerleau, l’assistante infirmière de jour de l’urgence et Daniel Bellemare, chef intérimaire de l’urgence sont deux passionnés des urgences. —photo Kristina Servant

bien que des personnes âgées. » Au niveau des signes vitaux, ce ne sont pas les mêmes valeurs pour un enfant, un adulte de 50 ans ou un de 75 ans, ce qui requiert là aussi des employés ayant une très forte connaissance au niveau clinique. Mais l’aspect le plus important pour le nouveau chef du département de l’urgence, c’est la passion. « Je travaille dans les ur- gences depuis 1993. J’aurais pu faire autre chose, j’ai essayé autre chose pendant une petite période, mais quand tu es fait pour les urgences, tu y retournes. » Lorsque vient le temps de recruter des nouveaux employés dans ce département, il sait tout de suite si la personne est faite ou non pour les urgences : « Je le vois dans ses yeux, ça se voit ! »

exclamé M. Bellemare.

Être passionné Lieu en constante évolution, l’urgence exige que les employés aient une grande capacité d’adaptation puisque la situation peut changer du tout au tout. « Il peut nous arriver un autobus avec 30 enfants, alors il faut que tu te réorganises », a précisé Daniel Bellemare. Beaucoup d’imprévus peuvent survenir à l’urgence. Daniel Bellemare a indiqué que les em- ployés aux urgences doivent également être très forts au niveau clinique, étant donné qu’ils touchent à tout. « Par exemple, à l’unité d’orthopédie, tu es habitué de manipuler quelqu’un avec des fractures. C’est souvent les mêmes choses que tu traites, tandis qu’à l’urgence, tu peux traiter des enfants aussi

Pierre, un employé du département des urgences en plein travail. —photo Kristina Servant

L’Argenteuil, Lachute QC.

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Le vendredi 28 avril 2017

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