Carillon_2020_03_12

PORTRAIT

LE NOUVEAU VISAGE DE LA CHIRURGIE MODERNE

Dre Leblanc remarque qu’il faut être capable de soutenir les longues heures de travail non seulement au niveau psychologique, mais physique également. Une nouveauté qui s’est rajoutée dans les dernières années c’est l’empathie du chirurgien, la qualité interper- sonnelle qu’il entretient avec son patient, jadis assignée au médecin de famille. «Au niveau chirurgie, il y a un certain degré de minutie et aussi de perfectionnisme qui doit être en place pour pouvoir faire notre travail comme il faut, du début jusqu’à la fin, peu importe le temps que ça peut prendre, et de la patience pour être capable de faire ça» , souligne-t-elle. BEAUCOUP DE POSSIBILITÉS «Quand j’étais enfant, je voulais travailler dans le domaine de la santé et je voulais aider les gens, mais je ne connaissais pas de femmes médecins. À l’époque, à Alexandria (son village natal), il n’y en avait pas. Donc, si tu étais femme dans le domaine de la santé, tu étais automatiquement une infirmière. Puis , à unmoment donné, il y a quelqu’un qui m’a demandé ‘pourquoi ne veux-tu pas être unmédecin?’ Je n’y avais jamais pensé et ça m’a ouvert tout unmonde de possibilités. Je réussissais bien à l’école. J’aimais apprendre et j’étais curieuse» , se souvient-elle. La longueur et la difficulté du chemin par- couru n’ont pas suffi à la dissuader. Elle n’a pas eu envie de regarder ailleurs, vers d’autres spécialités impliquant moins d’adrénaline. «Je me suis dit que si je vais faire un travail toutema vie, ça neme dérange pas combien de temps çame prend pour me rendre là. Je veux que je me lève le matin et que j’aime le travail que je vais aller faire. Ça aura valu la peine (tout cet effort), puis la chirurgie générale c’était ça pour moi. Ça a valu la peine» , constate la jeune docteure. Ni même la perception que beaucoup de gens ont encore par rapport à l’équilibre de la vie privée hors du travail, qui est souvent sacrifiée. De surcroit, «il y avait encore cette mentalité-là que les chirurgiens étaient des dictateurs . Mais j’avais vu des modèles avec lesquels je pouvais m’identifier. Je me suis donc dit que je pouvais quand même être chirurgienne générale et être gentille!» plaisante-t-elle. Les temps ont heureusement changé, es- time-t-elle, peut-être, en partie, à cause du fait qu’il y a plus de femmes dans le domaine médical. Celles-ci accordent en général plus d’importance à leur vie familiale et aux res- ponsabilités domestiques. Par conséquent,

de nos jours, les valeurs, les priorités ont changé pour la nouvelle génération de médecins. «Aujourd’hui, nos priorités sont vraiment partagées également entre le travail et lamai- son, que ce soit des hommes ou des femmes. Je pense que cela est très bien soutenu de nos jours : le fait qu’il y a une vie à l’extérieur du travail. Personnellement, je suis très bien soutenue des deux côtés, donc je trouve que cette division-là, ça fait très bien des deux côtés,» fait valoir Dre Leblanc. HÔPITAL RÉGIONAL Ce qui l’a particulièrement attiré vers la chirurgie c’était la grande variété de sa pra- tique. Ceci fait en sorte que chaque journée est différente. «En chirurgie générale, dans les centres tertiaires comme à Ottawa et à Montréal, on se «surspécialise» et on finit par faire une ou deux chirurgies de routine, explique-t-elle. C’est donc très rare qu’ils vont avoir autant de variété dans leur pratique comme nous on a, dans un hôpital régional. Mais pour moi, c’est la diversité de la chirurgie géné- rale que j’aimais beaucoup. C’est plein de possibilités, de variété dans notre pratique communautaire.» Ce qui l’aide le plus à gérer les défis de son métier c’est de pouvoir compter sur une excellente équipe, surtout avec des horaires variables, comme c’est le cas pour les urgences. «On ne sait jamais à quelle heure on va commencer notre journée et on sait jamais à quelle heure qu’on va finir notre journée. C’est sûr que s’il y a des urgences, des cas qui prennent plus de temps, on peut se retrouver avec des 12 heures par jour. Alors on apprend à fonctionner avec moins de sommeil au besoin, puis quand c’est le temps de dor- mir on peut dormir n’importe où. Mais c’est quand même plus facile à gérer en pratique que c’était en résidence» , reconnait la jeune chirurgienne. PERSPECTIVES DIFFICILES Par rapport à d’autres spécialités médicales, les chirurgiens doivent être embauchés par un hôpital afin de pouvoir pratiquer leur métier. Ils ne peuvent pas ouvrir une pratique. «Les gens disent qu’on a besoin demédecins partout , mais c’est ça la difficulté : un chirur- gien doit être embauché par l’hôpital pour avoir des privilèges à cet hôpital et faire des chirurgies. Il faut donc qu’il y ait de la place

CRISTIANA MANDRU cristiana.mandru@eap.on.ca

Des journées de travail interminables, des nuits blanches passées à faire des chirurgies difficiles, la vie privée sacrifiée sur l’autel du Travail qui prend toute la place…telle est la perception dumétier de chirurgienne générale queDre Roxanne Leblanc a dû confronter durant ses années de formation à la Faculté de médecine à Ottawa… pour en sortir victorieuse et démontrer que les temps ont bien changé! «Il y avait même quelqu’un à un moment donné qui m’avait dit que j’étais trop gentille pour la chirurgie générale et que je devais plutôt me diriger vers quelque chose comme la gynécologie. Mais moi, je n’avais pas cette perception-là. J’avais vu des femmes chirur- giennes générales avec lesquelles je pouvais m’identifier . C’est donc comme ça que tout a commencé» , sourit Dre Roxanne Leblanc, en racontant son parcours vers la chirurgie générale. Dre Leblanc travaille à l’Hôpital Général de Hawkesbury (HGH) depuis deux ans. Elle fait partie d’une équipe de cinq chirurgiens, dont trois femmes et deux hommes, qu’elle qualifie comme d’équipe jeune, dynamique, qui travaille très bien ensemble . La chirurgie est l’une des seules spécialités de l’hôpital, ce qui signifie que les médecins ont beaucoup d’appui, puisqu’il y a toujours quelqu’un de garde, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. L’emploi vient avec ses défis, mais aussi avec beaucoup de bénéfices, ce qui crée un grand engagement envers l’hôpital, explique Dre Leblanc. CHIRURGIEN-TYPE Dre Leblanc souligne que cela prend beau- coup de détermination juste pour faire toutes les études, puisque c’est la plus longue de toutes les spécialités médicales: 13 ans, quatre ans de Bac, quatre ans de médecine et cinq ans de résidence. Ensuite, on peut continuer à faire autant de spécialisations qu’on le désire. «Il y a une grosse partie de nos vies qu’on consacre à la formation et avec ça, il y a des sacrifices personnels qu’on fait pour ce qui est de se marier, d’acheter une maison, d’avoir des enfants…On doit mettre tout ça de côté, en attendant qu’on finisse nos études. C’est ça qui prend la priorité» , explique la jeune chirurgienne.

Dre Roxanne Leblanc, jeune chirurgienne généraliste qui travaille à l’Hôpital Général de Hawkesbury depuis deux ans, après avoir achevé sa résidence. Elle raconte sa détermination à vouloir poursuivre le domaine de la chirurgie générale, malgré une perception négative de cette carrière, selon laquelle les chirurgiens n’ont aucune vie personnelle, à cause de la nature exigeante de leur travail. Elle est heureuse de rapporter que cela n’est plus le cas, en partie grâce à l’équipe dont elle fait partie. —photo Cristiana Mandru

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