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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 21 AVRIL 2022
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jeu sont les pays producteurs de pétrole, qui profitent d’une embel- lie : croissance revue à la hausse à +3,9% à +5,0%. Pour l’Arabie Saoudite, la prévision passe de +4,8% à +7,6%. A moyen terme, ce nouveau rapport attire l’attention sur le fait que pour réussir les objectifs de développe- ment durable, il faut faire migrer une portion des travailleurs, des métiers
avec une remontée vers 77%. Cette hausse de l’endettement pèsera sur la croissance : sur les trois années à venir, elle freinera la croissance dans les économies avancées à hauteur de 0,9% du PIB, et dans les économies émergentes à hauteur de 1,3%. Ensuite, les difficultés du com- merce international devraient éga- lement peser sur la croissance. Le commerce international de biens, qui s’était subitement effondré de -12,5% début 2020 en raison de la pandémie, a poursuivi un trend haussier sur le reste de 2020 et de 2021 pour arriver à un niveau supé- rieur de 7,5% au volume d’avant- crise. Ce constat ne tient pas pour le commerce des services : il se situe encore à un niveau inférieur de 13% au volume d’avant-crise, en raison du voyage qui peine à reprendre. Mais cette reprise est dorénavant compromise en raison de deux facteurs. Premièrement, la guerre en Ukraine qui impacte l’approvisionnement mondial. Deuxièmement, les confinements en Chine dans la lignée de la poli- tique zéro pour la maîtrise de la propagation du Covid. Plusieurs villes industrielles majeures, dont Shenzhen et Shanghai, connaissant des restrictions, ce qui ne man- quera pas d’impacter les chaînes de valeur mondiales. Les prévisions de l’OMC pour le commerce inter- national en 2022 ont été revues sensiblement à la baisse, passant de +4,7% à +2,4% dans le scénario le plus conservateur. Pour le Maroc, le FMI prévoit désor- mais une croissance de +1,1% contre +3,3% précédemment; l’exé- cutif annonce une croissance légè- rement plus optimiste entre +1,5% et +1,7% contre +3,2% précédem- ment dans la Loi de Finances. Pour l’inflation, le FMI prévoit désormais +4,4% contre +1,2% précédem- ment, un déficit du compte courant de -6,0% contre -3,3% auparavant, et un taux de chômage à 11,7% contre 11,5% auparavant. Il en va de même pour la majeure partie des pays importateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Asie centrale, dont la croissance a été dégradée de +4,3% à +3,9%. Ceux qui tirent leur épingle du
émetteurs de carbone et polluant vers des métiers verts. Les métiers émetteurs de carbone concernent davantage les emplois peu qua- lifiés et ruraux, ce qui posera un défi de réallocation, et nécessitera des politiques d’accompagnement ,notamment par la formation. Cette transition sera plus difficile au sein des pays émergents car leurs éco- nomies sont structurellement plus
exposées aux industries fortement émettrices (matières premières, secteur minier…); ces pays devront faire migrer deux fois plus de tra- vailleurs des secteurs polluants vers les secteurs propres. ◆ (*) : Omar Fassal travaille à la stratégie d’une banque de la place. Il est l'auteur de trois ouvrages en finance et profes- seur en Ecole de commerce. Retrouvez- le sur www.fassal.net.
EN BREF
PLAN D'URGENCE POUR LE TOURISME
495 demandes déposées jusqu’à présent Conformément aux délais énoncés, les soumissions pour bénéficier de l’appui de l’Etat dans le cadre du plan d’ur- gence pour le volet mise à niveau des établissements d’hébergement touristiques (EHT), ont été arrêtées le 15 avril 2022. Ainsi, 495 demandes d’appui ont été reçues, couvrant toutes les régions et toutes les catégories d’EHT, allant du 5 étoiles au gîte classé. Les montants sollicités sont alignés et en adéquation avec les prévisions, ce qui présage un fort taux de satisfaction des professionnels.
Le processus instauré a été optimisé et permettra de com- mencer à donner les accords de subvention dans les jours qui viennent. Les demandes sont actuellement examinées par le Comité technique local, composé de la délégation du tourisme, de l’association des professionnels et de l’expert technique. Les EHT éligibles seront classés en fonction de la note qui leur sera octroyée à l’issue de l’évaluation. Il y a lieu de signaler que d’autres demandes seront traitées
dès la fin de ce processus, puisqu’un deuxième appel à manifestation d’intérêt (AMI) de 97 MDH sera lancé pour cer- tains cas particuliers conformément à la convention. A rappeler que le plan d’urgence de relance du secteur tou- ristique a été approuvé par le gouvernement avec un mon- tant global de 2 milliards de dirhams, dont 1 milliard réservé à la mise à niveau des EHT. ◆
Les principales recommandations du CESE CONDUITES ADDICTIVES Voici les principales recommandations du Conseil écono- mique, social et environnemental (CESE) rendues publiques lors d'une rencontre organisée, mercredi à Rabat, pour la présentation de l’avis du Conseil sur le phénomène de l’addiction, intitulé «Faire face aux conduites addictives: état des lieux et recommandations» :
1- Reconnaitre les addictions, avec ou sans substance, comme des maladies éligibles à des soins remboursables. 2- Réviser et actualiser le cadre légal de la couverture médi- cale aux fins de clarifier la nature et préciser la typologie des troubles addictifs considérés comme des maladies nécessi- tant des traitements. 3- Réviser le code pénal en rendant systématique l’applica- tion des dispositions ouvrant droit à l’injonction thérapeu- tique pour les consommateurs de drogues et en renforçant les sanctions contre les trafiquants de substances illicites. 4- Réserver une part pérenne (10%) des recettes de l’État tirées des biens et services licites issus des activités à poten- tiel addictif (tabacs, alcools, paris hippiques, loterie, paris sportifs) vers le soin, la recherche et la prévention. Il est à signaler sur ce point, que ces biens et services génèrent un chiffre d’affaires de plus de 32 milliards de dirhams, soit près de 9% des recettes fiscales et 3% du PIB. 5- Reconnaitre légalement la discipline et le diplôme universi- taire d’addictologie et adopter les statuts des autres métiers en lien avec cette discipline (psychologues, ergothérapeutes, etc.) en vue de développer les ressources humaines. 6- Renforcer les ressources de l’observatoire marocain des
drogues et addictions (OMDA) en vue de veiller au suivi et à la publication de façon régulière des données sur la prévalence, les formes, les effets et les modalités de prise en charge des addictions aux substances psychoactives et addictions aux activités. 7- Lancer un plan national de prévention et de lutte contre les addictions en milieu professionnel. 8- Mettre en place une autorité nationale de surveillance et de régulation technique et déontologique des établissements et sociétés de paris et de jeux pour prévenir et lutter contre les addictions. 9- Généraliser l’accès aux traitements par substitution aux opiacés dans l’ensemble des établissements pénitenciers tout en garantissant la possibilité d’accès aux soins à toute personne dépendante détenue qui en exprime le souhait. ◆
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