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VENDREDI 18 SEPTEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Biodiversité

u L’Indice planète vivante 2020 mondial renseigne une chute moyenne de 68% des populations suivies de mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons entre 1970 et 2016. u La biodiversité d’eau douce diminue bien plus rapidement que celle des océans et des forêts. La faune décimée en moins de 50 ans L e rapport planète 2020 «Infléchir la courbe de la bio- diversité», publié récemment par 400 nouvelles espèces et 4.870 nouvelles popula- tions. Par M. Diao

En 45 ans seulement, plus des deux-tiers des popu- lations d'animaux sauvages ont disparu à cause de l'activité humaine.

L’hécatombe Il ressort de l’Indice planète vivante 2020 mondial une chute moyenne de 68% des populations suivies de mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons entre 1970 et 2016. En d’autres termes, en 45 ans seulement, plus des deux-tiers des popula- tions d'animaux sauvages ont disparu à cause de l'activité humaine. « La baisse de 94% de l’IPV pour les sous-régions tro- picales des Amériques est le déclin le plus important jamais observé dans une région. La conversion des espaces, la surexploitation des espèces, le change- ment climatique et l’intro- duction d’espèces exo- tiques sont les principales causes de ce déclin », expliquent en substance les auteurs du rapport. Pour ce qui est de la bio-

le WWF (Fonds mondial pour la nature), est une mine d’informations. Les données relayées par le document mettent en relief l’ampleur de la menace qui pèse sur la biodiver- sité à l’échelle mondiale. D’après les experts du WWF, l’évolution des populations d’espèces est cruciale pour l’appréhen- sion de la santé d’un éco- système. Ainsi, les déclins importants témoigneraient de l’appauvrissement de la nature. Notons que l’Indice planète vivante (IPV), contenu dans ce rapport, suit l’abondance de près de 21.000 popu- lations de mammifères, oiseaux, poissons, rep- tiles et amphibiens dans le monde. L’indice de cette année englobe près de

diversité d’eau douce, il convient de préciser que celle-ci diminue bien plus rapidement que la biodi- versité des océans ou des forêts. Une cartographie mondiale aurait révélé récemment la modification par l’homme de millions de kilomètres de rivières. Ce qui a provoqué une forte baisse démographique des espèces suivies vivant

dans les eaux douces. Concrètement, les 3.741 populations suivies dans l’IPV (eau douce) ont dimi- nué en moyenne de 84%. Ce qui équivaut à 4% par an depuis 1970. « La plupart des déclins sont observés chez les amphi- biens, les reptiles et les poissons d’eau douce », lit- on dans la documentation de l’organisation indépen- dante, spécialisée dans la protection de l'environ- nement au niveau mondial. Le rapport mentionne éga- lement que les espèces de grande taille pouvant peser plus de 30 kg, (esturgeons, dauphins de rivière, loutres, castors, hippopotames, etc.) sont soumises à d’intenses menaces anthropiques,

Les 3.741 popula- tions suivies dans

dont la surexploitation. Cette dernière est à l’ori- gine des forts déclins de populations observés. Entre 2000 et 2015, les captures dans le bassin du Mékong, fleuve d’Asie du Sud-Est, ont notam- ment diminué pour 78% des espèces. Les baisses observées ont été plus conséquentes pour les espèces de moyenne et grosse taille. u l’IPV (eau douce) ont diminué en moyenne de 84%.

La transformation de l’utilisation des terres par l’homme et le changement climatique défigurent les paysages dans le monde entier. L’Indice habitat des espèces (IHE) mesure les impacts pour les populations d’espèces et les pertes de surfaces de l’habitat propice. Et ce, à partir des changements d’habitats observés ou modélisés. Entre 2000 et 2018, l’indice a baissé de 2%, ce qui va dans le sens d’une diminution importante et générale des habitats disponibles pour les espèces. L’indice habitat des espèces recule

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