JEUDI 14 AVRIL 2022 / FINANCES NEWS HEBDO
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SPÉCIAL DÉVELOPPEMENT DURABLE
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RSE
«Jamais une entreprise n’a fait faillite pour avoir traité dignement ses collaborateurs» ◆ L’intérêt pour les normes QSE est réel, ce n’est pas qu’un effet de mode. ◆ Une entreprise appliquant les principes RSE est d’abord une entreprise mettant l’humain et le citoyen au centre de ses préoccupations. ◆ Entretien avec Yassine El Amine, expert professionnel dans le domaine du management de qualité.
nées par de telles mesures. Par ailleurs, la taxe ne sera exigible qu’à partir de 2026, mais une phase de transition de trois ans commencerait en 2023 pour négocier et approuver les règles finales à temps. Les règles relatives à ces taxes sont tou- jours en cours de discussions au sein des commissions européennes. Ce qui est sûr, c’est que ces taxes finiront par s’appliquer graduellement et concerneront par la suite un périmètre de produits de plus en plus large. Nous devons être prêts. Pensons à notre industrie textile par exemple, qui représente à elle seule 19% de nos exportations globales, dont la qua- si-majorité est destinée au marché de l’Union européenne. Une telle taxe carbone appliquée au sec- teur textile entraînerait des conséquences catastrophiques. Nous devons être proac- tifs et prévoir ces changements inéluc- tables. F.N.H. : D'après vous, les entre- prises nationales sont-elles suffi- samment conscientes de l'intérêt d'adopter des normes QSE (Qualité, sécurité, environnement) ? Y. E. A. : L’intérêt pour les normes QSE est réel, ce n’est pas qu’un effet de mode. Ce qui est dommage, c’est que 95% des entreprises ayant investi ou investissant dans une démarche QSE le font suivant la contrainte subie par leur client ou leur donneur d’ordre. Beaucoup d’entreprises se font certifier pour accéder à des marchés publics ou privés, parce que c’est une condi- tion technique exigée dans les dossiers d’appels d’offres. Quand elles sont appliquées correcte- ment, ces normes QSE représentent un
Propos recueillis par M. Diao
Finances News Hebdo : Selon vous, les entreprises industrielles maro- caines sont-elles suffisamment outillées pour réduire leur fac- ture énergétique, qui constitue un enjeu de compétitivité majeur au regard du contexte énergétique à l'échelle mondiale ? Yassine El Amine : C’est difficile d’appor- ter une réponse toute faite à ce sujet tant les entreprises industrielles marocaines sont hétérogènes. Ce qui est sûr, c’est que l’industriel maro- cain a toujours su faire preuve de créati- vité et d’ingéniosité lors des périodes de crise. La transition énergétique représente un enjeu global auquel sont confrontées toutes les économies du monde. Par ailleurs, l’écosystème universitaire s’est beaucoup amélioré durant ces cinq dernières années. J’ai été étonné de voir par exemple à Tanger un groupe de doc- torants s’organiser en cluster, apportant du conseil technique aux problématiques d’audit au profit des sociétés de la région ainsi qu’aux collectivités locales et territo- riales. Les entreprises industrielles doivent tirer profit des talents du système éducatif marocain qui arrive à produire des profils de qualité. Je suis absolument convaincu que la matière grise est là. La règlementation locale doit suivre pour presser le pas. F.N.H. : La taxe carbone devrait être imposée aux frontières de l'UE à partir de l'année prochaine. Cette nouvelle donne ne risque- t-elle pas de porter préjudice aux
entreprises marocaines exporta- trices pour qui l'UE est un marché de prédilection ? Y. E. A. : Dans un premier temps, la taxe carbone de l’Union européenne ne concernera qu’un périmètre restreint de cinq lignes de produits, à savoir l'acier, le ciment, les engrais, l'aluminium et l'élec- tricité. Le Maroc exporte vers l’Union européenne par an environ 250 M$ de produits assi- milés au ciment, 450 M$ d’engrais, 11 M$ d’acier et 72 M$ d’aluminium. Les chiffres relatifs à l’export de l’électricité ne sont pas disponibles depuis les sources offi- cielles. En 2019, les exports d’électricité vers l’Espagne ont représenté plus de 50 M$. À ce jour, ce sont à peine 2,6% des expor- tations marocaines qui seraient concer-
À ce jour, ce sont à peine 2,6% des exportations marocaines qui seraient concernées par la taxe carbone.
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