A ssurances
Les chantiers urgents Pour les opérateurs, l’attente a trop duré. Surtout pour les banques parti- cipatives. D’ailleurs, les premiers pro- duits de cette nouvelle industrie seront en lien direct avec les financements immobiliers. Il s’agit des contrats décès emprunteurs et la multirisque habitation. Mohamed Nadi, direc- teur Takaful Axa, qui témoignait lors d’une rencontre de l’Académie de la finance participative (APAF) organisée en novembre, ajoute à cette liste les produits d’épargne qui disposeront des mêmes avantages fiscaux que l’épargne conventionnelle. Ces 3 produits devront servir de test grandeur nature des échanges et de la coopération entre les compagnies et les régulateurs : ACAPS et Conseil supé- rieur des oulémas. Viendront ensuite d’autres produits comme l’accident du travail, les décès groupes, la maladie, etc. Il s’agit de plusieurs risques qui pourront être couverts pour les entreprises qui sou- haitent voir leurs finances rester dans un écosystème participatif. Mohamed Nadi insiste également sur le carac- tère inclusif du Takaful, qui devrait amener une tranche de la population à découvrir l’assurance à travers ces produits en ciblant, entre autres, la microfinance. Si la feuille de route est toute tracée pour les premières années d’activité, le chemin ne sera pas de tout repos et les actionnaires ne manqueront pas de faire pression. Ces derniers ont mis des minimums de 50 MDH en fonds propres pour pouvoir prétendre à un agrément. Mais face à une liste res- treinte de produits et à un univers de placement étroit, il sera difficile d’atteindre le seuil de rentabilité. Un constat confirmé par Khalid Boussaid, directeur Takaful MAMDA-MCMA, qui a avoué durant cette même rencontre que «beaucoup d’assureurs ne seraient pas partis dans le Takaful si leur objectif était simplement de rentabiliser immé- diatement leur investissement» . Mais cela n’est pas une raison pour laisser à l’industrie le temps de s’installer dou- cement. Il faudra gagner du temps et les pistes sont nombreuses. La première, selon Mohamed Nadi, est de capitali- ser sur la mutualisation des ressources avec les maisons-mères convention- nelles. Cela réduira les coûts de struc-
Trois compagnies ont reçu leur agrément. Le démarrage effectif de l’activité au printemps 2022. 2022, l’année du Takaful !
L
es filiales Takaful de Wafa Assurance, la MAMDA et AtlantaSanad Assurance ont obtenu leur agré-
nels. Fin octobre, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a publié une circulaire portant sur l’application des disposi- tions du Code des assurances relatives à l’assurance Takaful. Répartie en 4 chapitres et contenant 63 articles, la circulaire est entrée en vigueur le 25 octobre 2021, et ce suite à la publication de l’arrêté du minis- tère de l’Économie et des Finances au Bulletin Officiel portant son homolo- gation. L’encours des finan- cements immobiliers Mourabaha dépasse les 15 Mds de dirhams et le Takaful permettra, dans l’immédiat, de couvrir ces financements.
ment auprès de l’ACAPS le 10 décembre 2021. Avec ces agréments, un nouveau chapitre s’ouvre pour le secteur des assurances et celui de la finance par- ticipative. Ces compagnies pourront démarrer leur activité immédiatement si elles adoptent les produits takaful validés par le Conseil supérieur des oulémas (CSO). Selon nos informations, d’autres com- pagnies sont en lice pour de futurs agréments, à l’image de La Marocaine Vie qui peut être partenaire de la très dynamique fenêtre participative Dar Al Amane, ou encore Axa Assurance pres- sentie pour être partenaire de Nejma, la fenêtre participative de BMCI. L’encours des financements immobi- liers Mourabaha dépasse les 15 Mds de dirhams et le Takaful permettra, dans l’immédiat, de couvrir ces finance- ments avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 60 MDH par les profession-
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FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°42 84
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