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JEUDI 2 FÉVRIER 2023
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Universités à accès ouvert
◆ Le décrochage universitaire augmente au Maroc à une vitesse alarmante. Selon le ministère de tutelle, près de 50% des étudiants inscrits dans les différentes facultés du Royaume mettent un terme à leur parcours avant d’obtenir un diplôme. ◆ Mauvaise orientation, faible niveau d’encadrement, hausse du taux de chômage chez les diplômés universitaires…, sont entre autres les raisons qui mènent certains étudiants à l’abandon de leurs études. Le décrochage prend de l’altitude
ment les établissements à accès ouvert. En revanche, les écoles, instituts et facultés à accès régulé sont souvent à l’abri de ce fléau.
des civilisations, le décrochage universitaire est «l'un des pro- blèmes majeurs auxquels est confronté l'enseignement supé- rieur au Maroc, particulièrement au niveau des établissements à accès libre. Ce phénomène est le résultat de multiples circons- tances : d’une part, celles liées au système éducatif, et d’autre part, celles relatives aux condi- tions sociales des étudiants et de leurs familles». Des universités aux effectifs pléthoriques Effectivement, les universités à accès ouvert sont pointées du doigt pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ces établisse- ments sont aux prises à une sur- charge de population. Au titre de l’année universitaire 2021- 2022, l’effectif global des étu- diants a atteint 1.061.256, contre 989.899 en 2020-2021, soit une augmentation de 71.357 étu- diants, sachant que les statis- tiques fournies par le ministère de tutelle au cours de la période précitée font état d’une capacité d’accueil globale, en matière de places physiques, au niveau des universités du Royaume, de 548.076, dont 360.563 places pour les établissements à accès ouvert et 187.513 pour les éta- blissements à accès restreint. Cette surpopulation donne lieu à un ratio étudiant-enseignant en deçà des normes requises, ce qui, par conséquent, met en péril la qualité de la formation. «Les conditions d'enseigne- ment dans les universités à accès ouvert sont assez contrai-
Le décrochage uni- versitaire concerne essentiellement les établissements à accès ouvert. En revanche, les uni- versités à accès régulé sont souvent à l’abri de ce fléau.
«Le décrochage au niveau de la formation universi- taire existe dans tous les systèmes éducatifs mais ce taux avoisinant les 50% est anormalement haut. Toutefois, il faut préciser que ce pourcentage concerne
essentiellement les facultés à accès ouvert, c'est-à-dire celles auxquelles les étudiants peuvent accéder sans condition de moyenne et sans concours. Il s’agit des facultés des lettres et des sciences humaines, les facultés des sciences et les facultés des sciences juridiques, économiques et sociales qui absorbent l'essentiel des étu- diants universitaires au Maroc» , explique Abdellatif Komat, doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) à l’Université Hassan II de Casablanca. Ce qui intrigue le plus, c'est ce qui se cache derrière. Pourquoi tant d'étudiants n’arrivent pas à aller jusqu’au bout de leur parcours universitaire ? Qui doit-on blâmer ? Des étudiants qui manquent de motivation et de persévérance, des parents désinvestis ou un système édu- catif inadéquat ? Selon Abdelfattah El Belamachi, professeur de droit public à l’Université Cadi Ayyad à Marrakech, et président du Centre marocain de la diplo- matie parallèle et du dialogue
l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, que 49,4%, soit près de la moitié des étudiants inscrits dans les dif- férentes facultés du Royaume, quittent l’université sans avoir obtenu leur diplôme. Autre point alarmant : la majorité des étudiants universitaires ne par- vient à décrocher leur licence qu’après 4 ou 5 années d'allers- retours à la fac, alors que seuls 25% arrivent à l’obtenir en trois ans. En effet, le phénomène prend de l'ampleur à mesure que les années avancent. En 2018, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, Saaïd Amzazi, avait révélé un taux total de déper- dition de 43%, signalant que 25% des étudiants nouvelle- ment inscrits dans les facultés marocaines ne dépassent pas le premier semestre. Notons par ailleurs que ces taux élevés de décrochage univer- sitaire concernent essentielle-
A près avoir décroché le baccalauréat et rejoint les rangs de l'université, plusieurs étudiants choisissent d’abandonner le navire en pleine mer. Bien que la perspective d'obtenir un diplôme universi- taire soit alléchante, beaucoup de jeunes quittent, pour une rai- son ou une autre, leurs études à mi-chemin. Aujourd’hui, la situation est plus que jamais inquiétante. Les chiffres récemment dévoilés par le ministère de tutelle illustrent clairement que le décrochage universitaire se propage comme une traînée de poudre au Maroc. Le 9 janvier dernier, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, a annoncé, dans le cadre d’une présentation faite devant le Conseil supérieur de Par M. Ait Ouaanna
Les uni- versités à
accès ouvert comptent en moyenne 120 étudiants par professeur, ce qui ne respecte pas les exigences nécessaires.
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