FNH N° 1094

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 2 février 2023 - 8 DH - N° 1094

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Hausse des prix L’inflation fait des ravages parmi les plus pauvres

Casablanca-Settat

Le Conseil régional du tourisme a les dents longues

P. 16/17

P. 13

PSEUDO-RASD

Un usurpateur dans les couloirs de l’Union africaine

P. 28 à 31

Universités à accès ouvert Le décrochage prend de l’altitude

Conjoncture Ces risques qui guettent le Maroc et comment y répondre

P. 14/15

Actions-obligations Fin du régime de corrélation négative ?

P. 18 à 20

P. 11

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Maroc-Espagne : Retrouvailles

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entre bons amis

Ça se passe au Maroc

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Ça se passe en Afrique

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Ça se passe dans le monde

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Editorial

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Pire mois de janvier depuis 2009

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Par Fatima Ouriaghli

Banques : La production de prêts retrouve du tonus

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Actions-obligations : Fin du régime de corrélation

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Investissement

> Economie

négative ?

L e gouvernement parie résolument sur l’investissement. Incontestablement, dans le cadre de la relance durable de la machine économique, l’investissement est aujourd’hui le nerf de la guerre. Et ne doit plus être assimilé à une guerre des nerfs entre investisseurs, pris dans les nasses des innombrables procédures, et Administration plombée par ses lourdeurs et la bureaucratie. Le speech du chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, lundi au Parlement, est en tout cas très prometteur. Premier constat : l’Etat sait mettre le paquet quand il le faut pour doper l’investissement. Dans le cadre du PLF 2023, l’investissement global du secteur public a été porté à 300 milliards de dirhams, soit 55 Mds de DH de plus en comparaison avec 2022. Le problème réside cependant dans la faible productivité de l’investissement public, qui reste l’un des plus élevés au Maroc (avec un taux d’investissement de 32% du PIB), et qui n’a que peu d’effet sur la croissance économique. Raison pour laquelle il est urgent de revoir en profondeur la politique d’investissement afin qu’elle soit plus efficace et plus efficiente, et donc davantage pour- voyeuses d’emplois. Second constat : L’Etat a pris la mesure de la décorrélation qui existe entre le niveau de l’investissement public et le taux de croissance. En ce qu’elle s’appuie sur une vision globale et transversale de l’acte d’investir, la Charte de l’investissement devrait permettre de corriger cette anoma- lie. En théorie, elle semble en effet assez bien ficelée, couvrant, entre autres, la réforme des centres régionaux d’investissement (CRI), désor- mais placés sous la tutelle de l’Exécutif, la réforme des marchés publics afin de donner plus de visibilité aux acteurs économiques, mais aussi le soutien du développement des zones d’activités économiques et indus- trielles. De fait, les travaux sont actuellement en cours pour la création, l’extension et la réhabilitation d’environ 22 nouvelles zones d’accélération industrielle dans 8 régions du Royaume, sur une superficie estimée à 1.400 hectares. De plus, le gouvernement fait preuve de… générosité, en octroyant différents avantages aux investisseurs, dans le cadre notamment de la mise en œuvre du dispositif de soutien principal et du dispositif de soutien spécifique applicable aux projets d’investissement à caractère stratégique. Mais, surtout, le nœud central de tout ce dispositif visant à booster l’investissement reste l’élaboration d'une nouvelle feuille de route relative à l'amélioration du climat des affaires à l'horizon 2026, considéré comme une condition indispensable pour la simplification et la facilitation de l'investissement et de l'entrepreneuriat. Ce souci de faciliter l’acte d’investir a d’ailleurs conduit le gouvernement, en coordination avec les CRI, à simplifier 22 procédures administratives, réduisant de 45% en moyenne le nombre de documents exigés des investisseurs. Bref, la volonté politique est là. Il faut cependant transcender le discours politique pour être dans le concret. Car, comme l’a dit le Roi à l'ouverture de l'actuelle session législative, «notre souhait est que la nouvelle Charte nationale de l’investissement donne une impulsion tangible à l’attractivité du Maroc pour les investissements privés, tant nationaux qu’étrangers». u GUERRE DES NERFS OU NERF DE LA GUERRE ?

Bourse : Où va le marché après un mois de janvier

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Hausse des prix : L’inflation fait des ravages parmi les

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médiocre ?

plus pauvres

Conjoncture : Ces risques qui guettent le Maroc et

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comment y répondre

Casablanca-Settat : Le Conseil régional du tourisme a

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les dents longues

Universités à accès ouvert : Le décrochage prend de

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l’altitude

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Syndic de copropriété : Les professionnels pointent du

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doigt les failles juridiques

Entretien avec Smail El Boukfaoui : Investissement,

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«Le système juridique marocain est favorable

à la prospérité des entreprises»

> Focus Agricole 26 Filière oignon : Les raisons de la flambée des prix > L'univers des TPME Béni-Mellal Khénifra : Coup de pouce pour à la dyna- mique entrepreneuriale 27

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> Politique

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Pseudo-rasd : Un usurpateur dans les couloirs de

l’Union africaine

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L'appel de Tanger des pays africains : Dehors la

«rasd» !

> Culture 32 Exposition : A Rabat, l’art du Bénin porté à ébullition > High-tech Applications mobiles : Le marché trébuche en 2022 et 34

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voit grand pour 2023

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Maroc-Espagne Retrouvailles entre bons amis Par D. William

8 ans près la tenue de la dernière rencontre, le Maroc et l’Es- pagne se retrouvent à Rabat dans le cadre de la réunion de haut niveau, sous la prési- dence des deux chefs du gouvernement. Il s’agit, pendant deux jours (1 er et 2 février), d’échanger sur la coopération bilatérale, dans le sillage de la volonté exprimée par les deux pays de consoli- der leur stratégie, suite à la visite effec- tuée, en avril dernier dans le Royaume, par le président du gouvernement espa- gnol, Pedro Sanchez, à l’invitation du Roi Mohammed VI. Cette rencontre reste, sans aucun doute, un marqueur fort de la nouvelle dyna- mique qui caractérise les relations sécu- laires qui lient le Maroc et l’Espagne, placées désormais sous le sceau du respect mutuel, de la transparence et de l’opérationnalisation des engagements

et accords signés par les deux parties. Elle sanctionne surtout le désir d’im- primer un saut quantitatif et qualita- tif important au partenariat bilatéral en posant les socles d’une coopération politique, économique, financière, cultu- relle… durable dans un environnement géopolitique international particulière- ment instable. Et si le volet économique occupe une place de choix dans les débats, au demeurant confirmé par le Forum éco- nomique tenu à cet effet, cette réunion de haut niveau a également une couleur politique très prononcée. Surtout que l’Espagne a dissipé tout malentendu autour du Sahara marocain, en s’affran- chissant de sa neutralité légendaire pour souscrire à la vérité historique : la maro- canité du Sahara. «L’importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du

Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable» , avait ainsi déclaré Pedro Sánchez, ajoutant, à ce titre, que «l’Es- pagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et cré- dible pour la résolution de ce différend». Et c’est cette posture sans ambiguïté, adoptée également par d’autres pays comme les Etats-Unis ou encore l’Alle- magne, que nous attendons de pays qui claironnent partout l’amitié qui les lie au Maroc. C’est le cas notamment de la France qui, au risque de fâcher Rabat, surfe dans le clair-obscur pour ménager ses relations avec Alger. Mais, comme le dit si bien un proverbe africain, on ne peut pas jouer au tam-tam et se gratter les fesses en même temps. Autrement dit, à un moment donné, la France devra choisir son camp. ◆

Comme le dit si bien un pro- verbe africain, on ne peut pas jouer au tam- tam et se grat- ter les fesses en même temps.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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L a Chambre des conseillers a approuvé mardi à l’unanimité une proposition de loi complétant l’article 11 du Dahir n°1.58.250 portant Code de la nationalité marocaine. Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, indique que cette proposition s’inscrit dans le cadre «de la mise en œuvre du texte constitutionnel» qui consacre le caractère officiel de la langue amazighe. Selon lui, il est «inconcevable» aujourd’hui d’exiger la connaissance de la langue arabe uniquement pour obtenir la nationalité marocaine. En vertu de cette modification, «la connaissance adéquate des langues arabe et amazighe, ou de l’une d’entre elles» constituera l’une des conditions de naturalisation exigées par le Dahir, a-t-il fait savoir. ■ Obtention de la nationalité marocaine : Voilà ce qui va changer

Rabat accueille la réunion de haut niveau Maroc-Espagne

Développement régional 6 contrats-programmes signés d'un coût global de 29 Mds de DH

L a Réunion de haut niveau entre le Maroc et l'Espagne, prévue les 1er et 2 février à Rabat sous la présidence des deux chefs du gouvernement, vient consacrer le partenariat stratégique et dyna- mique dans lesquels les deux pays

Le gouvernement oeuvre à la création et la réhabilitation de 22 nouvelles zones d’accélération industrielle La Réunion de haut niveau est donc un moment important et une étape décisive qui reflétera cet état d’esprit positif, réso- lument orienté vers le respect des engagements qui animent aujourd’hui les relations maroco-espagnoles. A noter que cette rencontre n'a pas eu lieu depuis 2015. ■ C’est dans cet esprit que Rabat et Madrid avaient convenu de mettre en place une feuille de route durable et ambitieuse qui comprend plusieurs éléments touchant aux différents aspects de leur coopération bilatérale. se sont engagés suite à la visite effectuée, en avril dernier, dans le Royaume par le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à l’invitation du Roi Mohammed VI. Conscients de l’ampleur et de l’importance stratégique des liens qui les unissent et des aspirations légitimes des deux peuples à la paix, à la sécurité et à la prospérité, les deux Royaumes avaient décidé d’entamer la construction d’une nouvelle étape dans leurs relations bilatérales.

D urant le mandat en cours de l'Exécutif, six contrats-programmes de dévelop- pement régional ont été signés, pour une enveloppe budgétaire globale de 29,13 milliards de dirhams, portant sur la réali- sation de 237 projets. Selon le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, qui s’exprimait mardi au Parlement, ces contrats concernent les régions de Fès-Meknès, Dakhla-Oued Eddahab, Béni Mellal-Khénifra, Guelmim- Oued Noun, Souss-Massa et Tanger- Tétouan Al-Hoceima. Le contrat-programme devant lier l'Etat à la L e travail se poursuit pour mettre en place un nouveau modèle de gares routières à même de répondre aux aspirations des citoyens, selon le ministre de l'Intérieur. Abdelouafi Laftit indique que cela se fait dans le cadre d'un partenariat entre le ministère de l’Intérieur, d’autres départements du gouvernement et des intervenants locaux, particulièrement les collectivités territoriales. Ainsi, le minis- tère a élaboré un programme national qui concerne l’ensemble des gares routières du Royaume, et dont l'exécution se fera de façon progressive. Dans ce cadre, dix gares ont été construites ou sont en cours de construction dans les villes de Rabat, Tanger, Marrakech, Taza, Larache, Tiznit,

région de l'Oriental, d'un coût global estimé à 5,861 MMDH et portant sur la réalisation de 49 projets, est en phase finale de signa- ture. Pour Laftit, le contrat entre l'État et les régions est le mécanisme idéal pour la réa- lisation des programmes de développement économique et social et une porte d'entrée essentielle pour la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Et, dans ce cadre, il a été procédé à l'élaboration du projet de loi n°83.21 relative à la création des sociétés régionales multiservices. ■

L e chef du gou- vernement a assuré lundi au Parlement que les tra- vaux sont actuellement en cours pour la créa- tion, l’extension et la réhabilitation d’environ 22 nouvelles zones

Laftit siffle la fin des gares routières indépendantes

d’accélération industrielle dans 8 régions du Royaume, sur une superficie estimée à 1.400 hectares. Et ce, en plus du lan- cement des travaux de l’agropole du Loukkos au niveau de la province de Larache. Selon Aziz Akhannouch, le gouvernement œuvre pour le soutien du développement des zones d’activités économiques et industrielles au niveau des différentes régions du Royaume. Ainsi, un montant de 37,5 MDH a été destiné à la création et la réhabilitation des zones industrielles dans les provinces de Guercif, Jerada et Marrakech, tandis que 22 MDH ont été dédiés à des zones industrielles en cours d’étude ou de réalisation dans les provinces de Jerada et Settat. ■

Ouezzane, Errachidia, M’diq et Nador, et d’autres suivront. Assurant que les gares routières seront à la hauteur des aspirations des citoyens, le ministre a souligné la nécessité de rompre avec les gares indépendantes dédiées aux sociétés de transport routier. ■

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Moody's dégrade la note souveraine

Sénégal/ Exploitation du TER : Le gouvernement privilé- gie la rentabilité économique et sociale

FMI : La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait rester modérée

de la Tunisie à Caa2 avec perspective négative

L a croissance économique en Afrique subsaharienne devrait rester modérée à 3,8% en 2023 à cause des conséquences prolon- gées de la pandémie du COVID-19, indique mardi le Fonds monétaire international (FMI). Ce taux de croissance a été revu à la hausse par rapport aux prévisions publiées en octobre dernier. Pour 2024, l’Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance de 4,1%. La petite révision à la hausse pour 2023 (0,1 point de pourcentage) reflète la croissance au Nigeria en 2023 grâce aux mesures visant à résoudre les problèmes d'insécu- rité dans le secteur pétrolier, affirme l’institution financière internationale dans ses dernières perspectives de l’économie mondiale. En Afrique du Sud, en revanche, la croissance projetée a été revu à la baisse cette année à 1,2%. ■

L e gouvernement sénégalais a déclaré avoir fait le choix d'appliquer un tarif quasi-social à l'exploitation du Train express régional (TER) dakarois, privilégiant notamment la «rentabilité économique et sociale» à la «rentabilité financière». « L’Etat du Sénégal a fait le choix d’un tarif quasi social pour une infrastructure de mobilité à très fort taux de fréquentation. Le taux de régularité est ainsi supérieur à 98% et l’objectif d’un train toutes les dix minutes atteint », a souligné le porte-parole du gou- vernement, Abdou Karim Fofana. ■ Afrique du Sud : Le juge chargé du procès de l’ex-pré- sident Zuma se récuse

Le président du Ghana appelle à atteindre au plus vite les objectifs de la ZLECAF Dans un communiqué, l'agence a de même abaissé la note de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui est légalement res- ponsable des paiements sur toutes les obligations du gouver- nement de Caa1 à Caa 2, assortie d'une perspective négative. D’après la même source, cette dégradation est motivée par l'évaluation de Moody's, selon laquelle l'absence de finan- cement à ce jour pour répondre aux importants besoins de financement du gouvernement augmente les risques de défaut à un point qui ne correspond plus à une notation Caa1. ■ L’ Agence de notation américaine Moody's a annoncé la dégradation de la note souveraine de la Tunisie à long terme, en devises et en monnaie locale de Caa1 à Caa2 avec perspective négative. L e président ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a appelé à prendre de toute urgence des mesures appropriées pour réaliser les objectifs de l'initiative de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Akufo-Addo a lancé cet appel lors de la cérémonie de clôture

du premier Dialogue sur la prospérité en Afrique, un nouvel événement annuel qui s'est déroulé au Ghana. Il a souligné que c'était l'aspiration collective des pays africains à transformer le continent qui avait donné naissance à cette initiative de libre-échange continentale, dont le but est d'apporter la sécurité économique et la prospérité à tous les Africains. « Nous devons réaliser qu'il y a urgence à travailler ensemble pour garantir la sécurité économique et la prospérité de nos peuples », a affirmé Akufo-Addo. ■

L e juge chargé du procès de corruption de l’ex-président sud-africain Jacob Zuma, Piet Koen, a annoncé lundi sa décision de se récuser de cette affaire liée à un contrat d’armement conclu en 1999 avec la société française «Thales». Cette décision a été prise pour protéger « l'intégrité du processus judiciaire contre toute suspicion raisonnable, afin que le public et les justiciables puissent avoir la plus grande confiance dans l'équité des tribunaux », a indiqué Koen devant la haute Cour de Pietermaritzburg, dans la province du KwaZulu-Natal. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Pertes record pour le fonds souverain norvégien, le plus gros du monde

D u jamais vu : le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde, a annoncé avoir perdu plus de 150 milliards d'euros en 2022 du fait des mau- vaises performances des marchés financiers provoquées par la guerre en Ukraine et la détérioration économique mondiale. Jamais le fonds pétrolier n'avait perdu autant d'argent en une année depuis sa création à la fin des années 1990. « 2022, c'est sûr, était une année pour les livres d'his- toire », a commenté le directeur du fonds géré par la Banque centrale norvégienne, Nicolai Tangen. Les mar- chés ont été affectés par la guerre en Europe, l'inflation élevée et la hausse des taux d'intérêt, a-t-il expliqué.

Le fonds, dans lequel le pays nordique verse ses revenus pétroliers, a terminé l'année avec un rendement négatif de 14,1%, correspondant à des pertes de 151 milliards d'euros. ■

Allemagne : Le taux de chômage

reste stable en janvier

L e taux de chô- mage en Allemagne est resté stable en janvier, pour le sixième mois d'affilée, malgré les vents contraires de la crise énergétique et

Malgré les crises, une croissance mondiale meilleure que prévu en 2023, selon le FMI

de la guerre en Ukraine, a indiqué l'Agence allemande pour l'emploi. L'indicateur affiche 5,5% en données cor- rigées des variables saisonnières (CVS), un niveau stable depuis août 2022, a-t-elle détaillé. Le nombre de chômeurs, toujours en données CVS, a connu une hausse de 5.000, une première depuis juin. En données brutes, l'indicateur grimpe de 162.000 pour atteindre 2,62 millions, selon l'organisme. « Si l'on ne tenait pas compte des réfugiés ukrainiens (...), le chômage aurait diminué », assure toutefois l'Agence pour l'emploi. Le chômage, qui s'établissait à 5,0% début 2022, a grimpé à partir de juin, alors que les réfugiés ukrainiens arrivés en Allemagne affluaient sur le marché du travail. ■ France Les syndicats à nouveau mobilisés contre le projet de réforme des retraites une nouvelle fois, mardi dernier, contre le projet de réforme des retraites du président Emmanuel Macron, pour une journée de grève et de manifestations partout dans le pays. Cette nouvelle journée de mobilisation intervient après celle du 19 janvier, qui a vu la participation d’un à deux millions de manifestants dans toute la France. Les syndicats battent ainsi le pavé pour signifier leur opposition catégorique à ce projet de réforme, qui pré- voit notamment le report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite et la suppression des 42 régimes spéciaux. ■ L es huit principaux syndicats de France se sont mobilisés

L’ économie mondiale résiste mieux que prévu aux chocs à répétition et le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance pour 2023, le spectre de la récession s'éloi- gnant pour plusieurs pays, tandis que la réouverture de la Chine laisse espérer un rebond supplémentaire. Le FMI table désormais sur une croissance mondiale de 2,9% en 2023, selon son rapport publié lundi. C'est 0,2 point de pourcentage de plus que ce qu'il attendait en octobre, lors de la publication de ses précédentes prévisions. « Les perspectives sont moins sombres que dans nos prévisions d'octobre », a précisé le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas. « L'année à venir restera difficile », a-t-il averti, mais « elle pourrait aussi être un tournant » sur les fronts de la croissance et de l'inflation, a précisé l'économiste. Le ralentissement s'annonce moins impor- tant qu'attendu dans plusieurs économies développées, en particulier aux Etats-Unis (1,4% de croissance en 2023, 0,4 point de pourcentage de plus qu'en octobre).

Mais aussi en Allemagne ou en Italie, où le FMI ne redoute désormais plus de récession, contrairement à ce qu'il prévoyait en octobre. La croissance en zone Euro, qui résiste mieux que prévu à la crise énergétique liée au conflit en Ukraine, est ainsi attendue à 0,7%, soit 0,2 point de plus qu'auparavant. L'autre facteur important est la réouverture de la Chine après l'abandon de la politique zéro-Covid. Malgré la gestion chaotique qui a entraîné une forte hausse des cas de Covid dans le pays, cette réouverture devrait permettre à la croissance chinoise (+5,2% contre 4,4% prévu il y a trois mois) de venir donner un coup d'accélérateur à l'économie mondiale. Par ailleurs, l'inflation, qui a grimpé à des niveaux très élevés partout dans le monde, ralentit désormais, et devrait être moins éle- vée en 2023 qu'en 2022 dans la majorité des pays. L'institution de Washington la voit toute- fois un peu plus élevée cette année que ce qu'elle prévoyait auparavant, à 6,6% contre 6,5% prévus en octobre. Mais elle devrait revenir en 2024 à des niveaux inférieurs à 2021 (+4,3% contre +4,7%). ■

B OURSE & F INANCES

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Pire mois de janvier depuis 2009 ◆ La performance de ce mois de janvier ne tranche pas avec le millésime éprouvant de 2022. ◆ Les taux et l’inflation continuent de peser sur le moral des investisseurs. Par Y. Seddik Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis Janvier 2022

nario ne se reproduise pas en 2023 (Voir page 12). Sur le volet macro, les investisseurs ont pris cette semaine connaissance du chiffre des prix à la production industrielle (qui reflètent les prix à la sortie d’usine) à fin décembre. Ces prix à la production indus- trielle poursuivent leur tendance baissière, sans pour autant participer à la baisse des prix à la consommation. Dans le détail, l’indice des prix à la production du secteur des «Industries manufacturières hors raffi- nage de pétrole» a enregistré une baisse de 0,8% au cours du mois de décembre 2022 par rapport au mois de novembre 2022. Sur la semaine, la Bourse a inscrit une baisse de 1,40%. Sur le plan sectoriel, 14 secteurs ont fini en baisse, tandis que 8 ont terminé en hausse et un seul est resté stable. Le secteur loisirs et hôtels (-5,93 %) a accusé la plus forte baisse, suivi de celui des ingénieries & biens d’équi- pement industriels (-4,31%) et des télé- communications (-4,11%). En revanche,

le secteur des sociétés de portefeuilles - holdings a réalisé la meilleure performance (+5,43%), devançant celui des transports (+3,08%) et de l'immobilier (+2,95). Le flux transactionnel hebdomadaire a totalisé 245 MDH sur le marché central, en forte baisse d’une semaine à l’autre (mais aussi sur le mois). De manière générale, ce reflux peut s’expliquer, entre autres, par les ajustements stratégiques durant le pre- mier mois de l’année, où les institutionnels et les OPCVM parient des valeurs jugées porteuses. Sur le marché obligataire, la dernière séance d’adjudication du mois de janvier 2023 s’est caractérisée par un recul des taux CT de la courbe primaire. À cet effet, les taux de rendement des maturités 13 et 52 semaines se sont repliés de 12,0 et 4,0 Pbs respectivement en une semaine. Un mouvement baissier ne dépassant pas -7 Pbs a été également observé sur le compartiment CT de la courbe secon- daire. ◆

D écidément, l’épisode de la crise boursière de 2022 est loin d’être fini. Le climat devient de plus en plus pesant à la Bourse de Casablanca en ce début d’an- née. Le cumul de faiblesses a créé une psychologie négative sur le marché, alors que les opérateurs évitent toute prise de risque, en attendant d'éventuels événe- ments capables de leur faire changer de perception. En face, les quelques haussiers restants ne font plus le poids à court terme, et ne répliquent que par des rebonds, trop faibles pour inverser la donne. Résultats des courses : le Masi affiche une contreperformance de 4,15%, signant son pire mois de janvier depuis 2009 où il avait perdu 7,80%. La légende qui veut que le mois de janvier, s’il est baissier, donne le ton pour l’année en cours, fonctionne depuis 2003. Les épargnants n’ont plus qu’à croiser les doigts pour que ce scé-

Le flux tran- sactionnel hebdomadaire a totalisé 245 MDH sur le marché central, en forte baisse d’une semaine à l’autre.

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BOURSE & FINANCES

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Banques

◆ Les prêts aux promoteurs immobiliers sont le seul segment qui baisse d’une année à l’autre. ◆ Le taux de sinistralité annuel est à 8,44%. ◆ Le crédit à l’équipement reprend des couleurs, malgré une croissance molle. La production de prêts retrouve du tonus

l’évolution des concours au secteur non financier reflète la croissance des prêts aux sociétés non financières aussi bien pri- vées que publiques, alors que le rythme de pro- gression des crédits aux ménages a décéléré de 3,8% à 3,5%. Les crédits accordés par les sociétés de financement aux agents non financiers se sont établis, à fin décembre 2022, à 130,2 Mds de DH, en progression de 6,4% après 5% en septembre. Cette évo- lution recouvre principalement une accélération du crédit-bail de 3,7% à 4,9% et un ralentis- sement de la progression des prêts à la consommation de 4,9% à 4%. Pour leur part, les concours alloués par les banques off- shores au secteur non finan- cier se sont accrus de 17,5% après 13,8%, pour atteindre

13,7 Mds de DH à fin décembre 2022.

Les banques maro- caines ont distribué quelque 75 milliards de dirhams de cré- dits en 2022, malgré les conditions diffi- ciles.

La circulation du cash dope la M3

En décembre 2022, l’agrégat de monnaie M3 a marqué, en glissement annuel, une hausse de 8% après 6,7% un mois auparavant, en relation princi- palement avec l’accélération du rythme de progression du crédit au secteur non financier à 8%, après 6,1%, et de celui des créances nettes sur l’Ad- ministration centrale de 11,6% à 21,8%. En ce qui concerne les avoirs officiels de réserve, ils ont enregistré une hausse annuelle de 2,1% après 6,8% en novembre 2022. L’accélération de la croissance annuelle de l’agrégat M3 reflète principalement une hausse de 8,9%, après 8,4%, des dépôts à vue auprès des banques, et de 10,8% après 8,9% de la circulation fiduciaire. ◆

financier recouvre une hausse des crédits à l’équipement de 8,6% pour un encours glo- bal de près de 184 Mds de DH, malgré une croissance en berne. BAM fait aussi état d’une légère progression des facili- tés de trésorerie, passant de 17% à 17,2%, d’une quasi- stagnation de la hausse des crédits à la consommation à 3,9%, et d’un ralentissement de la croissance des crédits immobiliers de 2,5% à 2,2%, en lien particulièrement avec la décélération des prêts à l’habi- tat. Quant aux concours à la promotion immobilière, ils ont, en revanche, vu leur baisse s’atténuer à 2% après 5,3%. S’agissant des créances en souffrance des crédits ban- caires, leur rythme de progres- sion annuelle a décéléré de 5,8% en novembre à 5,5% en décembre 2022. Dans ces conditions, le taux des créances en souffrance est revenu à 8,4% après 8,8%. Par secteur institutionnel,

M algré la succes- sion des crises et le renché- rissement des coûts d’em- prunt, la production des prêts bancaires s’est bien compor- tée l’année dernière. Au 31 décembre 2022, l’encours global des crédits bancaires dépasse la barre des 1.000 milliards de DH, grâce à une bonne orientation sur quasi- ment tous les segments de prêts. Ce sont donc plus de 75 mil- liards de DH de crédits qui ont été distribués par le secteur bancaire marocain en 2022, selon les dernières statis- tiques de la Banque centrale. Globalement, il en ressort de ces statistiques que le crédit bancaire alloué aux secteurs financier et non financier pro- gresse de 7,6% comparative- ment à 2021. Par objet économique, l’évolu- tion du crédit au secteur non Par Y. Seddik

EN BREF

Les prêts accordés aux promoteurs immobiliers ont baissé de 2% en 2022 après 5,3% en 2021.

BAM achète pour 228 MDH de BDT sur le marché secondaire MARCHÉ OBLIGATAIRE

Bank Al-Maghrib a organisé, lundi 30 janvier 2023, un appel d’offres relatif à une opération structurelle d’achat de bons du Trésor sur le marché secondaire auprès des banques contreparties aux opérations de politique monétaire. Cette opération a enregistré une demande globale de 228 millions de dirhams, totalement satisfaite par la Banque centrale. La maturité moyenne des bons du Trésor achetés par Bank Al-Maghrib s’est établie à près de 4 mois, et le taux de ren- dement moyen s’est élevé à 3,06%. Au terme de cet appel d’offres, l’encours global des opérations structurelles de BAM s’établit à 16,6 milliards de dirhams. Le prochain appel d’offres sera organisé le lundi 6 février 2023.

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Actions-obligations

◆ Le retour de la corrélation positive actions/obligations pose un problème aux gestionnaires. ◆ Pour certains stratégistes, cette synchronisation pourrait perdurer sur le long terme. Fin du régime de corrélation négative ?

les plus faibles enregistrées lors des dernières décennies. Idem pour les fonds 50/50 qui ont connu les performances les plus faibles depuis les années 1920. Il faut aussi nuancer qu’à court terme, la corrélation entre les deux classes d’actifs est très instable, a précisé l’expert. À long terme, cela dépend de l’inflation et de sa volatilité. D’ailleurs, selon certains stra- tégistes, les marchés actions et obligataires n’ont plus de raison d’évoluer à nouveau de manière désynchronisée à long terme, comme ce fut le cas entre 2000 et 2020. En somme, cette interdé- pendance tendra à s’estom- per à mesure que l’inflation commence à ralentir et que les opérateurs auront plus de visibilité sur l’orientation des taux et sur les intentions de la Banque centrale sur sa politique monétaire. Dit autre- ment, lorsque les taux des Banques centrales devien- dront plus stables, la corré- lation entre les actions et les obligations deviendra beau- coup plus faible. ◆

beaucoup dans le dénomina- teur de certaines formules. C’est un élément commun aux actions et aux obligations, qui

fait qu’une proportion de ces deux classes d’ac- tifs a bougé en même temps». Au Maroc, cette corré- lation est encore mar- quée puisque l’inflation est à son pic (8,3% en décembre). On l’a constatée d’ailleurs sur les performances des fonds en 2022. Ce n’est

La corrélation inverse (ou néga- tive) a permis aux marchés finan- ciers de supporter les mouvements brusques au cours des 20 dernières années.

plus le cas en Europe ou aux États-Unis où la hausse des prix emprunte désormais une trajectoire baissière. Pour Perrier, «le retour d’une inflation élevée et volatile est un facteur qui pourrait pous- ser à ce que les corrélations soient davantage positives, posant ainsi un problème en termes de gestion (surtout quand la corrélation se fait à la baisse : ndlr)». C’est d’ail- leurs ce qui s’est passé en 2022 avec des performances de fonds diversifiés 60/40 (60% en actions et 40 en obligations) qui étaient parmi

constituant une rupture dans la vie des marchés depuis plusieurs années. Ce nou- veau régime pourrait, selon certains, perdurer au cours des prochaines années, à la baisse comme à la hausse... «Les investisseurs ont rare- ment observé une infla- tion aussi élevée mais aussi volatile. Cela signifie pour le marché une modification du régime long terme de la cor- rélation actions-obligations» , indique Tristan Perrier, Macro Economist et Investment Insight Specialist chez Amundi, lors d’une confé- rence sous le thème «Investir en temps d'inflation» , orga- nisée par Attijariwafa bank Corportate & Investement Banking et Wafa gestion. Tristan Perrier a détaillé qu’ «une inflation élevée et volatile signifie une corrélation positive entre les actions et les obligations. Car dans les modèles de valorisation des deux classes d’actifs, le para- mètre inflation anticipée pèse

L a corrélation entre actions et obliga- tions est un aspect central dans l’univers de composition et de gestion de portefeuilles. De manière générale, lorsque les actions accusent le coup, les obligations résistent et maintiennent la profitabi- lité du portefeuille à flot. À contrario, quand les actions progressent, les obligations faiblissent et s’estompent en arrière-plan. Cette corrélation inverse (ou négative) a per- mis aux marchés financiers de supporter les mouvements brusques au cours des 20 der- nières années. Le retour de l’inflation et la politique plus restrictive des Banques centrales ont tou- tefois mis fin à cette règle. L'an dernier, les actions et les obligations ont subi des chocs réguliers et simultanés. Un fort repli concomitant des deux grandes classes d'actifs Par Y. Seddik

Le retour d’une infla- tion élevée et volatile est un facteur qui pourrait pousser à ce que les corrélations soient davan- tage posi- tives.

ANNONCES LÉGALES

« TEX MARS sarlau » Société à responsabilité limitée associé unique, au capital de 100 000,00 Dirhams Siège social : 23, RUE SEBOU-GAUTHIER-CASABLANCA

STATUTS Mis à jour IF : 50213444 ICE/002738120000086 Il est formé par les présentes entre HACHIM BENLAFKIH ELIDRISSI, né le 17/09/1989 Demeurant à : Hay Souaret, rue 3 N°82 Ain Borja, Casablanca.

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Bourse

◆ La Bourse de Casablanca clôture le mois de janvier 2023 en baisse, plombée par les taux qui ont pesé sur l’ensemble des secteurs cotés. Où va le marché après un mois de janvier médiocre ?

quels doivent faire face les investisseurs, notamment la situation atypique des mar- chés financiers et le ralen- tissement économique pos- siblement annonciateur d’une période de récession, dans un contexte d’inflation histori- quement élevée. «A cet effet, nous avons pensé à une roue de l’investissement qui nous permet d’aller puiser les stra- tégies à même de satisfaire aux besoins de chaque type d’investisseur, dépendam- ment de sa perception du contexte et des risques qui y sont associées» . De son mouvement, 4 grandes stra- tégies émergent, dont cha- cune met en exergue une des caractéristiques sui- vantes : rendement, crois- sance, résilience et robus- tesse. Ce seront en somme les thématiques gagnantes cette année, en attendant d’y voir plus clair. ◆

Stratégie d’investissement Les analystes de BMCE Capital préfèrent adopter une posture pragmatique face à la situation. «En dépit du contexte en apparence défavorable à l’action, le niveau de valorisation très intéressant que propose la Bourse de Casablanca en 2023 devrait inciter les investisseurs à opter pour une stratégie de stock picking afin de pro- fiter des opportunités que ne manque pas d’offrir un mar- ché Bearish, en se référant au principe que «C’est dans les marchés baissiers que se construisent les perfor- mances futures», explique la banque d’affaires. C’est pour répondre à ce défi que BMCE Capital Global Research a adapté sa stra- tégie d’investissement 2023 pour tenir compte des fac- teurs exceptionnels aux-

Les opérateurs restent sur leur garde avec un calendrier chargé et potentielle- ment défavorable aux actions les semaines à venir.

un janvier négatif s’est ter- miné dans le rouge. La même chose est constatée sur la performance annuelle : une année au mois de janvier négatif s’est toujours soldée par une contreperformance. La baisse des cours s’accom- pagne par une disparition des volumes. Ces derniers étaient boostés en décembre par les allers/retours, avant de fondre en janvier. Les professionnels estiment d’ailleurs qu’un ren- versement de la dynamique baissière passera surtout par un retour des volumes. Pour le moment, les opéra- teurs restent sur leur garde avec un calendrier chargé et potentiellement défavorable aux actions les semaines à venir. D’une part, le début de la saison des résultats annuels permettra de mesu- rer les vrais effets de l’infla- tion sur les marges et, d’autre part, cette même inflation tou- jours à plus de 8% en rythme annuel, appellera à de nou- veaux relèvements du taux directeur.

L e mois de janvier est habituellement un mois tactique pour les gérants de fonds. Ils y retroussent leurs manches, rafraichissent leur allocation et se positionnent du mieux qu’ils peuvent pour capter la croissance des bénéfices et les dividendes des entreprises dévoilés entre mars et avril (pour les divi- dendes). Mais, cette année, le choc obligataire de début janvier s’est traduit par une mauvaise performance sur les actions. Le Masi a perdu 4,15% et les volumes étaient médiocres. Les quelques sor- ties de cash chez les OPCVM ont provoqué à chaque fois des trous d’air qui rappellent le manque de profondeur criant sur les actions. C’est la quatrième fois en 20 ans que la Bourse de Casablanca connait un mois de janvier négatif, après 2009, 2011 et 2013. Et chaque fois, le premier trimestre qui a suivi Par A. Hlimi

C’est la qua- trième fois en 20 ans que la Bourse de Casablanca connait un mois de jan- vier négatif, après 2009, 2011 et 2013.

L'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a annoncé avoir visé une notice d'information relative à un programme de rachat d'actions de la société «TGCC SA». Ce programme porte sur un nombre maximum d'actions à détenir de 1.581.992 actions, soit 5% du capital, avec un prix maximum d'achat de 200 dirhams et un prix minimum de vente de 110 dirhams, précise l'AMMC dans un communi- qué. La durée du programme a été fixée du 23 février prochain au 23 août 2024, fait savoir la même source, notant qu'il sera soumis à l'autorisation de l'assemblée générale ordi- naire réunie extraordinairement qui se tiendra le 13 février prochain. TGCC : Visa sur la notice d'information du programme de rachat d'actions

E CONOMIE

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Hausse des prix

◆ L’inflation est un impôt pour les pauvres et une prime pour les riches. Cette célèbre citation, souvent attribuée à François Mitterrand, sous-entend que la hausse des prix touche davantage les revenus modestes. ◆ Des travaux du FMI confirment le caractère progressif de l’inflation au Maroc. Elle peut atteindre et dépasser les 10% pour les plus pauvres. L’inflation fait des ravages parmi les plus pauvres

à «l'utilisation de véhicules personnels» dans le panier de consommation des ménages à revenu élevé, dont le prix intérieur a reflété les effets de transmission de la hausse des prix internationaux du pétrole.

vent des frustrations chez les citoyens, qui vont rapidement rechercher des explications dans des théories à la marge. En réalité, c’est la notion même de panier qui cause cette asy- métrie d’interprétations. Au-delà des interprétations, cette étude vient confirmer le constat de propagation de l’in- flation aux biens non importés que redoute Bank Al-Maghrib. Tout comme la Banque cen- trale, l’institution de Bretton Woods estime qu’il faudra res- ter sévère en matière de poli- tique monétaire. Selon les services du FMI, «ramener l'inflation à environ 2% d'ici fin 2024 (comme prévu actuellement dans le scénario central) nécessitera de nouvelles augmentations du taux direc- teur, rapprochant ainsi le taux directeur réel ex-ante (actuelle- ment à des valeurs négatives) du taux d'intérêt réel neutre (estimé entre 1 et 2%)». ◆

Inflation et inflation ressentie

Cette étude vient nous rap- peler que l'augmentation de l'indice global des prix à la consommation peut ne pas refléter avec précision les effets de l'inflation sur tous les ménages marocains. Les paniers de consommation varient d'un pays à l'autre, en grande partie en fonction de leurs revenus. Étant donné que les taux d'inflation varient considérablement d'un élément à l'autre des paniers, différents ménages peuvent être touchés très différemment. C’est d’ail- leurs pour cela que les chiffres de l’inflation provoquent sou-

Cette étude vient nous rappeler que l'aug- mentation de l'IPC peut ne pas refléter avec précision les effets de l'inflation sur tous les ménages marocains.

pauvres, qu'en septembre 2022, le taux d'inflation annuel effectif pour les trois quintiles de revenu inférieurs était d'en- viron 2 à 3% supérieur à celui du quintile supérieur. Par ailleurs, la différenciation des catégories entre alimen- taire et non-alimentaire révèle des hétérogénéités impor- tantes : le taux effectif d'in- flation alimentaire décroît de manière linéaire avec le revenu, reflétant la part relativement plus élevée des aliments (en particulier les légumes) dans le panier de consommation des ménages à faible revenu. En moyenne, l'inflation alimentaire effective pour les trois quin- tiles inférieurs était supérieure d'environ 5% à celle du quintile supérieur. En revanche, le taux d'inflation effectif non alimentaire aug- mente de manière linéaire avec le revenu. Cela reflète princi- palement la part relativement plus élevée des dépenses liées

L e FMI confirme ce constat pour le Maroc dans son dernier rap- port relatif aux travaux du livre IV publié cette semaine : «l'inflation annuelle effective moyenne pour les cinq quintiles de revenu inférieurs était d'environ 10,4% par rap- port à l'augmentation de 8,3% de l'indice global des prix à la consommation». Pour arriver à ce constat inédit, les économistes du Fonds ont analysé l'impact de l'inflation sur les ménages marocains à l'aide de l'enquête auprès des ménages du Maroc de 2019 - élaborée par l'Observatoire national du développement humain (ONDH) du Maroc - et des indices détaillés des prix à la consommation à 4 chiffres construits par le HCP. Les résultats montrent, en plus du chiffre de l’inflation annuelle à plus de 10% pour les plus Par A. Hlimi

L'inflation annuelle effective moyenne pour les cinq quintiles de revenu infé- rieurs était d'environ 10,4%.

Méthodologie

Pour mener son étude, le FMI a procédé en trois étapes. Premièrement, les données sur le revenu de l'enquête du HCP sont utilisées pour classer chaque ménage dans dif- férents quintiles selon leurs revenus. Deuxièmement, les données détaillées de l'enquête sur les dépenses d'environ 1.300 articles de consommation, regroupées en 27 catégories de dépenses, 11 aliments et 16 non alimentaires, sont utilisées pour calculer les parts des dépenses sur différents articles de consommation par quintile de revenus. Troisièmement, les 27 catégories de dépenses sont mises en correspondance avec les indices des prix à la consom- mation à 4 chiffres.

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