Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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fondamentale consiste à ce que les patients « s'abstiennent de toute réflexion consciente et s'autorisent à s’abandonner eux-mêmes, dans un état de calme concentration, jusqu'à suivre les idées qui leur sont survenues spontanément (involontairement) […] même si elles sont désagréables, trop insensées, peu importantes ou manquent de pertinence » (Freud, 1924, SE:19, p. 195) 12 . De nombreux autres analystes ont exploré et développé leur pensée au sujet de ‘l'attitude analytique’, à la suite de Winnicott et ses concepts de ‘holding’ et d’‘environnement facilitant’, (Winnicott, 1965, Klauber, 1981, Bollas, 1987, Parsons, 2014), par lequel l'analyste s'offre lui-même en tant qu'objet à être utilisé par le patient. Cela a développé le champ de la compréhension du processus analytique, dont le transfert et le contre-transfert et la réaction affective de l'analyste (King, 1978). J. Sandler (1976) a précisé le concept du rôle en résonance de l'analyste, qui concerne la capacité de l'analyste à s'identifier inconsciemment à l'objet interne appartenant au patient et à s'engager dans une mise en action ou ‘énaction’ dans la session. C'est seulement ultérieurement que l'analyste prend conscience de ce qui a eu lieu et qu'il devient capable de formuler une interprétation concernant la signification du fantasme qui est survenu. Ce type d'énaction peut concerner le corps de l'analyste, au niveau d'un comportement ou d'une réaction corporelle particulière. Parmi les psychanalystes italiens (par exemple, Bolognini, Bonaminio, Chianese, Civitarese, Ferro), suivant les travaux de Winnicott et de Bion, la pensée concernant les différents éléments de l'attitude analytique de l'analyste a évolué, ils ont approfondi la compréhension des concepts de contre-transfert et de construction, particulièrement sur ‘la personne de l’analyste’, dont le corps de l'analyste. Bolognini a exploré l'empathie psychanalytique (2004) qu'il localise dans les moments de contact émotionnel profond et de conscience intuitive (‘insight’) entre l'analyste et le patient, pendant la session, « un heureux mélange d'émotion, d'imagination et de réflexion qui a permis au patient et moi-même de comprendre complètement ce qui se déroulait » 13 (2004, p.13). La description des quadrants du cadre analytique d’Antonino Ferro a également enrichi le concept du cadre (1998). Ce sont les quatre définitions principales du cadre, et bien que leur accent se pose sur des significations prédominantes différentes, elles constituent le cadre dans son ensemble. Le premier quadrant concerne les règles formelles (divan, fréquence, tarifs, etc.) Le second se rapporte à la condition psychique de l'analyste, qui selon Ferro, varie selon les identifications projectives du patient et constitue une condition clé pour l'évolution de l'analyse. Le troisième quadrant se réfère à la dimension de l'objectif du cadre. Il considère la rupture du cadre par l'analysant comme une tentative de communication, surtout dans les cas de patients touchés par des pathologies graves. Ainsi, Ferro insiste sur une perspective différente que la plus traditionnelle. Pour lui, la transgression des règles peut constituer un mode de communication plutôt que d'être une manifestation de l'acting-out. (Limentani, 1966, a également souligné ce point de compréhension

12 NdT : Citation traduite pour cette édition 13 NdT : Citations traduites pour cette édition

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