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L'importance attribuée à une direction progressive par le terme Nachträglichkeit ne prend pas suffisamment en compte les autres aspects du processus, le rôle majeur du travail psychique régressif qui est suscité par le processus de l’après-coup sur les aspirations traumatiques et régressives, étant un aspect essentiel accompli quotidiennement par la fonction onirique vis à vis des nombreux évènements traumatiques qui ont eu lieu le jour avant le rêve. Bien qu'au début, le processus de l’après-coup était uniquement relié à la genèse des symptômes hystériques, il est progressivement devenu l'essence même de la nature diphasique de la sexualité humaine, reliant la période œdipienne à la puberté, entrecoupées de la période de latence. Il fut ensuite étendu au fonctionnement mental ordinaire, et à l'oscillation entre le jour et la nuit, impliquant tant la voie régrédiente que progrédiente. C'est ainsi que sa généralisation fut renforcée au moment où le terme lui-même cessa d'être utilisé. II. G. L'évolution de la théorie de la régression et du traumatisme Le destin de ce concept, son émergence et sa disparition qui suivent la réalité processuelle diphasique qu'il désigne, peut s'expliquer par l'intériorisation de la notion de traumatisme dans la métapsychologie. Au début de ses travaux, Freud reliait le traumatisme à une séduction précoce (Freud, 1893- 1895) qui impliquait un autre, une personne réelle , le séducteur. L'évènement de la séduction traumatique précipite la temporalité du développement de la sexualité et du moi, qui sont éveillés trop tôt et qui mènent à la précocité de la sexualité ou de la prématurité du Moi. La définition de l'évènement traumatique évolue ensuite dans les écrits de Freud. Pour lui, l'effet traumatique proviendrait de fantasmes inconscients devenant ensuite actifs après leur refoulement. Ainsi, le traumatisme psychique devient nachträglich . Sa théorie du narcissisme postule que le traumatisme est dû à un conflit de resexualisation du narcissisme sous l'influence des revendications pulsionnelles – le conflit entre la pulsion sexuelle et la pulsion du Moi, selon la voie de l’intrusion ou de l’aspiration négative venant du refoulé originaire. Cette conception se lie à celle qui est explicitée dans l'ouvrage « Etudes sur l'hystérie », entre 1893 et 1895, notamment l’attraction venant du noyau traumatique soumis au refoulement. En 1915, Freud (1915a) ajoute que ce refoulement a lieu sous l'influence de l'attraction négative du refoulement originaire : l'acte inconscient primaire voire originaire. A partir de 1917, cet effet négatif de l'évènement traumatique continue à prendre de l'importance en raison de l'étude des névroses de guerre. Cela permit la reconnaissance d'une névrose traumatique échappant au principe de plaisir. Ainsi, cette situation a soulevé en quelque sorte un défi à la théorie du rêve, qui ne pouvait plus être toujours considérée comme l’accomplissement du désir. En 1920, Freud relie la notion de traumatisme à une qualité inhérente à la nature propre des pulsions, leur tendance générique à revenir à un état antérieur puis finalement à un état inorganique. La dimension traumatique s’intériorise. L'évènement devient endo-psychique. Il
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