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« l'analyste travaille exclusivement sur le Moi » (Fenichel 1941c/1954 , p. 54 ; c'est l'auteur qui souligne) et arrive à cette formulation finale : « Que l'analyste soit tenu de continuer sur son travail d'interprétation à partir d'un positionnement équidistant vis-à-vis du Moi, du Ça et du Surmoi est une règle suggérée par Anna Freud (1936) que l'on peut se reformuler en signifiant que l'analyste doit percevoir les trois aspects du phénomène psychique et, dans la lutte entre ces trois aspects, rester neutre. Pour l'essentiel cependant, il commence toujours son travail par le Moi puisque c'est uniquement par le Moi qu'il peut atteindre le Ça et le Surmoi ; dans ce sens il est toujours plus proche du Moi que des deux autres instances » 170 (Fenichel 1941c/1954, p. 70). Tout aussi pertinente pour le travail clinique contemporain est l'approche moïque de nature phénoménologique que Paul Federn a développée. Federn conceptualise la psychose, particulièrement la schizophrénie, non pas en termes d'un conflit psychique mais en termes de déficience psychologique liée à l'environnement familial du patient. Psychanalytiquement parlant, une psychose pour Federn est une « maladie du Moi » caractérisée par un « cathexis insuffisant du Moi », accompagnée d'un « sentiment du Moi ( ego feeling ) pathologique ou insuffisant » (Federn, 1952). En 1952, Edoardo Weiss rassemble les articles de Federn, en reliant le travail effectué avec les patients psychotiques à l'étude du Moi dans l'anthologie Ego Psychology and the Psychoses ( La psychologie du Moi et les psychoses ; Federn, 1952). Du point de vue historique et conceptuel, le conflit qu'éprouvait Federn est notable, c'est-à-dire entre le besoin de rester proche de Freud (dont il devint, ainsi que d'Anna Freud, le représentant officiel à Vienne après 1923) et son orientation théorique et clinique, qui révèle son besoin de poursuivre librement ses intérêts cliniques auprès des patients les plus malades et de développer son propre point de vue théorique, c'est-à-dire sa propre psychologie du Moi. III. Cb. Trois auteurs actifs avant et après la seconde guerre mondiale Non seulement Edoardo Weiss (1889-1970) et Anna Freud (1895-1982), mais aussi Gustav Bally (1893-1966), ont été actifs dans le domaine de la psychologie du Moi avant, mais aussi après, la seconde guerre mondiale. En ce qui concerne la contribution de Bally à la psychologie du Moi, son article de 1932 intitulé « Frühe Entwicklungsstadien des Ichs. Primäre Objektliebe » (« Les premiers stades du développement du Moi. L'amour d'objet primaire ») est mentionné deux fois dans la monographie de Heinz Hartmann (1939/1958) Ego Psychology and the Problem of Adaptation ( La psychologie du Moi et le problème de l'adaptation). En 1925, Weiss prend part au fondement de la Société Psychanalytique Italienne et établit la revue italienne, Rivista Italiana di Psicoanalisi. Il publie dans cette revue plusieurs articles sur la thématique de la psychologie du Moi comme, par exemple « Il Super-io » (« Le Surmoi » ; 1933), et « La parte inconscia dell’Io » (« La partie inconsciente du Moi » ; 1934). Sa tolérance et son pluralisme sont des ingrédients importants dans la manière dont la
170 Citations traduites pour cette édition (N.d.T.)
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