Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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avait plus d'importance que la matérielle. » (Freud 1925, p. 34). Pour lui, le concept de traumatisme était désormais opposé à l'idée de fantasmes de désir infantiles issus de la pulsion, enracinés dans le monde ‘intérieur’ et installés dans le conflit entre le désir inconditionnel et l'interdit. Il s'agit ici du sujet rationnel des Lumières à la rencontre du moi, propulsée par des désirs inconscients et réagissant vis à vis d'un environnement duquel il/elle est extrêmement dépendant au début de sa vie. L'interface de cette dynamique cruciale est le conflit Œdipien engendré par des pulsions d'amour et de haine envers nos objets primitifs. Il se rappela, en 1925, que « J'avais rencontré ici, pour la première fois, le complexe d'Œdipe, qui devait par la suite acquérir une signification dominante, mais que sous un déguisement aussi fantastique je ne reconnaissais pas encore. » (Freud 1925, p. 34, italiques de l’auteur). Les conséquences des crises œdipiennes conflictuelles sont fondamentales en ce qui concerne la dynamique de la vie psychique et ses manifestations. En ce qui concerne le traumatisme vis-à-vis du conflit , Freud adopta des positions différentes. Par exemple, dans ses conférences précédentes, à ce sujet, il précisa « qu'en ce qui concerne l'intensité et le rôle pathogène, il existe, entre les événements de la vie infantile et ceux de la vie ultérieure, le même rapport de complément réciproque que celui que nous avons constaté dans les séries précédemment étudiées. Il est des cas dans lesquels le seul facteur étiologique est constitué par les événements sexuels de l'enfance, d'origine sûrement traumatique et dont les effets, pour se manifester, n'exigent pas d'autres conditions que celles offertes par la constitution sexuelle moyenne et par son immaturité. Mais il est, en revanche, des cas où l'étiologie de la névrose doit être cherchée uniquement dans des conflits ultérieurs et où le rôle des impressions infantiles, révélé par l'analyse, apparaît comme un effet de la régression. Nous avons ainsi les extrêmes de « l'arrêt de développement » et de la « régression », et entre ces deux extrêmes, tous les degrés de combinaison de ces deux facteurs. » (Freud, 1916-1917, p. 364). Dans ce texte rétrospectif des années autour 1925, il fit référence à sa découverte de l'aspect illusoire des fantasmes de l'enfance : « […] je dus cependant reconnaître que ces scènes de séduction n'avaient jamais eu lieu, qu'elles n'étaient que des fantasmes imaginés par mes patients, imposés à eux peut-être par moi-même » (Freud 1925, p. 33). Globalement, la théorie psychanalytique et la théorie de la pathogénèse deviendra graduellement plus complexe dans les formulations de Freud. C'est ainsi que la notion de conflit lié au traumatisme, ses causes et conséquences multiples, prendront une tournure surdéterminée et complémentaire : la notion d'excitations traumatiques fortes qui, provenant de l'extérieur transperce le bouclier protecteur ou la barrière de stimulus externe (Freud, 1920) s'est peu à peu effacée en faveur de la définition du traumatisme comme l’incapacité ou la détresse du Moi face au danger interne ou externe, réel ou imaginé (Freud, 1926), qui peut avoir lieu à tout moment de la vie et dont l'immaturité du Moi du sujet l'y prédispose davantage. Les productions névrosées sont-elles attachées à de vraies expériences traumatiques ou bien par des fantasmes de désir ? Ces scènes de séduction sont-elles

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