Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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2000). Dans un volume édité de la collection IPA Classic Books (Les classiques de l'API) intitulé « Reconstruction of Trauma » (« La reconstruction du traumatisme »), Harold Blum (1986) écrit : « Le trauma massif prolongé diffère du concept habituel du trauma en ce qu'il est un choc incapacitant du Moi dans une brève période. Les traumatismes massifs dans la vie d'adulte peuvent se comparer, dans leur effet global d’effondrement des structures déjà formées, au traumatisme chez l'enfant venant à une détérioration ou à un arrêt dans la formation de la structure. Plus grande est la vulnérabilité et plus massif est le traumatisme, plus les déficiences structurelles seront profondes et endémiques. Du point de vue développemental, la vulnérabilité est plus grande lors de la différentiation structurelle préœdipienne que pendant la consolidation structurelle post-œdipienne. » 154 (p. 26). Dans un livre édité par Sidney Furst (1967a), des psychologues du Moi clarifient la conceptualisation du traumatisme, en soulignant sa spécificité et sa définition plus étroite (A. Freud, 1967) selon laquelle le traumatisme implique un accablement massif du Moi et un refoulement incontrôlé, qui doit être différencié d'autres situations de conflits ou de bouleversement émotionnel. Furst (1967b, 1978) décrit le processus traumatique qui débute par un « point de bascule » au-delà duquel le Moi glisse de manière incontrôlable dans un refoulement de plus en plus profond, caractérisé par la perte de nombreuses fonctions de base. Anna Freud (1967) précise que la situation traumatique et son processus doivent être attentivement différencié des séquelles du trauma. Fidèles aux différentiations précisées par Anna Freud et d'autres, certains psychologues du Moi ont souligné l'importance de comprendre le trauma selon ses propres modalités, en ce qu'il entre comme facteur indépendant dans des interactions avec d'autres problématiques, tels que le deuil et les conflits pulsionnels (Blum, 2003), et ont insisté sur l'importance du traumatisme à toutes les étapes de chaque niveau du développement, dont le trauma adulte (Phillips, 1991). Selon Joseph Fernando (2009), la conceptualisation moïque du processus traumatique est un facteur indépendant dans la dynamique psychique. Il utilise cette différentiation pour clarifier et approfondir la compréhension d'un certain nombre de problématiques. En premier lieu, il réitère un point relevé par d'autres (Yorke et Wiseberg, 1976) : alors que le trauma était auparavant lié, par Freud, aux causes du refoulement primaire, le Moi, en ce qui concerne le traumatisme, est en effet tellement dysfonctionnel que l’activation de défenses si complexes et coordonnées comme le refoulement peut s’avérer impossible. C'est un affect endémique puissant qui constitue le moteur des défenses primaires. Freud (1926) avait suggéré que le bouleversement du Moi « de l’intérieur » par les pulsions, ou de « l’extérieur » étaient équivalents et conduisaient à la situation traumatique qui motive le refoulement primaire. Par contre, les observations cliniques quotidiennes nous prouvent le contraire : les séquelles relatives à une infraction de la barrière contre les sources

154 Citation traduite pour cette édition (N.d.T.)

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