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proposition de Hartmann et l'idée de la « sphère du Moi libre de tout conflit » (Hartmann 1939), au milieu du vingtième siècle. Ce qui a le plus influencé son rôle mineur dans la compréhension de la psychopathologie et de la continuité du traitement analytique, a été l'accent posé sur les étapes pré-conflictuelles du développement et sur les facteurs relationnels concernés pour déclencher le changement. Mais un tel changement de focalisation n'a pas impliqué toutes les écoles psychanalytiques de la même manière. Si nous faisons la supposition quelque peu schématique et simplifiée que les nombreux modèles cliniques et théoriques psychanalytiques se sont développés autour de quatre problématiques principales, (pulsion, Moi, le self et les relations d'objet), nous pouvons faire le portrait du rôle que le conflit joue dans chacun d'eux. Du point de vue de la pulsion, l'individu est considéré par rapport aux vicissitudes pulsionnelles, qui prennent la forme de désirs incarnés par des fantasmes conscients et inconscients, souvent vécus comme étant inacceptables et dangereux. Par conséquent, la vie psychique serait organisée autour du conflit et de sa résolution. Elle est ainsi signifiée par l'angoisse, la culpabilité, la honte, l'inhibition, la formation du symptôme et par des traits de personnalité pathologiques. Le point focal se situe sur le désir et la pulsion et les défenses à leur encontre. Du point de vue du Moi, l'individu est considéré par rapport à ses capacités d'adaptation, sa perception de la réalité et ses mécanismes de défense. Du point de vue développemental, les capacités d'adaptation, l'épreuve de réalité et les mécanismes de défense se développent avec le temps par la dynamique pulsion-conflit. Du point de vue de l'expérience de soi [self- experience], le sujet s'entend en termes de son état subjectif progressif, particulièrement autour de problématiques telles que les limites, la différenciation de soi par rapport à l'autre, le sens d’un Moi distinct, l'estime de soi, le degré d’intégrité/fragmentation, de continuité/discontinuité. Ici, le conflit n'a pas autant d'importance dans l'organisation de la structure psychique. Du point de vue de la relation d'objet, le sujet se comprend en termes des images internes fondées par les expériences de l'enfance, c'est à dire en termes d'objets qui entrent en jeu dans toute nouvelle expérience. Dans ces approches, le conflit concerne le monde intrapsychique autant que interpsychique et interpersonnel du sujet. La validité du conflit vs. déficit reste controversée pendant les dernières décennies du 20 ème siècle. Les racines de cette controverse proviennent d'une interprétation spécifique des concepts de Hartmann sur l'autonomie du Moi et la sphère du Moi libre de conflit. Le point de vue que la théorie du conflit pose sur cette controverse, que Blum (1985) et Murray (1995) explicitent, affirme que tout au long du développement, le Moi utilise des mécanismes de défense qui représentent des outils puissants, protecteurs et adaptatifs en réaction via à vis des dangers externes, internes, réels ou imaginés. L'usage excessif des mécanismes de défense peut nuire aux fonctions non défensives de la personnalité. Ainsi, les défenses peuvent perturber le développement de la personnalité, donnant lieu à des restrictions et des altérations pathologiques du moi. Cependant, le développement se déroule avec, ou sans, expériences relationnelles traumatiques. Le postulat de Freud, selon lequel le Moi s'ajuste aux conditions traumatiques externes, peut réapparaître temporairement lors d'un conflit intrasystémique du Moi spécifique. Le conflit se situe entre les fonctions défensives et non-défensives du Moi (Papiasvili, 1995). Le contenu du conflit intrapsychique scanné, dévoilé et analysé par la
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