Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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‘agir’ à partir d'une ‘présence’ dans le monde interne, ce que j'ai appelé des ‘objets qui rendent fou’ il y a plusieurs années 247 ». (García Badaracco, 2006a, p.6). La théorie de Badaracco et sa pratique est fondée sur des ‘vécus’ (‘ vivencias ’) ; ils présupposent qu'un trouble émotionnel concerne une présence externe, puis interne, des autres en nous. Dans ce contexte la maladie mentale grave provient de présences exaspérantes qui rendent fou, qui ont entravé le développement des ressources du Moi et ont stagné la croissance psychoémotionnelle. Ainsi, le vrai self est réprimé et la possibilité de s'exprimer dans une virtualité saine retirée. La crise psychotique, normalement précédée d'un changement intérieur, devient pour le patient une « opportunité de changer », non seulement du point de vue du patient mais dans la dynamique de toute la famille. Tout en faisant référence à la théorie structurelle freudienne du Ça, du Moi et du Surmoi, Badaracco considère que le surmoi, le représentatif intrapsychique de la société, symbolise les autres en nous. Il amplifie la pensée psychanalytique de la pulsion en ce que pour lui l'esprit est partie intégrante d'un champ d' interdépendances réciproques . Dans cette perspective, l'existence des autres en nous est un phénomène universel du fonctionnement de l'esprit humain. La relation d' interdépendance avec les autres en nous , qui, à une période de l'enfance, a été traumatique, reste dans le monde interne de la personne, où elle exerce un pouvoir et des effets pathogéniques qui provoquent en nous des vécus pathologiques : « [...] Les ‘expériences constructives’ sont celles qui conditionnent en nous la création de nouvelles ‘ressources du Moi’, alors que les ‘expériences négatives’ conditionnent ce que nous appelons les ‘expériences traumatiques’ ; celles-ci auront tendance à produire des ‘ressources du Moi’ pathologiques et pathogéniques et favoriseront la répétition, et la recherche continue de nouvelles opportunités de ce que certains auteurs appellent ‘un nouveau départ’ (Balint) ou un ‘redéveloppement’ (Winnicott). Toujours dans ce même axe de pensée, les expériences traumatiques peuvent être interprétées comme étant des expériences qui laissent des traces d'identifications pathologiques, c'est-à-dire qu'elles conditionnent les ‘présences’ des autres à l'intérieur de nous-mêmes avec le pouvoir pathogène qu'elles avaient au moment de l'expérience traumatique même 248 ». (García Badaracco, 2006b, p.4). Lorsque les besoins d'un enfant sont frustrés, ou non reconnus en raison des carences des objets parentaux, ces objets peuvent devenir des objets qui rendent fou. Contrairement à Melanie Klein, qui considère que le bon objet ne peut qu'être satisfaisant et le mauvais objet uniquement frustrant (Klein, M., 1980), Garcia Badaracco déclare que le bon objet est celui qui, grâce à sa fonction structurante, donne les conditions nécessaires pour que les expériences frustrantes soient plus tolérables et pour que les expériences satisfaisantes aient une limite. Pour lui, par contre, le mauvais objet est celui qui en raison de sa propre carence ne peut pas

247 Citation traduite pour cette édition (N.d.T) 248 Citation traduite pour cette édition (N.d.T)

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