FNH N° 1147

JEUDI 4 AVRIL 2024 22 FOCUS STRESS HYDRIQUE

FINANCES NEWS HEBDO

cours de pâturage, ce qui aurait un impact très positif sur l’acti- vité d’élevage qui, comme vous le savez, constitue la source de revenu principale de plusieurs ménages ruraux. Ces précipitations permettront également de constituer une réserve d’eau très utile, notam- ment pendant les mois d’été, sans oublier leur apport à la recharge des nappes phréa- tiques qui ont connu un rabat- tement important suite aux six dernières années de séche- resse. Il est également important de souligner l’impact positif des précipitations neigeuses qui ali- menteront après leur fonte, les sources naturelles et les cours d’eau qui sont les principales ressources en eau pour l’irriga- tion des périmètres de petite et moyenne hydraulique (PMH). F.N.H. : Vous êtes CEO de Bet Aqualtis conseil. Parlez-nous de votre activité et des services qu’elle offre ? A. Kh. : Aqualtis conseil est un cabinet de conseil à la fois stratégique et technique qui accompagne les institutions publiques et les établissements privés, tout au long du cycle de vie de leurs projets. Cela recouvre aussi bien la phase d’idéation et de conception que celle de suivi d’exécution des travaux, et enfin celle de resti- tution des expériences. Nous nous concentrons plus particulièrement sur les diffé- rents segments du secteur de l’eau, à savoir : conception de solutions personnalisées et adaptées à chaque situation; schémas directeurs; ouvrages hydrauliques; adductions et réseaux de distribution, etc. Par ailleurs, notre expertise couvre également des mis- sions d’accompagnement des réformes structurelles, notam- ment des évaluations et des études ciblées selon les besoins exprimés par nos clients. ◆

 Les périmètres de la grande hydraulique constituent un actif d’une grande valeur.

affecté par la succession des années de sécheresse. Certes, les investissements et les pro- grammes déployés ont permis d’optimiser la demande en eau d’irrigation. Toutefois, plusieurs périmètres souffrent aujourd’hui d’un déficit structurel. Il est important de rappeler ici, qu’au-delà de sa contribution dans le PIB national, le sec- teur agricole revêt une grande importance pour le maintien de la paix sociale au Maroc, que ce soit en assurant la sécurité alimentaire du pays, ou bien en garantissant à la population rurale un revenu décent : plus de 70% de la masse active rurale travaille dans le secteur primaire. Je saisirai l’occasion également pour souligner l’importance des périmètres de la grande hydrau- lique au Maroc. Ces périmètres aménagés s’étalent sur une superficie d'environ 700.000 ha à travers tout le Royaume. Ils constituent un actif d’une grande valeur, ayant bénéficié d’investissements conséquents étalés sur des décennies et, par conséquent, accumulé un

savoir-faire précieux. Le maintien de l’irrigation dans ces périmètres est donc primor- dial. Pour ce faire, différentes stratégies sont déployées, notamment : • la connexion entre les bassins hydrauliques; • la réorientation des affecta- tions des eaux de surface suite à l’utilisation croissante des eaux dessalées, ce qui permet- trait de réserver une grande partie des ressources en eau de certains barrages aux besoins d’irrigation; • la réduction des déperditions physiques par la poursuite des programmes de mise en place de systèmes d’irrigation éco- nomes en eau et de gestion effi- cace et efficiente des réseaux de distribution. Ces actions vont permettre de

conférer au secteur agricole une certaine résilience aux effets délétères des changements cli- matiques, notamment des épi- sodes de sécheresse prolongée. F.N.H. : Face à la situa- tion hydrique alarmante que vit le Royaume, les dernières précipitations suscitent logiquement de l’espoir. Quel impact auront-elles sur la cam- pagne agricole ? A. Kh. : Les dernières précipi- tations ont permis de passer d’un volume national stocké de 4,00 MMm 3 en janvier dernier à 4.67 MMm³ fin mars, soit un volume supplémentaire d’envi- ron 670 Mm 3 . Ces précipitations printanières, même tardives, auront un impact positif sur plu- sieurs cultures dont le cycle de production coïncide avec cette période de l’année, telles que les légumineuses, diverses cultures maraîchères et les plantations fruitières (Agrumes, oliviers, etc.). Un autre effet très attendu de ces dernières précipitations serait le verdissement des par-

Les dernières précipitations ont permis de passer d’un volume natio- nal stocké de 4,00 MMm3 en janvier dernier à 4,67 MMm 3 fin mars, soit un volume supplémentaire d’environ 670 Mm 3 .

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