ARGENTEUIL_2018_10_19

PORTRAIT

SAUTER À PIEDS JOINTS DANS L’AVENTURE

Louis-Robert est déjà reconnu dans le village pour son excellent café. Karen adore dénicher des produits qui feront éventuellement le bonheur des clients. —photo Evelyne Bergeron

Et un jour est arrivée Smoky . Une moto Kawasaki 1976 boucaneuse – d’où son surnom – que Karen a achetée à l’un de ses voisins du chalet, parce qu’elle la trou- vait « tellement mignonne ». C’est cette moto qui a mené le couple, au hasard des routes, vers ce qui allait devenir leur future aventure. La petite histoire raconte que c’est en allant chercher, à Mirabel, une remorque seconde main dénichée sur un site de revente en ligne, que le couple s’est retrouvé, par hasard, à casser la croûte sur une terrasse de pizzeria à Saint-André-d’Argenteuil. C’était un jour de juin 2017. De l’autre côté de la rue, une autre pancarte « À vendre » a titillé leur curiosité. Elle était plantée bien droite devant une bâtisse de briques rouges, visiblement ancienne. « On est tout de suite allé voir la fiche sur Internet. On a vu que c’était une ancienne caserne de pompiers. C’est trop cool ! », s’est exclamé Karen. Il n’en fallait pas plus pour que le désir ardent de la campagne en permanence se rapproche de plus en plus de la réa- lité. Quelques semaines ont passé avant qu’ils ne reviennent pour une visite de l’immeuble. D’abord, ils avouent avoir été intimidés par l’ampleur des travaux de rénovation à réaliser. Mais l’attirance était toujours là. « Çame touche beaucoup que ce soit un bâtiment patrimonial. C’est plein de cœur. Les gens qui étaient ici risquaient leur vie pour aller sauver celle des autres », a expliqué Karen. En octobre 2017, ils passaient à l’acte et en devenaient les propriétaires. « C’était le premier pas d’une transition possible vers autre chose », a indiqué Louis-Robert. Quelle autre chose ? À ce moment-là, ni lui, ni Karen ne pouvaient répondre à cette question. « On a fait le saut sans avoir de plan clair », a-t-il précisé. Leur projet a bien mijoté durant l’hiver et c’est en juin qu’ils se sont lancés dans un grand chantier qui allait faire naître la Station 210, Boutique & Caffè. Karen a quitté son emploi de Chef, Image de marque à l’Office nationale du film (ONF) et Louis-Robert, celui de chef du Service des connaissances à la Direction de la santé publique de Montréal, pour sauter à pieds joints dans cette nouvelle aventure. Tout est nouveau pour eux. Ils ne possèdent aucune expérience comme entrepreneur. Mais ils font de leur mieux et avancent avec confiance. Et d’abord et avant tout, leur démarche leur ressemble. « On a une approche très authentique, avec des gens du village qui sont authen- tiques. Notre expérience est naturelle », a témoigné Karen. Par choix, ils n’ont pas fait de grand

battage publicitaire de leur ouverture. Une page Facebook, du bouche-à-oreille, voilà comment se développe leur clientèle depuis près de trois mois. « On n’avait pas de stratégie sur papier. Il y a quelque chose de très organique, de très naturel, a renchéri Louis-Robert. On se permet de se donner du temps pour apprendre, car on est ici pour rester. » Ce qu’ils veulent, d’abord et avant tout, c’est une boutique pour le village. Pour ses résidents et pour son économie. La porte de garage toute grande ouverte et la grande table communautaire sont à l’image des propriétaires de l’endroit : chaleureux et accueillants. À l’intérieur, plus de 1000 produits sont disposés sur les tablettes, présentés en différentes sections. Il y a la section « magasin général » où l’on trouve des produits durables et écologiques pour la maison; le coin enfants avec des jouets en bois et autres articles de décoration; l’espace « art de la table » avec accessoires et ustensiles stylisés; quelques vêtements pour femmes choisis avec soin; et une multitude d’articles et de cadeaux de toutes sortes. Sans oublier le bar à café, le comptoir boulangerie-viennoiseries et les produits du terroir. Cet hiver, ils exploreront de nouvelles avenues pour diversifier leurs offres de produits et services. L’arrière-boutique offre un grand espace où des ateliers pourront être offerts. Karen a des idées de friperie, de vente de livres usagés. Des conférences et des spectacles pourraient aussi y avoir lieu. Ce ne sont pas les idées qui manquent. « Chaque jour est une aventure. Il y a toujours une merveille qui arrive. Je me sens tellement choyée », a exprimé Karen en racontant toutes les rencontres et les découvertes que son travail lui permet de faire. Tenant dans ses bras un gros toutou tout doux, elle s’exclame : « This is my job ! », comme pour illustrer la grande joie que lui procure ce nouveau projet. « On a des défis à tous les jours, mais on sent que ce sont tous des défis sur- montables. On apprend des choses à tous les jours et on s’améliore, on teste des choses », a témoigné Louis-Robert. Tous les deux essaient demettre en application le principe de lâcher-prise, eux qui avouent pourtant avoir été jusqu’ici des êtres per- fectionnistes dans leur vie professionnelle. « On n’a pas du tout de regrets. On a eu des vies enrichissantes et ça continue. Et je crois que nous sommes en train de vivre la plus intéressante de toutes nos aventures », a déclaré Karen.

La Station 210, Boutique & Caffè occupe le rez-de- chaussée de l’ancienne caserne de pompiers et ancien hôtel de ville de Saint-André Est. Cet été, la Station 210 accueillait tous les samedis un kiosque de producteurs maraîchers de la région. —photo Evelyne Bergeron

EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca

Karen avait lancé cette phrase à Louis- Robert lorsqu’ils avaient aperçu la pan- carte « À vendre » devant le restaurant-dé- panneur-station service à Harrington. « Ce serait bien de rester là, tout le temps. Don’t make me go back », avait-elle renchéri. L’idée de laisser leur emploi stable à Montréal pour aller vendre de l’essence et des plats maison à la campagne aurait pu sembler farfelue pour plusieurs, mais pour Karen Feiertag et Louis-Robert Frigault, c’était une graine qui venait d’être semée. De séjour en séjour au chalet, l’envie d’y rester était de plus en plus grande. Publié le vendredi par : La Compagnie d’édition André Paquette Inc. Imprimé par : Imprimerie Prescott et Russell, Hawkesbury, ON # convention : 0040012398

« Pourquoi on ne laisserait pas tout tomber pour déménager à la campagne ? » LES PROFESSIONNELS

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