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JEUDI 14 JANVIER 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Inondations à Casablanca

◆ L’une des grandes problématiques à laquelle est confrontée la ville de Casablanca est l’accroissement plus soutenu de l’urbanisation que la croissance de la capacité du réseau d’assainissement liquide. Lydec éclaire l’opinion publique

L es fortes pluies qui se sont abat- tues sur le Maroc ces derniers jours ont semé le chaos dans cer- tains quartiers de la capitale éco- nomique. Les scènes de véhicules sous les eaux, de tramways submergés ou de maisons débordées ont provoqué l’émoi chez les Casablancais. Pourquoi le poumon Par M. Diao

économique du Royaume, qui nourrit de grandes ambitions de développe- ment, a été quasiment paralysé par les intempéries qui ont eu lieu du 5 au 10 janvier 2021 ? Dans l’optique d’ap- porter des éléments de réponse aux multiples questions que se posent les citoyens, le top management de Lydec a fait le choix de se livrer à un exercice

Selon Lydec, les engagements d’investissement contractuels ont été respectés et conti- nueront de l’être.

de vérité et de transparence en convoquant la presse nationale. Les responsables de la société cotée à la Bourse de Casablanca se sont attelés à éclairer l’opinion publique sur les mesures préventives et les opérations menées lors des fortes pluies. «La ville de Casablanca a enregistré en 6 jours une pluviométrie de 250 mm. L’équivalent de près de 70% des pluies d’une année», a fait remarquer en guise de propos introductifs, Jean-Pascal Darriet, DG de Lydec. Il convient de préciser que sur toute l’année 2020, Casablanca a enre- gistré une pluviométrie de 218 mm. Le patron de Lydec est formel. La capacité du réseau d’assainissement liquide, long de 6.800 km, n’a pas été en mesure d’absorber les quantités d’eau qui se sont abattues sur la grande métropole en si peu de temps. De gros moyens déployés sur le terrain Les débordements relevés sont dus aux zones non encore équipées en réseaux d’assainissement pluvial et à la saturation des réseaux sur des points sensibles, ne permettant pas d’absorber les pluies d’une forte intensité. Et pourtant, le délégataire n’a pas lésiné sur les moyens. Pour preuve, 800 agents ont été mobilisés sur le terrain, aidés par 300 unités (matériel de toutes

sortes). Lors de l’épisode malheureux qui a fait plusieurs dégâts, Lydec a enregistré 8.000 interventions en près de 7 jours. Ce qui constitue un record. Le top manage- ment de la société délégataire, dotée de 25 pluviomètres, a également rassuré sur le fait que toutes les opérations préventives pour éviter les débordements des eaux pluviales ont été effectuées. Les respon- sables de la société ont fait savoir que des actions sont mises en place tout au long de l’année afin de veiller au fonctionnement optimal du réseau et des infrastructures d’assainissement comprenant, entre autres, 160 stations de pompage et 140 bassins de rétention des eaux pluviales. Pour avoir un ordre de grandeur, en 2020, plus de 30.000 tonnes de sédiments correspondant à divers déchets contenus dans le réseau et les ouvrages ont été extraites afin de permettre une bonne évacuation des eaux pluviales. Les solutions pour l’avenir L’une des grandes problématiques à laquelle est confrontée la ville de Casablanca est l’accroissement plus soutenu de l’urbanisation que la crois-

sance de la capacité du réseau d’assai- nissement liquide. Un meilleur dimen- sionnement du réseau grâce à des inves- tissements à la hauteur des enjeux et la prise en compte de l’assainissement pluvial dans l’aménagement urbain, sont autant de solutions aux débordements des eaux pluviales. La rencontre avec la presse était aussi l’occasion pour les responsables de Lydec d’expliquer les mécanismes d’investissement. Les pro- grammes annuels d’investissement sont validés par l’autorité délégante. Le délé- gataire a aussi révélé que les projets d’assainissement liquide (collecteurs des eaux pluviales) sont réalisés en fonction des capacités disponibles. Il importe également de préciser que depuis 1997, la gestion déléguée a investi 26 Mds de DH, dont 45% dédiés à l’assai- nissement liquide. Ce qui a permis d’éli- miner des points d’inondation. Notons au final que, selon Lydec, les engagements d’investissement contractuels ont été respectés et continueront de l’être. Les besoins d’investissement en assainisse- ment pluvial à l’horizon 2027 s’élèvent, tout de même, à près de 15 Mds de DH. ◆

800 agents ont été mobi- lisés sur le terrain, aidés par 300 uni- tés (matériel de toutes sortes).

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