TRICENTRIS RELÈVE LES DÉFIS DU MARCHÉ DES MATIÈRES RECYCLABLES
les centres de tri. Un appel de propositions a été dévoilé pour soutenir des projets visant d’une part l’amélioration de la qualité et de la quantité des matières, et d’autre part l’arrimage entre les centres de tri et les entreprises qui valorisent les matières recyclées. Tricentris entend présenter une demande d’aide financière pour son projet de mo- dernisation au centre de tri de Lachute. La valeur totale de ce projet s’élève à 2 M$. DESMARCHÉS POUR LE VERRE AUSSI « C’est bien beau recycler, mais il faut trouver des mar- chés pour les matières », a déclaré le président Péloquin. C’est vrai pour le papier et le carton, mais c’est aussi vrai pour le verre. En 2013, Tricentris mettait sur pied son usine de micronisation du verre. Selon M. Péloquin, celle-ci a atteint son seuil de rentabilité l’an dernier. Mais il y a encore du verre qui, faute d’acheteurs, prend le chemin des sites d’enfouissement. « Le premier objectif de lamicronisation est de détourner le verre de l’enfouisse- ment, a-t-il rappelé. Si tout le verre est détourné (des trois centres de tri de Tricentris), cela représentera des écono- mies d’enfouissement de l’ordre de 600 ou 700 000 $. » M. Péloquin a affirmé qu’il s’agit là d’un objectif pour l’année 2018. Le président de Tricentris s’est montré
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Le maire de Lachute, Carl Péloquin, a été élu président de Tricentris en décembre dernier. —photo fournie
confiant et optimiste quant à l’avenir rap- proché de Tricentris. Qualifiant l’usine de micronisation du verre de « premier bébé de Tricentris », M. Péloquin a avancé que l’entreprise s’affaire actuellement à développer d’autres « bébés ». « Parce que les matières recyclables sont devenues, au cours des dernières années, des matières premières. Elles ont une valeur très intéressante pour d’autres produits », a-t-il conclu.
M. Péloquin. Au Québec, plus de 60%des fibres étaient vendues en Chine. Heureusement, fort de la qualité de ses produits, Tricentris a trouvé preneurs pour ses ballots. Ce qui était envoyé en Chine prend maintenant la route de l’Inde et du Vietnam. Mais selon Frédéric Potvin, directeur général de Tricentris, ces pays ont maintenant le beau jeu dans le prin- cipe de l’offre et de la demande. Alors oui, Tricentris réussit à vendre son papier mixte, mais il le vend à prix considérable- ment plus bas. Aujourd’hui, les frontières de la Chine ne sont pas fermées, mais les standards de qualité ont grandement augmenté. « Les exigences sont très élevées, je dirais même inatteignables », a indiqué M. Potvin en entrevue. Si la Chine acceptait jusqu’à 5 % ou 6 % de contaminants dans le papier mixte qu’elle achetait, elle n’en accepte que 0,5%aujourd’hui. SelonM. Potvin, aucun centre de tri au monde ne peut répondre à cette exigence. Il s’attend donc à ce que la Chine adoucisse éventuellement ses standards. « On est en train de se préparer à ça », a indiqué M. Péloquin. Ainsi, Tricentris inves- tira cette année 6 M$ dans ses trois centres de tri pour l’ajout de lecteurs optiques. M. Potvin prévoit que ces améliorations permettront de fournir un papier mixte à 2 % seulement de contaminants. Parallèlement aux efforts déployés par Tricentris, le gouvernement du Québec a annoncé, la semaine dernière, une nou- velle enveloppe budgétaire de 3 M$ pour
Après que la Chine ait fermé ses frontières aux matières recyclées des autres pays, Tricentris a dû réagir et trouver d’autres marchés pour ses ballots de papier mixte. Ceux-ci prennent maintenant le chemin de l’Inde et du Vietnam. —photo Archives
EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca
S’assurer de trouver des acheteurs pour le papier mixte et détourner le verre de l’enfouissement, voilà les principaux défis de Tricentris. C’est du moins ceux qu’a énoncés en entrevue Carl Péloquin, maire de Lachute. M. Poliquin a récemment été élu à la pré- sidence du conseil d’administration de l’organisme. M. Péloquin reconnaît que le marché des matières recyclables est en pleine évolution à l’échellemondiale. L’automne dernier, la Chine, principal importateur de matières recyclées, a cessé d’acheter les fibres (papier et carton) des pays étrangers. Cette décision découle du nouveau pro- gramme de protection environnemen- tal du pays, le National Sword . En clair, la Chine ne veut plus laisser entrer les déchets des pays industrialisés. « La Chine a changé sa façon d’acheter son papier mixte. Il faut s’adapter. Il faut trou- ver des nouveaux acheteurs », a expliqué
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