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Mais que fait au juste Ruth Sprunger ? Vécu AUTREFOIS

étaient certes vides, mais les églises étaient pleines (malgré une interdiction temporaire). Exactement l’inverse de nombreux en-

45. Non, ce n’est pas sa pointure, ni le numéro de la maison de Ruth Sprunger. Il s’agit du nombre de fois où cette femme joyeuse, accueillante et qui garde les pieds sur terre, née en 1938, a déménagé. Mais une constante reste depuis une décision prise dans sa jeunesse : Ruth veut que sa vie soit au service de Jésus-Christ. Toute personne qui la rencontre, le remarque immédiatement.

droits en Europe. Durant les guerres, l’Angola, 30 fois plus grande que la Suisse, ne disposait que de deux hôpitaux. À Luanda, Ruth a aidé

un projet de librai- rie chrétienne dirigé par Josette Messer- li et Christa Bez. Au sujet de sa vie per- sonnelle en Afrique, cette célibataire a écrit pendant son sé- jour, au cours du- quel elle a toujours essayé de rencontrer les gens de manière simple et cohérente et d’être ouverte à la culture locale :

Enfant déjà, la maman de Ruth lui li- sait la « feuille de la mission » et elle regardait des photos de ces pays loin- tains. Dans sa jeunesse, elle a pu assis- ter à plusieurs conférences sur les mis- sions à l’étranger et, lors de la visite d’une école biblique, elle a également entendu des témoignages de première main de personnes engagées. À 25 ans, contre l’avis de nombreux jeunes de son âge qui ne la comprenaient pas, elle n’a pas misé sur la carrière d’en- seignante en Suisse qui s’offrait à elle après son diplôme dans le canton de Neuchâtel, mais elle s’est lancée, pleine de curiosité, sur la route de la Côte d’Ivoire, puis de l’Angola, où elle a

« Nous vivons une vie particulière (...)

Ruth Sprunger et Hanni Nyffenegger, plongées dans leurs souvenirs.

servi dans une mul- titude de lieux. « Je n’étais pas une pion- nière. La base avait déjà été posée par le travail d’autres per- sonnes, qui avaient donné le meilleur d’elles-mêmes », se souvient-elle, à 84 ans aujourd’hui.

Nous sommes prêtes à être mutées, à déménager, à vivre une fois avec telle collègue, puis avec une autre, maintenant à tel endroit, demain à tel autre. Nous n’avons pas de problèmes d’achat ou de vente de mai- son. Cependant, nous sommes fortement attachés à un lieu où nous avons travaillé pendant quelques an- nées, et les changements sont souvent accompagnés de quelques larmes. »

« C’est pourquoi, toute personne qui se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour elle devant mon Père céleste. » Matthieu 10.32 (Le verset préféré de Ruth Sprunger)

Aujourd’hui encore, Ruth aime écouter les chansons angolaises d’anciens étudiants de la Bible et écrire des cartes. Pour les Angolais, elle se réjouit de la vitalité et de la crois- sance des églises, qui envoient depuis longtemps leurs propres collaborateurs dans de nouvelles régions. L’avenir a besoin de l’expérience du passé. Ce que nos an- ciens collaborateurs ont vécu a une valeur inestimable. C’est pourquoi nous souhaitons désormais leur donner la parole sur une page du SAM Allons, et nous laisser inspirer. Notre rédacteur Tobias Göttling a rendu visite à Ruth Sprunger à Brienz, dans l’Oberland bernois en Suisse. Il a aussi pu y ren- contrer Hanni Nyffenegger, et participer au culte avec elles. « Si j’étais jeune, je repartirais ». Leur conseil : « S’il vous plaît, n’attendez pas d’être vieux. N’attendez pas un seul jour pour faire des pas importants dans votre vie de dis- ciple, mais faites-le tout de suite. »

La vie dans ce magnifique pays qu’est l’Angola, a été mar- quée par de nombreuses incertitudes et par des décennies de guerre. Pourtant, cette chrétienne courageuse est restée et est toujours revenue après ses séjours dans son pays, même alors que de nombreuses personnes prenaient la fuite. Grâce à l’aide d’urgence, au troc, aux bananiers (l’or vert de l’An- gola) et aux potagers là où elle vivait, elle a pu trouver de la nourriture. « Je n’ai jamais eu le mal du pays. C’est un grand avantage. », se souvient la retraitée. Dans son article « Vivre à l’africaine – le point de vue d’une Européenne », Ruth écrivait, dans les années 1970 : « Vivre à l’africaine est une affaire de cœur. C’est apprendre à se contenter du peu ou du beaucoup que nous avons. » C’est dans ce sens que Paul aurait compris qu’il fallait vivre à l’africaine : être satisfait partout et en toutes circonstances (Philippiens 4.11). En Angola, les magasins

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