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QUAND L’ESPOIR remplace LA TERREUR

Une vision comme mise en route Durant cette période, elle commence un travail auprès d’une organisation qui travaille avec une grande église au nord du Nigeria et qui a été très affectée par l’arrivée de la terreur « Boko Haram ». Ces événements, avec aussi l’histoire de l’enlèvement des filles de Chibok et leur difficile retour, la marquent profondé- ment. Une nuit, Julia a une vision, dans laquelle elle lave les pieds d’une de ces femmes. Elle ne sait pas quoi leur dire, puisqu’elle n’est pas passée par la même chose, mais elle peut leur témoigner de l’amour de cette manière. Comme le dit Romains 12.15 : « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. » Alors, avec quelques amies, elle part à la recherche de ces femmes profondément blessées. Quand elles les retrouvent, elles leur lavent les pieds. Puis, Dieu leur montre qu’Il veut les bénir spiri- tuellement, mais aussi matériellement. Les Nigérianes confirment que c’est ce dont elles ont le plus besoin. C’est ain- si que naît l’idée de micro-finances et de groupes de veuves Plus fortes ensemble C’est la naissance du mouvement « Rings of Hope » (femmes d’espoir). Le travail a depuis été étendu au Ca- meroun, toujours dirigé bénévolement par Julia, mais soutenu par SAM glo- bal. Quatre dirigeantes sont formées, puis des groupes de douze se créent, in- dépendamment de leurs ethnies ou re- ligions. Le soutien moral est essentiel, mais les problèmes de tous les jours et les soucis financiers comptent aussi. Christine explique : « Nous ne savions pas comment épargner. En groupe, on fixe une somme d’argent que chacune doit apporter par semaine. Nous mettons tout cela dans une caisse commune de solidarité à trois clés. En- suite, quand un malheur ou un bonheur touche l’une d’entre nous, nous pou- vons agir. » En effet, une maladie en-

Madelène, Christine et Assabe ont une chose en commun : toutes trois sont veuves, après avoir per- du leur mari dans des circons- tances dramatiques, assassinés par la milice terroriste « Boko Ha- ram ». Elles en parlent ainsi : « La mort de mon mari m’a beaucoup traumatisée. » « Je me suis sentie déconnectée des autres. » « J’ai même souhaité ma mort. »

gendre évidemment des frais, mais une naissance ou un mariage aussi. Les femmes témoignent du changement : « Nous avons compris que nous ne sommes pas oubliées et abandonnées. Nous sommes soutenues par Dieu. » (Assabe) « Je me sens soulagée. Avant, je pensais qu’être veuve veut dire qu’on n’a plus personne. J’ai compris que Dieu est avec nous et que nous sommes comme les femmes qui ont leur mari. À mon retour, je partagerai tout ce que j’ai appris avec les veuves qui sont comme moi. » (Madelène) C’est ce que nous souhaitons aussi, chez SAM global : que ce travail se multiplie et que ces veuves soient consolées et re- prennent espoir.

Ces mots montrent le désespoir dans lesquelles elles ont été plongées. Au- jourd’hui, ces trois femmes et bien d’autres forment des groupes soudés où elles se sentent en confiance. Elles par- tagent leurs fardeaux, prient ensemble, avancent sur le chemin de la guérison, et se soutiennent les unes les autres pour des choses pratiques, comme les finances, la famille ou le travail. Mais commençons au commencement. Tout a commencé grâce à un autre dé- cès : Julia vient de Suisse. Elle s’est liée d’amitié avec une femme qui s’enga- geait au Nigeria et lui a rendu visite en 2013. Malheureusement, cette amie est décédée un an plus tard. Julia a ressenti un grand vide, mais aussi la conviction qu’elle avait quelque chose à faire pour continuer l’œuvre de son amie.

Madeleine Deriaz Assistante francophonie et traductrice

Madeleine traduit tous nos textes allemands en français, pour nos publications. Pour une fois, nous avons inversé les rôles en résumant un petit film en français sur ces trois femmes.

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