Finances News Hebdo N° 1099

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SANTÉ

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 9 MARS 2023

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premier est le plus courant, puisqu’il représente 85% des cas observés au niveau mon- dial. Il se produit lorsqu'une artère qui apporte du sang au cerveau est bloquée ou se bouche par un caillot sanguin ou une plaque de cholestérol, empêchant le flux sanguin nor- mal. Un AVC hémorragique, quant à lui, survient lorsque les vaisseaux sanguins se rompent, provoquant une fuite de sang dans le cerveau. Zoom sur les signes avant- coureurs Bien que ces attaques céré- brales soient très fréquentes aujourd’hui, plusieurs per- sonnes ne prêtent pas atten- tion aux signes avant-cou- reurs et, par conséquent, ne reçoivent pas le traitement nécessaire à temps. « Parmi les symptômes annon- ciateurs d’un AVC existe la déformation de la bouche : lorsque la personne sourit, son visage semble asymétrique. L’attaque cérébrale se mani- feste également par une fai- blesse musculaire d’un côté du corps, du bras ou de la jambe, ou encore par des troubles de la parole; la personne concer- née a des difficultés à par- ler et même à comprendre ce qu’elle entend. En présence de ces trois symptômes, il faut agir dans l’immédiat. En plus de ces trois grands signes, le malade peut également pré- senter des céphalées intenses, des vertiges, des troubles de l'équilibre, des problèmes de vision avec un œil ou les deux, etc.» , détaille Tayeb Hamdi. Et de poursuivre : «Quand une personne présente certains de ces signes, la prise en charge est obligatoire même lorsque ces derniers disparaissent, et c’est ce qu’on appelle accident vasculaire ischémique transi- toire (AIT). Dans le cas d'un AIT, les symptômes durent en général moins d'une heure. Il s’agit là d’une alerte après laquelle un AVC va certaine-

ment se reproduire» . La prise en charge précoce des AVC est essentielle pour réduire les effets à court et long terme. Plus les victimes sont traitées tôt, moins les séquelles sont importantes. «La prise en charge doit se faire le plus rapidement pos- sible et dans des conditions optimales, afin de limiter la gravité des séquelles et réduire le risque de récidive. Chaque seconde compte, puisque lors d’un AVC, le patient perd 2 mil- lions de neurones par minute de retard. Le traitement pré- coce permet de préserver au maximum les connexions inter-neuronales, et c’est ce que nous appelons en neuro- logie “time is brain”», confirme Tayeb Hamdi. Dans ce sens, le praticien indique qu’il existe deux trai- tements pour soigner les AVC. D’abord, la thrombolyse qui consiste à administrer, par perfusion, des médicaments au patient. Ce traitement est utilisé pour dissoudre le cail- lot qui bouche l'artère céré- brale. En revanche, la throm- bolyse ne peut être effectuée que dans les 4h et demi qui suivent l'installation des symp- tômes de l'infarctus cérébral. Le deuxième type de traite- ment est d’ordre chirurgical, il s’agit de la thrombectomie. Elle consiste, à travers l’intro- duction du matériel au niveau des vaisseaux du patient, à déboucher l'artère cérébrale responsable de l'infarctus afin de rétablir la circulation san- guine. Elle est recommandée à la phase aiguë dans le traite- ment de l'AVC jusqu'à 6 heures après le début des symptômes chez les patients. Le sous-effectif, un obs- tacle à la prise en charge Le traitement existe, mais encore faut-il avoir les res- sources humaines et struc- tures appropriées pour l’appli- quer, et c’est ce qui fait défaut au Maroc. Avec un plus de

23.000 médecins en exercice, le Royaume figure sur la liste des pays identifiés par l’OMS comme présentant une offre médicale insuffisante. Ainsi, les neurologues sont une den- rée rare au Maroc. Selon la carte sanitaire publiée par le ministère de tutelle en 2020, le pays compte 229 neurologues seulement, dont 152 dans le secteur public et 77 exerçant dans le secteur privé. Outre le manque de neurologues, la présence d’unités neurovas- culaires reste très limitée. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur le suivi des patients. «Au Maroc, 1 victime d’AVC sur 4 meurt au cours de la première année et un AVC sur deux se solde par un handicap

à vie. Cela est généralement dû au retard de la prise en charge en phase aiguë, suite notam- ment au manque de structures de rééducation adaptée» , alerte Dr. Tayeb Hamdi. Et de conclure : «Pour par- venir à assurer une prise en charge optimale, la disponibi- lité de ressources humaines et de structures spécialisées est indispensable. En l’absence de ces derniers, les cas de décès liés à ces attaques cérébrales seront automatiquement éle- vés. Quand une personne présente des signes d’AVC, celle-ci doit immédiatement être conduite à un service spé- cialement dédié à la prise en charge de ces attaques céré- brales. Cela n’existe malheu- reusement pas au Maroc». ◆

Bien que les AVC soient très fréquents, plusieurs personnes ne prêtent pas attention aux signes avant- coureurs et, par conséquent, ne reçoivent pas le traitement nécessaire à temps.

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