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SOCIÉTÉ
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 9 MARS 2023
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sont de plus en plus puissantes grâce à leurs systèmes et algorithmes. Le Digital Services Act, récemment adop- té par l’Union européenne, est un bon exemple dont il conviendrait de s’ins- pirer. En outre, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) est à che- val sur l’application des lois natio- nales en vigueur relatives à la diffu- sion et la propagation des fausses informations. Plus concrètement, elle mène des investigations cybernétiques nécessaires en coordination et sous la supervision de la présidence du ministère public de façon continue, fait savoir le CESE. Les fake news à la loupe Démêler le vrai du faux n’est pas tou- jours à la portée de tous. Au milieu de tout ce brouhaha d’infox, les inter- nautes ont besoin d’outils qui vont leur servir de bouée de sauvetage, et c’est à ce moment-là que le rôle des médias entre en ligne de compte. A travers le fact-checking, il est pos- sible de s’assurer de la véracité des informations relayées, leur cohérence, leur exactitude ainsi que leur contexte. Aujourd’hui, la majorité des grandes agences de presse et des médias inter- nationaux dispose d’un service de fact- checking qui est mis gratuitement à la disposition du grand public. Cette guerre déclarée contre les fake news est d’autant plus urgente et inéluctable lorsque l’on sait qu’elles donnent aujourd’hui du fil à retordre aux institutions et médias. «Un conte- nu manipulé peut influencer le choix démocratique, mobiliser les individus dans un mauvais sens, menacer les valeurs de la cohabitation et l’inclusion ainsi qu’augmenter la division et la haine» , renchérit Laabi. Pour illustrer ses propos, cette spé- cialiste des fake news cite l’exemple des migrants subsahariens dans la région Maghreb qui sont visés actuel- lement par une campagne de haine et de racisme qui véhicule souvent un contenu mensonger et manipulé à leur encontre. Doucement, mais sûrement De toute évidence, le changement ne pourra pas se faire en un claquement de doigt via des mesures drastiques, d’où la nécessité d'enclencher un processus long et reposant sur des bonnes pratiques.
Pour sa part, le CESE appelle à adopter une vision de lutte contre la désinfor- mation et de mise à disposition d’une information avérée reposant sur les trois axes suivants : • Des citoyens sensibilisés et conscients de leur responsabilité en matière d'accès et de partage de l'in- formation; • Une vérification des informations (fact-checking) développée et facilitée
au profit des utilisateurs des réseaux; • Au niveau des producteurs de l’infor- mation : programmer une série de formations au niveau des médias pro- fessionnels pour suivre l’évolution des technologies et des techniques, et les sensibiliser sur leur rôle et leurs res- ponsabilités en matière de lutte contre les fake news, notamment à travers des actions pointues de formation continue. ◆
«Le Maroc doit investir dans le secteur éducatif pour faire face aux consé- quences des fake news. Les pro- grammes scolaires doivent prendre en compte l’éducation aux médias afin que les élèves -qui sont de plus en plus présents sur les réseaux sociaux- apprennent à analyser le contenu médiatique, développer leur sens cri- tique et utiliser les outils techniques de la vérification» , dixit Yasmine Laabi.
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