Hors Série 43

A groalimentaire

Amont agricole Pour une meilleure intégration avec le secteur industriel Une industrie agroalimentaire performante nécessite d’être adossée à un amont agricole fort et bien intégré afin d’installer une chaîne d’approvisionnement adéquate. L’objectif étant d’assurer la quantité et la qualité requises, sans quoi les industriels seront contraints de s’orienter vers l’importation et d’être dépendants des marchés étrangers.

L

sur un partenariat gagnant-gagnant entre production, industrialisation et commercialisation. L’objectif princi- pal est de contourner les difficultés liées aux structures traditionnelles des exploitations agricoles maro- caines afin qu’elles tirent profit des techniques modernes de produc- tion, du financement et d’accéder facilement au marché national et international. Pour cela, il est utile de regrouper plusieurs entités appelées agré- gées, qui seront chapeautées par une grande entité centrale appelée agrégateur. Il s’agit d’un opérateur national de grande envergure agis- sant dans un secteur bien déterminé et qui peut servir de locomotive pour les petits exploitants. Force est de constater que la plu- part des exploitations agricoles sont de petites tailles, incapables pour la plupart d’entre elles d’utiliser la mécanisation, les intrants modernes et même d’investir dans les cultures à forte valeur ajoutée. Les exploi- tants sont confrontés également à des difficultés de valorisation et de commercialisation de leurs produits. Avec l’agrégation, leur revenu s’amé- liore, devient régulier et en constante évolution. Les recettes générées per-

mettent de maintenir la compétiti- vité de la production. «Malgré leur taille, les agrégateurs sont vulnérables si les agrégés ne sont pas bien encadrés et adéquatement accompagnés. Ce sont généralement des entreprises industrielles et com- merciales, animées par la logique du profit. Même si elles se sont engagées à travers un contrat signé avec l’Etat pour encadrer les exploitants, elles cherchent toujours à maîtriser leurs charges et à réduire leurs coûts de production. Le système d’agrégation est très béné- fique pour leur exploitation, car il permet d’accéder à une large assiette foncière sans mobilisation de capi- taux, de sécuriser une base plus large d’approvisionnement pour les unités agro-industrielles, avec des volumes plus réguliers et de meilleure qua- lité, et de développer leurs capaci- tés commerciales pour conquérir de nouveaux marchés» , souligne Abdelmounim Guennouni, ingé- nieur agronome. En dépit de ces contraintes, il faut dire que l’agrégation a permis d’at- teindre plusieurs objectifs, et les chiffres en témoignent. Au cours de la réalisation du PMV, différentes filières ont amélioré sensiblement

a plupart des filières agroalimentaires maro- caines se basent sur l’amont agricole natio-

nal pour la livraison des produits nécessaires à leur production. De nombreux géants industriels dis- posent de sites de transformation implantés dans les régions agricoles pour assurer plus de proximité avec les exploitants. Une façon de réduire les coûts, gagner du temps et enca- drer les fellahs afin qu’ils augmen- tent la productivité et améliorent la qualité. Cette orientation a été appuyée par le Plan Maroc Vert (PMV) qui, dès 2009, a placé l’activité agricole dans une dynamique de compétitivité, de diversification territoriale, de dura- bilité et d’ouverture à l’international. Une stratégie qui n’a pas manqué de donner ses fruits en générant des investissements importants. Pour mieux garantir l’intégration entre l’amont et l’aval agricoles, le PMV a agi sur deux niveaux. Le pre- mier est celui de l’agrégation, et le second a trait aux agropoles. Pour le premier, son principe repose

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°43 32

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