D EVELOPPEMENT DURABLE
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DU 31 AOÛT AU 9 SEPTEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Surconsommation des ressources naturelles
◆ Pour 2020, le jour du dépassement a coïncidé avec le 22 août 2020, ce qui dénote un retard de 21 jours par rapport à 2019. ◆ Cette situation exceptionnelle est à relier au coronavirus. Une amélioration en trompe-l’œil L a prépondérance des énergies fos- siles, couplée à la surexploitation des ressources Par M. Diao
Il faudrait 1,6 planète pour sub- venir aux besoins de consommation de la population mondiale.
tarissables, pourtant indis- pensables à la survie de l’humanité, constituent une réelle menace pour la planète. D’ailleurs, chaque année, la date du jour du dépassement avance inexorablement. Celui-ci marque le moment de l’an- née où l’humanité a épui- sé toutes les ressources que les écosystèmes sont en mesure de produire annuellement. Pour mesu- rer l’appétit débordant des habitants de la planète, il convient de rappeler que le «dépassement» ne cesse de se creuser depuis près d’un demi-siècle. Il est survenu pour la première fois le 29 décembre 1970 et depuis cette date, il ne cesse de se dégrader. L’organisation non gouver- nementale Global Footprint Network, fondée en 2003 et basée aux États-Unis, en Belgique et en Suisse, détermine chaque année le jour du dépassement sur la base de trois millions de données statistiques, issues de 200 pays. Ce jour marque également le moment où les émissions de gaz à effet de serre
excèdent la capacité d’ab- sorption des océans et des forêts. Du chemin reste à faire Pour 2020, le jour du dépassement a coïncidé avec le 22 août 2020, ce qui dénote un retard de 21 jours par rapport à 2019. Cette situation exception- nelle, qui ne marque guère une tendance de fond, est à relier au coronavi- rus. Ce dernier a impac- té à l’échelle mondiale la consommation ainsi que les activités marchandes (transport, BTP, industrie, etc.), en raison de l’ins- tauration du confinement total au niveau des Etats touchés par la pandémie. Concrètement, pour 2020, l’on note une réduction de l’empreinte carbone mon-
diale de 14,5% liée à la baisse de la consomma- tion d’énergies fossiles. Les dernières données montrent qu’il faudrait 1,6 planète pour subvenir aux besoins de consommation de la population mondiale qui excède 7,7 milliards de personnes. Sachant que d’après les projections de l’Organisation des Nations unies (ONU), ce chiffre culminera à 9,7 milliards en 2050. D’où l’urgence de revoir les habitudes de consommation, tout en misant sur un modèle de croissance verte plus res- pectueux de l’environne- ment. Faudrait-il le rappe- ler, depuis le 22 août 2020, les habitants de la planète vivent en quelque sorte à crédit sur les ressources naturelles. Les chiffres dis-
ponibles confortent le fait qu’il reste encore du che- min pour solder la dette écologique. Pour preuve, la population mondiale aurait besoin de 8,9 planètes si celle-ci vivait comme un qatari et 7,9 planètes comme un luxembour- geois. L’urgence de repousser le jour du dépassement D’après WWF France, une section du Fonds mondial pour la nature, des solu- tions existent pour repous- ser le jour du dépasse- ment. L’entité préconise, par exemple, de diviser par deux la consommation de protéines animales et le gaspillage alimentaire. Ces modifications des habi- tudes de consommation seraient à l’origine d’un
gain substantiel de 30 jours par an. Le changement des modes de transport ainsi que la réduction de moi- tié de l'empreinte carbone permettraient également de gagner 13 jours. Par ailleurs, force est de recon- naître que la crise liée au coronavirus, qui a poussé bon nombre de gouverne- ments au niveau mondial à mettre sur pied des plans de relance, risque de ne pas profiter durablement à la préservation de l’envi- ronnement. Pour preuve, la question écologique a pris peu de place au niveau des différents plans de relance économique, et ce au grand dam des défenseurs de la croissance verte, pourtant de plus en plus nombreux, notamment dans les pays développés. ◆
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