FNH 993 Web

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 31 août au 9 septembre 2020 - 8 DH - N° 993

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Industrie automobile

Les priorités de Moulay Hafid Elalamy

P. 39 à 49

P. 12 à 16 le plan Benchaâboun Loi de Finances 2021, relance économique, réforme des EEP…,

Enseignement

Economie

La Covid-19 altère les calculs du gouvernement ● L'Exécutif table sur une récession de 5% en 2020 et un déficit budgétaire de 7,5% du PIB.

Une rentrée pas comme les autres P. 56

● Mais la conjonction de faisceaux défavorables risque de compromettre sérieusement les projections économiques.

P. 34/35

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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Actualité Voyons voir : Muselière économique

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

Bourse & Finances Point Bourse : Un mois d’août sans orientation Projet de Loi de Finances 2021 : Un exercice sous haute tension Entretien avec Mohamed Benchaâboun : PLF 2021, relance économique, réforme des EEP et du MEFRA…, le plan Benchaâboun Gouvernance des entreprises : De la mixité s'il vous plaît ! Entretien avec Ignacio Pino de la Chica : «Il est plus que jamais temps d'être le plus proche possible des entreprises» Cloud Computing : Un must-have pour les banques marocaines Factoring : La crise est aussi passée par là Bourse : Gros plan sur les actions stars de l'été Boursenews 9 10 12 17 18 20 22 24 25

Editorial Par Fatima Ouriaghli

UNE RENTRÉE À LA CARTE

L e 7 septembre, des millions d’élèves renoueront avec les bancs de l’école. Virtuellement?Enprésentiel? C’est la teneur du débat qui fait rage actuellement. Jamais une rentrée sco- laire n’aura suscité autant de conjectures et de polé- miques. Ici comme ailleurs. Il faut dire que le contexte est particulier et inédit. Car il ne s’agit pas seulement de composer avec la dimen- sion éducative, mais aussi d’intégrer un facteur sani- taire important : la Covid-19. A un moment où la situa- tion épidémiologique dans le Royaume est devenue plus qu’inquiétante, faut-il ren- voyer les élèves dans les établissements scolaires qui «souffrent» de leur absence depuis le mois de mars ? Faut-il, au contraire, par principe de précaution et au regard du contexte sanitaire actuel, toujours les maintenir à la maison ? Le ministre de l’Education nationale a tranché. Saaid Amzazi a opté pour une for- mule pédagogique hybride qui sera adoptée au niveau de l'ensemble des établis- sements d'enseignement publics et privés et des écoles des missions étran- gères : les cours à distance en priorité, tout en donnant aux parents d’élèves la pos-

sibilité de choisir le présen- tiel. Bien évidemment, cette for- mule pédagogique à la carte est fortement contestée, même si Amzazi s’est fendu en explications pour légiti- mer ce choix. Cependant, convenons que tout autre choix aurait sus- cité une levée de boucliers. Que ce soit l’enseignement à distance ou encore les cours en présentiel pour tous. Il n’y a donc pas de formule idéale ! La nature même de cette crise sanitaire impose que nous nous accommodions de la situation. En faisant preuve de lucidité et de dis- cernement. Car, en défini- tive, la vraie question est de pouvoir garantir aux élèves le droit d’accéder à l’ensei- gnement, tout en préservant leur santé et leur sécurité. C’est à ce niveau que doit se situer le débat. u La nature même de cette crise sanitaire impose que nous nous accommodions de la situation.

Economie Relance économique : La Covid-19 altère les calculs du gouvernement Reprise économique : La dynamisation de la consommation, une priorité Entretien avec Naïm Bentaleb : «La relance de l’emploi pourrait passer par le privé…» Automobile : Le secteur toujours dans le dur Industrie automobile: Les priorités de Moulay Hafid Elalamy Industrie automobile : Le manque à gagner pourrait atteindre 33 Mds de DH en 2020 Entretien avec Adil Rais : «Les équipementiers nationaux ont décidé de se ravitailler à proximité» Automobile : Le secteur accélère son virage digital Entretien avec Khalid Kabbaj : «Le digital a permis à Sopriam de maintenir son activité à un niveau satisfaisant» Location de voitures : Le secteur agonise Entretien avec Youssef Touhami : «Nous serions réconfortés si le marché ne reculait que de 30% d’ici la fin d’année» Transport aérien : La RAM de plus en plus «bousculée» sur les vols spéciaux Immobilier : Intérêt pour les résidences balnéaires et touristiques

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Focus Agricole Monde rural : Le stress hydrique s’accentue 52

L'univers des TPME Accompagnement des TPE : Une plateforme virtuelle dans le pipe 53

Culture Rétrospective : «Les peintres marocains dans les collections nationales, de Ben Ali R’bati à nos jours» 54

Société Enseignement : Une rentrée scolaire pas comme les autres 56 Développement durable Surconsommation des ressources naturelles : Une amélioration en trompe-l’œil Relance du tourisme mondial : L’ONU prône la durabilité 58 59

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Khalid Aourmi • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Muselière économique

Par D. William

L e Maroc est en très mauvaise posture. Pour deux raisons. La première a trait à la situation épidé- miologique qui sévit dans le Royaume : la Covid-19 cir- cule activement. Les conta- minations journalières ne se comptent plus en dizaines, mais en centaines, avec une moyenne de plus d’un millier de cas ces dernières semaines. Les morts s’accumulent, endeuillant des centaines de familles et les plongeant dans

un profond désarroi. La seconde raison concerne la situation économique. A ce niveau, c’est le désenchan- tement total. Tous ceux qui avaient misé sur une possible reprise de l’activité écono- mique à la fin du confinement ont vite déchanté. En réalité, il ne se passe rien. L’économie est moribonde. Les opérateurs économiques sont passablement dépités, malgré toutes les mesures de soutien déployées par le gou- vernement.

Sauf que la relance atten- due dépendra davantage de la situation sanitaire du pays que des dispositions prises pour insuffler une dynamique à l’économie. Car tant que la Covid-19 cir- culera aussi activement dans le Royaume, la machine éco- nomique roulera à bas régime, sur fond de confinements localisés ou encore de ferme- tures d’unités de production. Conséquences : plusieurs secteurs de l’économie sont actuellement fortement sinis-

trés. Le tourisme, par exemple, affiche des pertes de recettes chiffrées à 11 Mds de DH au premier semestre, selon la Direction des études et des prévisions financières. Et l’im- pact estimé de la crise pour toute l’année 2020 serait une baisse de 69% pour les arri- vées touristiques, de 60% pour les recettes en devises et envi- ron 50% de perte d’emplois. C’est dire que le monde des affaires est donc aujourd’hui sclérosé par l’incertitude et le manque de visibilité, évo-

lue dans une sorte de muse- lière économique et est pris en otage par un coronavirus qui annihile toute velléité d’in- vestir, d’entreprendre, de se projeter dans l’avenir. Tout comme le scalpel du chirur- gien, l’entrepreneur ne sau- rait, dans la conduite de ses affaires, s’accommoder de l’incertitude. Or, malheureuse- ment, avec ce virus imprévi- sible, dont jusqu’à présent on ne connaît pratiquement rien, ce climat d’incertitude perdu- rera encore et encore ! ◆

Ç A SE PASSE AU MAROC

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L e ministre de l’Education nationale, Saaid Amzazi, a apporté une précision importante quant au port du masque dans les écoles, à quelques jours de la rentrée scolaire. Amzazi fait ainsi savoir que « le port du masque est obligatoire dès la cinquième année du primaire ». Le ministre assure, par ailleurs, que son département et celui du ministère de l’Industrie ont travaillé avec les industriels pour produire suffisamment de masques adaptés aux enfants pour la rentrée. ■ Elèves : Tous masqués dès la cinquième année du primaire

Microfinance

Tourisme : Perte sèche de 11 Mds de DH au premier semestre

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Plus de 30 MDH mobilisés en faveur des entrepreneurs

L e Comité régional de veille économique (CRVE) de Casablanca-Settat vient de tenir sa troisième réunion. C’était l'occasion de présenter la restitution des recommandations issues de la concerta- tion générale lancée et orchestrée par le Centre régional d'investissement (CRI). Cette concertation a su mobiliser plus de 120 organismes tout statut confondu. Ainsi, huit groupes de travail sectoriels, dont la mission de coordination incombe au CRI, ont été constitués. Objectif : débattre et apporter des idées, projets et des recommandations à même de permettre la reprise de l’activité des secteurs les plus impactés, à savoir le tourisme, l'industrie, l'artisanat et l'économie A fin juin 2020, les crédits bancaires se sont accrus, en glissement mensuel, de 2,7% pour atteindre 951,3 milliards de dirhams, recouvrant une augmentation des crédits aux sociétés financières de 18,5% et une légère hausse des crédits au secteur non financier de 0,4%. Par objet économique, cette hausse a concer- né, particulièrement, les crédits à carac- tère financier (+22%) et, dans une moindre mesure, les crédits de trésorerie (+0,7%) et à e secteur touristique, qui a connu une baisse de sa valeur ajoutée de 7% au premier trimestre 2020, après une hausse de 2,9% il y a une année, continue d’afficher des retraits impor- tants au niveau de ses recettes. Celles-ci ont cumulé une baisse de 71,7% au titre du deuxième trimestre 2020, soit une perte de 11,8 milliards de dirhams. Au terme des six premiers mois de 2020, ce recul est de 33,2% ou de 11,1 mil- liards de dirhams, indique la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).

L a Banque euro- péenne d'investis- sement (BEI) et Al

Amana Microfinance ont signé un accord d’un montant de 3 millions d'euros pour soutenir l’accès au financement et le développement des micro et très petites entreprises marocaines. Environ 11.560 entrepreneurs ayant un accès très limité aux ressources financières pourront bénéficier de ce projet de financement européen. Une attention particulière sera accordée aux femmes, avec un objectif de 45%, ainsi qu’au développement des activités génératrices de revenus en zones rurales, à hauteur de 48% de l’enveloppe dédiée, grâce au réseau de distribution d’Al Amana. ■

Au Maroc, l’impact estimé de cette crise pour l’année 2020 se traduirait par une baisse de 69% pour les arrivées tou- ristiques, de 60% pour les recettes en devises et environ 50% de perte d’em- plois. ■

Hausse notable des créances en souffrance

l’immobilier (+0,6%), alors que ceux à l’équi- pement et à la consommation, ont reculé res- pectivement de 2,1% et 0,8%. En glissement annuel, le taux de progression des crédits bancaires s’est accéléré à +5,6% à fin juin 2020, après +5,1% l’an dernier, quoiqu’en décélération par rapport à celui du mois pré- cédent (+6,5%). La croissance des créances en souffrance, quant à elle, s’est accélérée à +11,9% après +8,9% à fin mai 2020 et +5,7% à fin juin 2019. ■

Casablanca-Settat : Le CRVE peaufine son plan de relance

sociale et solidaire, les industries créatives et culturelles, le commerce, l'agriculture et la pêche, le bâtiment et travaux publics (BTP) et le climat des affaires. Au total, il a été procédé à l’élaboration de 365 recommandations. Certaines de ces recommandations seront remontées au Comité de veille économique (CVE) et d'autres seront portées par les acteurs de la région, dans l'optique de mettre en place une feuille de route et un plan d'actions déployables au niveau régional. Et ce, autour de mesures réalistes et réalisables, répon- dant au contexte de la crise sanitaire et permettant l'amorçage d'une relance écono- mique régionale. ■

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Kenya : Le Trésor a perdu 1,72 milliard de dollars d'impôts en 4 mois

Sénégal : 117 millions € injectés dans le tourisme et les transports aériens

Akinwumi Adesina réélu à la tête de la BAD

U ne enveloppe globale de 117 millions d’euros a été injectée entre mars et juillet dans les secteurs du tourisme et des transports aériens au Sénégal pour atténuer les effets de la crise, a annoncé le ministère de tutelle. « Ces importants efforts, consentis par l’Etat du Sénégal, à travers le ministère du Tourisme et des Transports aériens, ont permis de sauve- garder les outils de travail, de préserver les emplois et de jeter les bases d’une reprise optimale des activités dans ces deux sec- teurs », explique le ministère. Cette enveloppe s’inscrit dans le cadre du Plan de résilience économique et social pour faire face à l’impact de la pandémie de la Covid-19. ■ Covid-19 : Prêts à taux nul pour appuyer des PME africaines

L e ministre kényan de l'Economie, Ukur Yattani, a révélé que le Trésor national a perdu 172 milliards de Shillings kényans (environ 1,72 milliard de dollars) sous forme d'impôts en quatre mois, en vue d'amortir l'impact de la covid-19 sur l'économie du pays. « Pour amortir l'impact de la pandémie du nouveau coro- navirus sur notre économie, nous avons dû renoncer à 172 milliards de Ksh sous forme d'impôts. Cela signifie que nous devons ajuster notre budget tout en maîtrisant nos dépenses », a déclaré le ministre devant l'Assemblée nationale. Il a expliqué que l'argent avait été perdu après que le gouver- nement a décidé de sacrifier des impôts pour aider à amortir l'impact de la covid-19 sur l'économie, exprimant toutefois son optimisme de voir l'économie du pays se rétablir mieux que prévu. ■

L e Nigérian Akinwumi Adesina a été réélu président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), à l'issue de ses Assemblées annuelles qui se sont tenues durant deux jours en mode virtuel. « Le résultat de l'élection lui a per- mis d'obtenir 100% des votes de tous les membres régionaux et non régionaux de la Banque. En tant que président nouvellement réélu, le Dr Adesina, ancien ministre nigérian de l'Agriculture, débutera son nouveau mandat le 1 er septembre 2020 », a annoncé la présidente du Conseil des gouverneurs de la Banque, Niale Kaba. Akinwumi Adesina a été choisi « per- sonnalité africaine de l'année » en 2013 par le magazine Forbes. Il est aussi lauréat du Prix mondial de l'ali- mentation et du Prix SunHak pour la paix. ■

Tunisie : Baisse de 60% des recettes

touristiques depuis début 2020

L es recettes touristiques cumulées en Tunisie jusqu'au 20 août ont atteint 402 millions d’euros, soit une chute de 60% par rapport à la même période de l'année der- nière, a annoncé la Banque Centrale de Tunisie (BCT).

Dans des récentes déclarations, le président de l'Observa- toire tunisien du Tourisme, Afif Kchouk, a estimé que l’activi- té touristique enregistrera, d'ici fin 2020, une baisse de près de 80% par rapport à l'année écoulée. «La situation du secteur touristique est difficile, voire même alarmante. Nous faisons face à une situation réellement dramatique», a-t-il fait savoir. Le président de l'Observatoire tunisien du tourisme s’est déclaré «très pessimiste» quant à l’avenir du secteur suite à la poursuite de la propagation de la pandémie en Tunisie. ■

Q uelque 300 petites et moyennes entreprises (PME) africaines pour- ront bénéficier de prêts allant jusqu'à 150.000 dollars à taux zéro dans le cadre de l'initiative africaine de résilience pour les entrepreneurs (ARIE). ARIE, mis en œuvre avec l'appui de l'US African Development Foundation (USADF), en collaboration avec le groupe bancaire Ecobank, vise à fournir une assistance financière et technique à 300 PME «ren- tables et de premier plan», dont les acti- vités sont impactées par la crise de la Covid-19. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Les dividendes mondiaux baissent de plus de 20% au deuxième trimestre

L es dividendes versés aux actionnaires par les entre- prises dans le monde ont baissé de plus de 20% au deuxième trimestre, avec un repli particulièrement marqué en Europe, montre une enquête publiée par Janus Henderson Investors. Les dividendes au niveau mondial ont diminué de 108,1 milliards de dollars à 382,2 milliards de dollars sur la période avril-juin, un recul de 22% qui est le plus pro- noncé depuis le lancement par la société de gestion de cet indice en 2009. Cette baisse, qui s’explique principalement par l’impact de la crise du coronavirus, affecte toutes les régions à l’exception de l’Amérique du Nord où les paiements n’ont quasiment pas changé par rapport au deuxième

trimestre 2019. Pour l’ensemble de l’année, Janus Henderson prévoit désormais une baisse totale des dividendes de 17% à 1.180 milliards de dollars dans son scénario le plus opti- miste. ■ Le Forum économique mondial de Davos reporté à l'été prochain

L a réunion annuelle du Forum écono- mique mondial de Davos, prévue en jan- vier 2021, a été repor- tée à l'été prochain en raison de la pandémie du nouveau coronavirus, ont annoncé les organi- sateurs.

Apple devient la 1 ère société américaine à plus de 2.000 milliards de dollars en Bourse

L e géant de l'informatique Apple est devenu la première société améri- caine à valoir plus de 2.000 milliards de dollars en Bourse, doublant sa capita- lisation en tout juste deux ans. Le groupe dirigé par Tim Cook avait déjà été le premier à franchir la barre des 1.000 milliards de dollars à Wall Street en août 2018. Il a depuis été suivi par Amazon, Microsoft et Alphabet, la maison-mère de Google. Le géant pétrolier saoudien Aramco était devenu en décembre 2019 la première compagnie au monde à dépasser la barre de 2.000 milliards de dollars. Mais son cours a depuis beaucoup baissé. Encore plus que ses concurrents, la

« La décision n'a pas été prise facilement, car la néces- sité pour les dirigeants mondiaux de se rassembler pour concevoir un chemin de reprise commun et façonner la ‘grande réinitialisation’ dans l'ère post-Covid-19 est si urgente », indiquent les organisateurs du Forum dans un communiqué, précisant toutefois que « nous ne pouvons pas le faire en toute sécurité en janvier ». Au cours de la semaine du 25 janvier, « nous convoque- rons numériquement des ‘Dialogues de Davos’ de haut niveau durant lesquels les principaux dirigeants mon- diaux partageront leurs points de vue sur l'état du monde en 2021 », fait savoir la même source. ■ Commerce : USA et Chine optimistes sur l'accord après un échange téléphonique

marque à la pomme a vu ses résultats grimper à la faveur du confinement : au seul deuxième trimestre, le fabricant de l'iPhone a réalisé près de 60 milliards de chiffre d'affaires et plus de 11 milliards de bénéfice net. ■

L'OMC alerte sur une augmentation possible des coûts du commerce mondial

L e secrétariat de l’Organisation mon- diale du commerce (OMC) a mis en garde contre une augmentation pos- sible des coûts du commerce mondial due aux perturbations engendrées par la pandé- mie de la Covid-19. « Les coûts de voyage et de transport repré- sentent jusqu’à un tiers des coûts du com- merce selon le secteur. Les restrictions en matière de voyages liées à la pandémie sont donc susceptibles d'affecter les coûts du commerce tant qu’elles resteront en place », fait observer le secrétariat de l'OMC. Il relève, à titre d'exemple, que les capacités mondiales de fret aérien ont chuté de 24,6% en mars 2020, car les vols de passagers

L es principaux négociateurs américains et chinois sur le commerce qui se sont entretenus par télé- phone, constatent des progrès sur la résolution de questions en lien avec l’accord commercial de «phase I» conclu en janvier dernier, a déclaré le Bureau du repré- sentant américain au Commerce (USTR). Les deux plus grandes puissances économiques mon- diales sont engagées à faire de cet accord un succès, a indiqué l’USTR dans un communiqué. ■

représentent environ la moitié des volumes de fret aérien. La hausse des prix du fret aérien qui en a résulté, ne devrait s'atténuer qu'avec un rebond du transport de passa- gers. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis septembre 2019

Un mois d’août sans orientation ◆ Le marché n’a que très peu bougé durant le mois d’août. ◆ Les publications tombées durant cette période n’ont pas généré de volatilité.

escomptée de la masse bénéfi- ciaire en 2020. In fine, nous pen- sons que les niveaux de valorisa- tion du marché sont justifiés d’un point de vue fondamental» , écri- vaient les analystes de CFG Bank Research en juillet dernier. Comportement du marché sur la dernière semaine Du 24 au 27 août, le Masi a perdu 1,02% à 10.148 points, sur un volume d’activité de 215,58 MDH. Durant cette période, Attijariwafa bank a perdu 5,06% à 360,10 DH sur près de 33,74 MDH d’échanges. Managem et SMI ont consolidé de 1,40% et 5,58%, dans le sil- lage de l’évolution des cours des métaux précieux à l’international. On note que SMI est en tête des performances de la cote avec un gain de 51,8% en ytd. HPS a inscrit un sommet record

à 4.589 DH cette semaine. Elle gagne 18,85% depuis le début d’année. Pour le reste des valeurs, nous ne relevons pas de variations mar- quées. Éléments techniques Techniquement, après un rebond en juin qui a permis au Masi de retracer une bonne partie de son mouvement baissier (post-crise), l’indice s’est installé dans un tra- ding range. Cette zone d’indéci- sion est délimitée par un niveau de soutien à 10.100 points et une résistance à 10.300 points. La faible volumétrie et l’aplatisse- ment des moyennes mobiles (20 et 50 jours) confirment l’absence de dynamique sur cet horizon. Pour sortir de sa neutralité à court terme, le marché doit s'extirper de cette boîte de congestion (10.100/300 points). ◆

mique. Ceci avec une moyenne quotidienne des volumes de 50,4 MDH. Les quelques résul- tats semestriels tombés durant cette période n’ont pas apporté d’entrain, alors qu’une bonne partie des émetteurs (y compris les grandes capitalisations) sont attendus pour les derniers jours du délai légal. Dès les premières séances de septembre, les investisseurs auront donc un premier aper- çu sur l’ampleur des dégâts de la crise sur les sociétés cotées. Pourtant, pour les analystes, la dégradation inévitable (et atten- due) des bénéfices est bel et bien intégrée dans les cours. «Selon nos prévisions, les niveaux de valorisation actuels du mar- ché reflètent fidèlement la baisse

Par Y. Seddik

C ette année, le marché actions a pris ses quar- tiers d’été dans une zone délimitée par les 10.300 et 10.100 points. Zone au-delà de laquelle l’indice n’a pas pu s’extirper depuis au moins fin juin. Il faut dire que la torpeur estivale a pris le dessus malgré les der- niers imprévus de la crise sani- taire au Maroc, liés notamment à la hausse rapide des conta- minations et des décès et à la perspective d’un reconfinement général. Les séances du mois d’août défi- laient dans le plus grand calme en l'absence de nouvelles sur le front macro et microécono-

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BOURSE & FINANCES

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Projet de loi de Finances 2021

◆ Après une année budgétaire atypique, le gouvernement s’apprête à élaborer son projet de Loi de Finances 2021 dans un contexte toujours incertain. ◆ Rationalisation des dépenses, réforme du secteur des EEP et généralisation de la couverture sociale sont les priorités du gouvernement. Un exercice sous haute tension P our l’État, il n’est plus question de dérapage sur ses ressources financières réduites comme une peau de Par Y. Seddik El Otmani a appelé les différents départements ministériels à rationaliser leurs dépenses au vu des réper-

chagrin à cause de la crise. La rigueur budgétaire et la rationa- lisation des dépenses seront de mise pour baliser le terrain à une reprise économique espérée sans à-coups. Le chef du gouvernement le pré- conise d’ailleurs dans une lettre de cadrage relative à l’élaboration du Budget 2021 adressée récemment aux différents départements minis- tériels. Ces derniers sont appelés, dans l'élaboration de leurs pro- positions au titre du PLF 2021, à rationaliser les dépenses au vu des répercussions de la crise actuelle sur l'économie nationale. Pour les dépenses des fonction- naires, les ministères sont invités à réduire au strict minimum la création de postes budgétaires et à procéder au redéploiement des ressources humaines pour couvrir les besoins effectifs aux niveaux spatial et sectoriel, indique la lettre. De même, le chef du gouvernement a recommandé une gestion opti- male des dépenses de fonctionne- ment, à travers notamment l'inci- tation à l'utilisation des énergies renouvelables et des technologies d'efficacité énergétique ainsi que la réduction des dépenses dédiées aux études… Il s'agira aussi de la rationalisa- tion des dépenses liées aux télé- communications, au transport et aux déplacements, à la location et à l'aménagement des sièges administratifs ainsi que celles de

cussions de la crise actuelle sur l'économie nationale.

réception, de location et achats de voitures. Du côté des dépenses d'investis- sement, la primature exhorte les départements ministériels à don- ner la priorité aux projets en cours de réalisation, spécifiquement ceux qui font l'objet de conven- tions nationales et internationales signées devant le Roi, et de recou- rir aux mécanismes innovants de financement, dont les partenariats public-privé (PPP). En somme, l’on comprend que pour assurer l'équilibre financier de ce budget, l’État devra se serrer la ceinture. L’enjeu sera de mobi- liser les ressources nécessaires pour la réalisation des projets de réforme annoncés récemment par le Souverain, tout en honorant les engagements budgétaires. Généralisation de la couver- ture sociale : 1 ère priorité du PLF 2021 Toujours dans la note de cadrage, El Otmani indique que «le gou- vernement veillera à la mise en œuvre rapide de la généralisa-

et l'amélioration de la gouver- nance de ces derniers notamment via l'activation du registre social unifié. EEP : le «grand ménage» Par ailleurs, la note fait ressor- tir qu'en application aux orien- tations royales, le gouvernement veillera à accélérer le lancement d'une réforme profonde du secteur public et à traiter les dysfonction- nements structurels des établisse- ments et entreprises publics (EEP) pour une «meilleure complémen- tarité et harmonisation de leurs missions et une efficacité écono- mique et sociale». Rappelons que Benchaâboun avait indiqué que plus de 70 entités relevant du sec- teur EEP, qui «traînent depuis plus d'une décennie faute de volon- tarisme, notamment des tutelles techniques» seront liquidées. Dans ce contexte, une agence nationale sera créée pour assurer la gestion stratégique des contri- butions de l'État et évaluer les performances des établissements publics. ◆

tion de la couverture sociale à tous les Marocains, qui est un chantier annoncé par SM le Roi Mohammed VI dans le discours du Trône. Ce chantier permettra de généraliser l'Assurance maladie obligatoire (AMO) et des alloca- tions familiales, avant de l'étendre aux autres couvertures sociales que sont la retraite et l'indemnité pour perte d'emploi», précisant que ce processus s'étalera sur les cinq prochaines années à partir de 2021. On y apprend qu’un dialogue sera ouvert avec les professionnels concernés et les partenaires éco- nomiques et sociaux pour para- chever l'élaboration d'un plan comprenant le calendrier, le cadre juridique et les options de finance- ment afin d'atteindre une généra- lisation effective de la couverture sociale dans les délais. Parmi les préalables de cette réforme, on note la réhabilitation des établissements hospitaliers, l'organisation des processus de traitement, la réforme des régimes et programmes sociaux existants

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les directives Royales contenues dans les dis- cours de Sa Majesté le Roi prononcées à l’occa- sion du 21 ème anniversaire de la Fête du Trône et du 67 ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, considérées comme une feuille de route pour relever les difficultés économiques et sociales résultant de la crise actuelle, et ins- taurer les fondements d’une économie solide, compétitive et intégrée. Ainsi, le projet de Loi de Finances 2021 se fixe trois priorités principales, à savoir : La mise en place d’un plan de relance économique La crise sanitaire de la Covid-19 a impacté négativement plusieurs branches d’activité, avec une persistance des tensions récessives dans certains secteurs fortement sensibles. Ainsi, le gouvernement a traduit l’opérationnalisation des orientations royales contenues dans le dernier discours du Trône à travers la mise en place d’un pacte pour la relance économique et l'emploi, comme étant le fruit d'une ambition commune et d’un engagement partagé par l’Etat et le secteur privé, de donner une forte impulsion à l’éco- nomie, à travers un ensemble d’objectifs majeurs communs à tous les secteurs, tels que la relance de la dynamique écono- mique, la sauvegarde et la promotion de l’emploi et la préser- vation de la santé des travailleurs, l’accélé- ration du processus de formalisation de l’économie, ainsi que la promotion de la bonne gouvernance. Le plan de relance économique prévu se traduira par un effort financier considérable et exception- nel, injectant 120 milliards de dirhams dans l’éco- nomie nationale, comme annoncé par Sa Majesté le Roi dans son discours. Cet effort financier permettra l’accompagnement des entreprises, notamment les TPME et les PME. L’objectif étant de protéger les emplois et de régulariser le statut des travailleurs auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Dans ce cadre, un Fonds d’investissement stra- tégique sera créé. Il interviendra dans des projets d’investissement en recourant aux mécanismes de partenariat public-privé (PPP), et donnera la priorité, en particulier, aux secteurs industriels orientés vers l’export, à l’agriculture, à l’immobi- lier, au tourisme ainsi qu’aux projets d’investis- sement dans les secteurs stratégiques promet- teurs pour le développement humain (éducation, Le plan de relance économique prévu se traduira par l'injection de 120 milliards de dirhams dans l’écono- mie nationale.

PLF 2021, relance économique, réforme des EEP et du MEFRA…, le plan Benchaâboun ◆ L’instauration de l’exemplarité de l’Etat, l’optimisation de son fonctionnement et la généralisation de la protection sociale sont parmi les axes prioritaires du PLF 2021. ◆ D'importantes économies et synergies sont attendues dans le cadre de la réforme du secteur des EEP. ◆ La généralisation de la protection sociale sera financée à l’aide d’une «contri- bution professionnelle unifiée». ◆ Dans cet entretien, Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, revient pour Finances News Hebdo sur les dossiers chauds de la rentrée économique.

intervient dans un contexte particulier marqué par une conjoncture économique nationale et internationale difficile, impactée par la crise sanitaire liée à la propagation de la pandémie du coronavirus «Covid-19» et ses répercussions néfastes sur l’économie nationale. Tenant compte des défis liés au contexte actuel de la crise sanitaire, le gouvernement est déter- miné à mettre en œuvre les priorités arrêtées par

Propos recueillis par Y. Seddik

Finances News Hebdo : L’élaboration du projet de Loi de Finances 2021 intervient dans un contexte particulier et encore incertain. Quelles sont les grandes prio- rités de ce nouveau budget ? Mohamed Benchaâboun : La préparation du projet de Loi de Finances pour l’année 2021

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santé, eau, numérique, économie verte…). Une attention particulière sera également accordée aux sec- teurs à fort potentiel de compen- sation des produits importés et aux projets générateurs d'emplois, tout en veillant à renforcer la préférence nationale. Selon la même approche qui donne la priorité à la création d’emplois, au soutien de l’entreprise nationale et au produit local, le gouvernement va poursuivre l’effort en matière d’investissement public. Le but est d’accompagner les différentes stra- tégies sectorielles et les chantiers en cours d’exécution. Tout en visant la consolidation des acquis, l’idée est de profiter des enseignements tirés pour la préparation et le lan- cement d’une nouvelle génération de plans sectoriels, basés sur la complémentarité et la convergence. Les mécanismes nécessaires pour la promotion des investissements privés nationaux et étrangers seront ainsi activés, à travers la pour- suite des réformes institutionnelles visant l’amélioration du climat des affaires, en particulier, la nouvelle charte d’investissement. Dans le même élan, il s’agit de poursuivre la mise en œuvre de la réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI) pour qu’ils puissent jouer leur rôle dans la promotion de l’investis- sement au niveau régional. La généralisation de la protec- tion sociale Ce chantier concerne la générali- sation progressive de la couverture sociale, tout en entreprenant des réformes préalables et des mesures d’accompagnement adéquates. Il permettra de généraliser et d’unifier le cadre légal organisant l’Assu- rance maladie obligatoire (AMO), et aussi de faire bénéficier les indépen- dants et les non-salariés des alloca- tions familiales, avant de l’étendre aux autres couvertures sociales, à savoir la retraite et l’indemnité pour perte d’emploi. Afin de réussir cette réforme d’envergure, il faudra passer par une réhabilitation et une mise à niveau des structures hos- pitalières, l’organisation de la filière des soins et la réforme des pro-

grammes sociaux déjà existants, dans le but d’améliorer progres- sivement l’impact sur les bénéfi- ciaires, notamment à travers la mise en œuvre du Registre social unique (RSU). Ce chantier stratégique sera financé à l’aide d’une refonte fiscale qui va instaurer une «contribution professionnelle unifiée». Corrélativement, au vu des leçons tirées de cette pandémie du nou- veau coronavirus, la réforme des systèmes de santé et d'éducation et la mise en place des mesures nécessaires pour accompagner la troisième phase de l’INDH bénéfi- cieront d’une attention particulière, afin de corriger les carences au niveau des infrastructures et des services sociaux de base, accom- pagner les personnes en situation de vulnérabilité et améliorer les revenus et l'intégration économique des jeunes. L’instauration de l’exemplarité de l’Etat et l’optimisation de son fonctionnement Cet axe porte sur une réforme en profondeur du secteur public et le traitement des déséquilibres struc- turels des établissements et des entreprises publics (EEP), en vue d’atteindre une meilleure intégra- tion et de la cohérence dans leurs missions et d’accroître leur effica- cité économique et sociale. Dans ce cadre, une agence nationale sera créée, dont la mission sera de gérer stratégiquement les contribu- tions de l’Etat et d’accompagner les performances des institutions publiques. Dans cette perspective, et en vue d’assurer le bon fonction- nement des EEP, il sera procédé, au début, à la suppression de certains établissements et entreprises ou de leurs filiales dont l’existence se contredit avec les objectifs atten- dus de leur création, ensuite au regroupement, dans de grands pôles, des établissements et des entreprises publiques œuvrant dans des secteurs similaires afin d’amé- liorer leur rendement et garantir l’efficience dans l’exploitation des ressources et la rationalisation des dépenses. Par ailleurs, l’administra- tion publique sera amenée à accélé-

rer le chantier de la digitalisation et de la simplification des procédures, ainsi que le chantier de la mise en œuvre de la déconcentration administrative, ce qui permettra de renforcer la transparence et d’amé- liorer la qualité du service offert aux citoyens et aux investisseurs. Sans omettre la nécessité d’en- tamer la poursuite des grandes réformes, notamment la réforme de l’indépendance de la justice, le ren- forcement du système d’intégrité et de la lutte contre la corruption ainsi que la réforme de la retraite et la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Par ailleurs, et tout en veillant à la préservation des équilibres macro- économiques, compte tenu du repli attendu des ressources du Budget général, suite à l’impact de la crise sanitaire sur l’économie nationale,

la détermination de l’équilibre bud- gétaire 2021 prend en considéra- tion d’importants enjeux en liaison avec les actions et les mesures à entreprendre pour la dynamisation et la relance de l’activité écono- mique durant la crise et la post- crise covid19. A cet égard, une panoplie de établissements et entre- prises publics ou de leurs filiales dont l’existence se contredit avec les objectifs attendus de leur création. Il sera procédé, au début, à la suppression de certains

Résultats arrêtés au 30 juin 2020 Société anonyme au capital de 34 880 000 dirhams Siège social : 2, Zankat Tihama – Rabat R.C n° 1971 Rabat PROFIT WARNING

Le chiffre d’affaires de la Société Immobilière Balima de l’exercice clos au 30 juin 2020 est stable à 23 MMAD.

Au titre du premier semestre de l’exercice 2020, la Société Immobilière Balima présentera un résultat net de 5 517 KMAD, en recul de 25% sur le résultat de l’exercice précédent. Un repli attendu, dû à l’effet combiné de la hausse des dotatations pour créances douteuses et de la baisse des produits non courants par rapport à l’exercice 2019.

«Ce communiqué peut être consulté également sur la page web de la société Immobilière Balima à l’adresse suivante : https://sites.google.com/a/balima.com/balima-com/profit-warning-du-31-08-2020»

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les EEP et leurs départements de tutelle et/ou les collectivités terri- toriales (éducation, développement territorial…); • L’existence de certaines filiales et sociétés dont les champs d’action ne concordent plus avec les mis- sions des établissements et socié- tés-mères; • La quête des synergies optimi- sations, devenues autrement plus urgentes et impérieuses en ces temps marqués par l’impact de la crise de la Covid-19, passe inéluc- tablement par un redimensionne- ment du secteur public. En tout état de cause, les mis- sions de service public ne sont pas éternelles et évoluent en fonc- tion des besoins des populations et des usagers, de l’offre de services alternative et du progrès technolo- gique. C’est pourquoi certains pays procèdent à des évaluations régu- lières, souvent décennales, de ces missions de service public pour s’assurer de la pertinence ou non de leur maintien. Sur un autre plan, il ne s’agira pas que de suppressions. Il y aura éga- lement des opérations de rappro- chement et de regroupement qui permettront de générer de fortes synergies pour dégager des marges de financement et de nouvelles opportunités. Au-delà des critères, nous veillerons à ce que les décisions qui seront prises dans ce domaine contribuent à l’optimisation de l’action publique dans son ensemble, à la valorisa- tion du capital matériel et immaté- riel des entités concernées et au développement des synergies. F.N.H. : Comment allez- vous gérer les ressources humaines des établissements qui seront supprimés ? M. B. : D’emblée, permettez-moi de préciser que ce n’est pas la pre- mière fois que le Maroc mène des opérations d’envergure concernant la restructuration de certains EEP, opérations comprenant d’impor- tants plans sociaux. A titre d’illustrations, je citerai la liquidation des sociétés Sodea et Sogeta au début des années 2000

Dans son discours du Trône, le Roi sou-

ligne qu'une réforme pro- fonde du sec- teur public doit être lancée avec diligence pour corriger les dysfonc- tionnements structurels des établisse- ments et des entreprises publics.

F.N.H. : Concernant les EEP, avez-vous fixé les critères de suppression ? M. B. : De prime abord, rappe- lons-nous des Hautes Orientations Royales à l’occasion du discours du Trône du 29 juillet 2020 : «…Une réforme profonde du secteur public doit être lancée avec diligence pour corriger les dysfonctionnements structurels des établissements et des entreprises publics, garantir une complémentarité et une cohé- rence optimales entre leurs mis- sions respectives et, in fine, rehaus- ser leur efficience économique et sociale. À cette fin, nous appelons à la créa- tion d’une Agence Nationale dont la mission consistera à assurer la ges- tion stratégique des participations de l’Etat et à suivre la performance des établissements publics...». A cet égard, les opérations de sup- pressions de certains établisse- ments ou entreprises publics (EEP) seront menées avec diligence et de concert avec les ministères et les EEP concernés. Ces suppressions sont de deux types : • La dissolution, par loi, de certains établissements publics, étant rap- pelé que la création des établisse- ments publics est du domaine de la loi; • La liquidation des entreprises

mesures de rationalisation des dépenses est envisagée et concerne: • La maîtrise des dépenses de personnel , en se limitant aux besoins nécessaires en matière de nouvelle création pour garan- tir la qualité des services offerts aux citoyens, tout en exploitant les possibilités de redéploiement des effectifs pour couvrir le déficit au niveau territorial et sectoriel; • La rationalisation des dépenses de fonctionnement en veillant à une gestion exemplaire à travers l’encouragement de l’utilisation des énergies renouvelables et des tech- nologies de l’efficacité énergétique, ainsi qu’en optant pour la réduc- tion des dépenses liées au train de vie de l’Etat (transport, redevances, location…) ; • L’amélioration de la gestion des investissements publics en accordant la priorité aux projets en cours d’exécution, notamment ceux faisant l’objet de conventions natio- nales ou internationales signées devant Sa Majesté le Roi, ou avec les institutions internationales et les pays donateurs, et en repensant les modalités de gestion à travers le recours aux mécanismes de finan- cement innovants, notamment par la mise en œuvre du cadre juridique régissant le partenariat public privé.

publiques, elle, est soumise aux règles et procédures prévues par la loi sur les sociétés anonymes et le code des obligations et contrats. En ce qui concerne les critères de supression, je signale que les travaux préparatoires ont mis à profit les différentes analyses et recommandations formulées dans les rapports produits par plusieurs instances de contrôle, dont le Parlement, la Cour des comptes, l’IGF et les organes chargés du contrôle financier ou des audits externes au sein du ministère. Les principaux critères considé- rés pour la suppression d’entités publiques tiennent compte princi- palement de la nature de l’activité des EEP concernés en termes de pertinence et de potentiel de syner- gies/optimisation : • L’intervention de certains EEP dans des domaines d’activité ne faisant plus partie des missions de l’Etat et pouvant, par conséquent, être exercées par le secteur privé, permettant ainsi à l’Etat de se redé- ployer; • Les redondances en raison de l’im- plication de plusieurs acteurs dans les mêmes activités, entraînant des chevauchements de missions et un dédoublement de structures tant entre les EEP eux-mêmes (logis- tique, social, promotion...) qu’entre

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(4.074 agents indemnisés) et la res- tructuration de la RAM au début des années 2010 (1.974 départs). De même, le regroupement de l’ex- Office des foires de Casablanca, de l’ex-Centre marocain des expor- tations et de l’ex-Agence maro- caine de développement des inves- tissements en un seul établisse- ment public, l’AMDIE, constitue un exemple de transition en matière de gestion des ressources humaines des entités concernées par le regroupement. Ainsi, il n’est pas exclu de recou- rir, dans le cadre des actions de restructuration à mener, soit à des opérations de départs volontaires indemnisés dans le cadre de plans sociaux adaptés, soit de procéder à des redéploiements des ressources humaines vers d’autres organismes publics (Ministères, EEP...). C’est ainsi qu’en perspective de la dissolution de l’Office de commer- cialisation et d’exportation (OCE), une opération de départ volontaire a été réalisée en 2020 au profit du personnel de cet Office (un effectif de 9 agents). Pour le reste du per- sonnel, il est prévu l'affectation de 25 agents à l’ONICL, 7 agents vont être redéployés vers Socamar ou d’autres EEP. Le point essentiel est que la sau- vegarde des droits acquis des ressources humaines concernées constitue une préoccupation cen- trale et constante dans la prépara- tion et la mise en œuvre des restruc- turations en cours de préparation. F.N.H. : Avez-vous une idée chiffrée sur les économies et les synergies qui seront réalisées à travers cette réforme des EEP ? M. B. : Il serait prématuré d’avancer des chiffres précis sur les écono- mies et les synergies qui seront réalisées à travers cette réforme des EEP et ce, en attendant la réa- lisation des études approfondies, au cas par cas, et la détermination des schémas adéquats et des mon- tages financiers pour les différentes actions de restructurations envisa- gées. Mais les agrégats du secteur public

témoignent des enjeux importants, notamment économiques et finan- ciers, liés à ce chantier de réforme. Ainsi, si l’on prend les transferts budgétaires octroyés par l’Etat aux EEP d’un montant de 36 milliards de dirhams en 2020 et dont l’essentiel est destiné aux EEP non marchands, le regroupement ou la suppression

d’EEP permettront de réaliser des économies sur les charges de fonc- tionnement des entités concernées, dont les charges de structure, les sièges, les réseaux... De même, l’accélération des opé- rations de liquidation qui traînaient depuis des années ferait écono- miser toutes les charges consa-

crées à la prise en charge des frais de ces opérations (managers, liqui- dateurs, gardiennage, entretien…). Par ailleurs, la mobilisation de marges de financement addition- nelles et la valorisation des actifs mis en commun sont des voies qui permettront de créer de la valeur pour notre pays. A cet égard, les

Société anonyme au capital de 34 880 000 dirhams Siège social : 2, Zankat Tihama – Rabat R.C n° 1971 - Rabat

COMMUNICATION FINANCIERE INDICATEURS D’ACTIVITÉ DU DEUXIÈME TRIMESTRE 2020

Chiffre d’affaires en KMAD

Trimestre 2 2020

Trimestre 2 2019

Variation en valeur

Variation en %

11 543

11 677

- 134

-1,15%

Semestre 1 2020

Semestre 1 2019

Variation en valeur

Variation en %

22 993

23 308

- 315

-1,35%

Evolution du Chiffre d’affaires en KDH

Le chiffre d’affaires du 2 ème trimestre 2020 affiche un léger repli de 1,15% par rapport à la même période en 2019. Le chiffre d’affaires du 1er semestre 2020 s’est contracté de 1,35% par rapport à la même période en 2019.

23 308

22 993

11 677

11 543

Trimestre 2 Semestre 1

2019

2020

Répartition des baux par typologie

Evolution de la typologie des baux

Trimestre 2 2019

Trimestre 2 2020

Habitation 32%

Commercial 53%

50% 53%

33%

32%

15% 16%

Professionnel 15%

Commercial

Professionnel

Habitation

La part des baux commerciaux représente 53% du parc locatif de la Société. Les baux professionnels et à usage habitation représentent respectivement 15% et 32% du parc. Par rapport à la même période en 2019, les parts relatives des trois types de baux sont restées stables. Investissements et cessions La Société n’a procédé à aucune acquisition ou cession durant le deuxième trimestre 2020. Les investissements engagés par la Société Immobilière Balima s’élèvent 333 661,50 DH à fin juin 2020. Endettement et leasing La Société immobilière Balima n’a contracté ni dettes à long et moyen terme ni découverts bancaires durant le second trimestre 2020. La dette nette au 30 juin 2020 s’élève à 20 821 MDH contre 26 631 MDH au 30 juin 2019 (leasing). «Ce communiqué peut être consulté également sur la page web de la société Immobilière Balima à l’adresse suivante : https://sites.google.com/a/balima.com/balima-com/indicateurs-d-activite-du-deuxieme-trimestre-2020»

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l’élaboration en juillet 2020 d’un pro- jet de décret relatif aux attributions et à l’organisation du MEFRA. Aujourd’hui, le ministère est inter- pellé par les dernières orientations royales contenues dans le dis- cours de la fête du Trône du 29 juillet 2020, appelant à la création d’une agence nationale dédiée à la gestion stratégique des parti- cipations de l’Etat et au suivi de la performance des établissements publics. Ces orientations ouvrent une nouvelle dynamique de réforme des établissements et entreprises publics (EEP), notamment au niveau de leur gouvernance et de leur pilotage stratégique, et impactent nécessairement l’organisation pro- jetée du MEFRA, en l’occurrence les missions actuelles de la Direction des entreprises publiques et de la privatisation (DEPP). A ce titre, le ministère se penche actuellement sur l’implémentation de ces orientations au niveau de son organisation administrative et fonctionnelle. Il s’agit de détermi- ner les missions, les attributions et le périmètre d’intervention de l’agence, et de définir le dispositif adéquat de sa gouvernance ainsi que les mécanismes de coordina- tion entre les différents acteurs et intervenants dans le secteur des EEP. Il s’agit également de se pen- cher sur l’évolution des autres mis- sions assurées actuellement par la Direction des entreprises publiques et de la privatisation. A terme, le nouveau schéma orga- nisationnel du ministère devrait per- mettre de consolider sa dimension économique et son rôle dans la défi- nition des politiques publiques et sectorielles nationales et en région; de renforcer l’action d’appui du MEFRA au développement régional à travers la création des représenta- tions administratives régionales du ministère; d’élargir les attributions du ministère à travers l’intégration des missions des deux départe- ments précités; et de renforcer la synergie entre ses composantes avec une meilleure délimitation des champs d’intervention et une res- tructuration autour de grandes mis- sions claires et harmonisées. ◆

Selon Benchaâboun «les opérations de suppression de certains établissements ou entreprises publics (EEP) seront menées avec diligence et de concert avec les ministères et les EEP concer- nés».

fonds propres du secteur public, dépassant les 600 milliards de dirhams, constitueront un levier précieux si l’on met de l’ordre dans la logique de pilotage du secteur en distinguant entre les EEP com- merciaux et ceux exerçant des mis- sions administratives et sociales. Aussi, les optimisations des pro- grammes d’investissement (plus de 70 milliards de DH d’investisse- ments annuels réalisés essentiel- lement par les EEP marchands) et les mutualisations des moyens sont des sources certaines d’économies et de gains d’efficience. Ce traitement ad hoc des entités à caractère commercial est conforme aux meilleures pratiques à l’inter- national. F.N.H. : Parlez-nous de la réforme du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Adminis- tration qui est en gestation depuis quelques années. Quels sont les principaux axes de ce projet de refonte et pourquoi est-il important ? M. B. : Le ministère a inscrit, dans le cadre de son plan d’action stra- tégique, l’optimisation de son orga- nisation fonctionnelle et adminis- trative comme action prioritaire, et ce en réponse aux exigences du

contexte et des défis auxquels le ministère doit faire face. On citera à cet égard : • Les orientations des discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI mettant en exergue les dysfonction- nements de l’Administration; • Les nouvelles dispositions de la Loi organique des finances qui mettent l’accent sur la performance et la réalisation des projets par objectifs; • La mise en œuvre de la régionali- sation avancée et des dispositions de la charte de la déconcentration administrative; • L’accélération de la transforma- tion digitale et ses impacts sur les organisations; • L’amélioration continue des ser- vices fournis pour répondre aux attentes et aspirations des citoyens, entreprises et partenaires. Dans ce cadre, les objectifs recher- chés à travers cette réorganisation se manifestent à travers la mise en place d’une organisation optimisée permettant au ministère d’accom- plir ses missions de manière plus efficace et plus efficiente; le ren- forcement de la cohérence, de la synergie et de la coordination de l’action du ministère en interne et vis-à-vis de ses partenaires natio- naux et internationaux; et la volonté de disposer d’une meilleure délimi- tation des champs d’intervention

des directions. A cet effet, le ministère a eu recours à un cabinet de la place pour la réalisation d’une étude stratégique d’optimisation de son organisation administrative et fonctionnelle et a opté pour une approche participa- tive à travers la consultation de plus d’une trentaine de partenaires ins- titutionnels, notamment des dépar- tements ministériels, des établis- sements publics, des institutions constitutionnelles, des représen- tants du secteur privé et des pro- fessions libérales, afin de recueillir leurs avis sur la qualité de leurs interactions avec le département et sur les moyens de les optimiser et les améliorer. Cette étude stratégique a permis d’identifier les axes de transfor- mation et les défis à relever par le ministère, à savoir la dimension économique du ministère, la gestion du secteur des EEP, l’accompagne- ment de la régionalisation avancée, ainsi que le partage de l’information et la digitalisation du ministère. Le schéma organisationnel retenu a pris en considération aussi l’intégra- tion du département de la Fonction publique et de la Réforme de l’Ad- ministration et celui des Affaires générales et de la Gouvernance au sein du MEFRA. Ce schéma a été concrétisé par

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