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JEUDI 24 SEPTEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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abdiqué mon rêve de devenir comédien. J’ai ainsi fixé mon cap, et m’y tiens.

F.N.H. : Et au Maroc ? Gh. H. : De retour au Maroc, j’ai voulu jouer dans les quartiers où il n’y a pas de salles de théâtre. Pour ce faire, j’ai occupé un «garage» et j’ai monté mon spectacle. J’ai souhaité continuer ainsi, d’un quartier à l’autre…c’était l’idée que j’avais à mes 25 ans ! Aujourd’hui, je l’ai -plus ou moins- développée, dans la mesure où je crée des spectacles qui se jouent non seulement dans une salle de théâtre, autrement dit un lieu adapté, mais aussi dans n'importe quel décor, espace, lieu. F.N.H. : Parlez-nous de la genèse de ce trip assez surprenant… Gh. H. : Fin 2015, «Jouk Attamtil Al Bidaoui» a connu son baptême du feu. Cela avait commencé avec «Shakespeare Al Bidaoui (à Casablanca)», un film de Sonia Terrab. Dès lors, nous nous sommes évertués à interpréter «Le songe d’une nuit d’été». Chemin faisant, comme je tenais une classe sur le «jeu», j’ai voulu donner un exercice sur «comment réussir une audition». J’ai alors décidé que nous nous mettions dans la peau des «cheikhats». Mes comédiens devaient savoir prononcer, s’expri-

«Derni Hlal», un clip pour décrier la violence occidentale ◆ «Jouk Attamtil Al Bidaoui» revient hanter nos écrans. Avec «Derni Hlal», la troupe compose un crépitant précipité d’images (et de sons) représentant la complexité de la vision occidentale sur l’identité des femmes arabes, avec une puissance figurative inouïe. Discussion libre avec un Ghassan El Hakim-jeune- metteur en scène qui se décrit comme génialement touche-à-tout et sans limites. ◆ Rencontre «chez lui» à l’école «La parallèle», un espace d’art, d’apprentis- sage et d’ouverture où chacun avance a son rythme.

mer et même chan- ter. Je me souviens avoir demandé à Amine le personnage qu’il voulait imiter. Il m’avait répondu : «Zehra El Fassia». Puisse qu’une telle image semblait mar- rante, il l’avait ima- ginée «grosse» et tel un «ours». Je l’ai sou- tenu alors pour jouer la protagoniste sous

Les gens se contentent juste de regarder «Lamba (lampe)», plutôt que ce qu’il y a à l’intérieur.

cette forme (rires). Ainsi est née «Kabareh Cheikhats», donnée à voir par une troupe mili- tante qui surfe sur la vague revendicatrice. F.N.H. : Et non un groupe d'hommes travestis qui donne un spectacle trans- gressif… Gh. H. : Les gens se contentent juste de regar- der «Lamba (lampe)», plutôt que ce qu’il y a à l’intérieur (se désole Ghassan !). Certes, cela nous mettra encore plus à l’avant. Le groupe a aujourd’hui un grand public toujours impatient de le retrouver. Ceci dit, la contrainte c’est de rassembler ce public-là, qui aime «Kabareh Cheikhats», autour des autres pièces de «Jouk Attamtil Al Bidaoui».

Je me suis épanoui sous les cieux parisiens et commencé la valse des boulots incertains; j’ai trompé ma faim en me sur-gavant d’art… J’ai vu comment les gens travaillaient, profession- nellement parlant. Exilé loin de mes amarres, je découvre que j’avais la bosse du «jeu». Dès lors, je me suis mis à cultiver ma vocation nais- sante, puis décidais de l’affiner. Je n’ai jamais

Propos recueillis par R. K. Houdaïfa

Finances News Hebdo : Ghassan, fraî- chement diplômé de l’Institut supérieur d'art dramatique et d'animation cultu- relle (Isadac)… Racontez-nous. Ghassan El Hakim : Après avoir eu mon diplôme à l’Isadac, j’ai mis le cap sur la France.

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