Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 14 mars 2024 - 8 DH - N° 1144
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
De la crise à la reprise Bâtiment et travaux publics
Entretien avec Mohamed Mahboub, président de la FNBTP.
P. 15 à 17
Une évolution logique dans le cadre de la politique d’ouverture du Maroc INSTRUCTION GÉNÉRALE DES OPÉRATIONS DE CHANGE 2024
● Hassan Boulaknadal, Directeur général de l’Office des changes, a livré une véritable masterclass sur les enjeux et nouveautés de l’instruction générale des opérations de change 2024 à l’occasion de l’évènement «Nuits de la Finance», organisé par Finances News Hebdo.
P. 8 à 11
Couverture sanitaire universelle L’informel, une question préoccupante pour l’économie Entretien avec Abdelmajid Belaïche, expert en industrie pharmaceutique.
Assurance Le secteur brave la conjoncture
Campagne agricole Optimisme fragile après le retour des pluies
P. 24/25
P. 12
P. 2/18
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 14 MARS 2024
SOMMAIRE
Editorial
Voyons voir : Gaza : Un Ramadan sous les bombes Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde 4 5 6 4 ACTUALITÉ
26 26 POLITIQUE
Tech4Farmers : Coup de boost à l’entrepreneuriat Agritech 29 28 DEVELOPPEMENT DURABLE 27 27 L'UNIVERS DES TPME Diplomatie : Pourquoi le Maroc a raison de ne pas jouer la carte kabyle ! Hydrogène vert : L’offre Maroc, une initiative prometteuse Efficacité énergétique : Le chemin vers de meil- leures pratiques se poursuit 28
Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication
L Répit fugace
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es récentes précipitations, si longtemps atten- dues, semblent offrir un répit fugace à cette sécheresse qui chahute depuis plusieurs années le Maroc. Ces pluies, si généreuses en appa- rence, ont apporté avec elles un soupçon d'es- poir, mais leur impact reste mitigé face à la détresse des campagnes marocaines, où les pâturages appauvris et asséchés se signalent
Point Bourse Hebdo : Prise de profits avant le Conseil de BAM Instruction générale des opérations de change 2024 : Une évolution logique dans le cadre de la politique d’ouverture du Maroc Reportage photos : Les Nuits de la finance Assurance : Le secteur brave la conjoncture et réaf- firme sa vitalité Émetteurs : La gouvernance se féminise,
comme des plaies béantes. Car entre ces gouttes d’eau por- teuses d’un optimisme fragile, on entrevoit la réalité brutale et dure qui caractérise la condition des agriculteurs. Le drame économique qu’ils vivent est un récit de lutte, de désespoir et de défis : pour la sixième année consécutive, ils se battent contre dame nature, une ennemie imprévisible, qui peut être aussi généreuse qu’impitoyable. Six années qui ont laissé de profondes séquelles. Car nos barrages ont vu leurs réserves s'évaporer lentement, reflétant la sévérité des sécheresses successives. Avec un taux de remplissage de seulement 26,3% au 12 mars, ils semblent presque être des témoins impuissants de la lutte incessante des agriculteurs pour survivre. Les disparités entre les bassins hydrauliques soulignent l'ini- quité de cette sécheresse, condamnant certaines régions à une soif persistante, tandis que d'autres goûtent à peine à l'humidité bienvenue. Cependant, ces pluies qui arrosent les terres assoiffées ne sont qu'un baume temporaire pour les maux de notre agri- culture. Une agriculture qui souffre d’un sévère déficit pluvio- métrique, mais qui reste malgré tout le principal driver de la croissance. Alors, ces dernières précipitations auront-elles un impact significatif sur la campagne céréalière ? Pousseront- elles Bank Al-Maghrib, qui tiendra son prochain Conseil le 19 mars, à réviser sa prévision de croissance, arrêtée en décembre à 3,2% pour 2024 ? Wait and see. En attendant, la seule certitude que l’on a aujourd’hui, est que ces épisodes de sécheresse plombent l’économie marocaine, en ce qu’ils sont les vecteurs de cette croissance molle et irrégulière qui ne permet pas de juguler efficacement le chô- mage structurel que connaît le Royaume. Un taux de chômage au niveau national qui est passé de 11,8 à 13% en 2023, et qui reste particulièrement prononcé chez les jeunes : 35,8% parmi les 15 - 24 ans et 20,6% pour les 25 - 34 ans. Des chiffres qui montrent, tant s’en faut, que les jeunes font face à un désert d'opportunités. Qui avait promis la création d’un million de postes d’emploi en 5 ans ? Suivez mon regard ! u
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mais du chemin reste à parcourir Bourse : La semaine en chiffres 15 ECONOMIE 14
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BTP : De la crise à la reprise Entretien avec Mohamed Mahboub : BTP, «De nou- velles réformes sont prioritaires» Retour des pluies : Effets mitigés sur le remplissage des barrages et la campagne agricole Digitalisation : «DirectEntreprise» change le scéna- rio de la création d’entreprise Entretien avec Daoud Salmouni Zerhouni : Propriété intellectuelle, «Elle confère un monopole certes temporaire, mais conséquent» Occupation du domaine de l’Etat : La loi 03-19 tarde à être mise en œuvre E-commerce : Le consommateur marocain est-il suffisamment protégé juridiquement ? Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Couverture sanitaire universelle, «Le poids important de l’informel reste une question préoccupante pour l’économie marocaine»
Rougeole au Maroc : Le recul de la vaccination a fait des dégâts La santé rénale pour tous : Nécessité d’une straté- gie nationale
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HIGH-TECH
Entretien avec Jamal Basrire : Cybersécurité, «Le Maroc est le pays africain le plus touché par les trojans bancaires»
• Directeur des rédactions & Développement : David William
• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
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JEUDI 14 MARS 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
VOYONS VOIR
Gaza
Un Ramadan sous les bombes
U ne tragédie humaine sans précédent se déroule sous nos yeux à Gaza, une enclave assiégée plongée dans les ténèbres depuis plusieurs mois. Alors que le monde entier entame le mois sacré du Ramadan, les habitants de cette bande de terre déchirée par la guerre vivent un cauchemar sans fin. Chaque jour apporte son lot de souffrances, de deuils et de désespoir, comme si la cruauté de la situation ne pouvait jamais connaître de répit. Les chiffres macabres révèlent l'ampleur du drame : plus de 31.000 vies perdues, près de 73.000 blessés, des familles entières décimées, des enfants tués… dans ce terri- toire devenu l’antre des destins brisés, des rêves anéantis et des vies ravagées par la violence. Par D. William
ment des hôpitaux, transformant des lieux de vie en champs de ruines. Au quotidien, les bruits assourdissants des explosions résonnent dans les cœurs des habitants terrifiés, comme un écho sinistre de leur désespoir. Le mois sacré du Ramadan, normalement synonyme de spiritualité, de piété et de générosité, est devenu un moment de deuil et de désolation pour les Gazaouis. Au lieu de se réjouir en famille autour d'une table chargée de mets délicieux, les habitants tentent plutôt de survivre, se retrouvant à chercher désespérément de quoi apaiser leur faim dans ce chaos. La situation humanitaire à Gaza atteint des niveaux critiques. La population, déjà affai- blie par des années de blocus et de pri- vations, est maintenant confrontée à une Mais même avec le début du Ramadan, les morts, les bombardements et le carnage se poursuivent à Gaza. oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
famine imminente. C’est pourquoi, mardi, le Roi Mohammed VI a ordonné l’envoi d’une aide humanitaire pour la population de Gaza, composée de plus de 40 tonnes de denrées alimentaires, y compris des denrées de pre- mière nécessité. Sauf que les efforts pour acheminer l'aide internationale sont constamment entravés par les bombardements incessants et le blocus imposé par Israël. Les convois d'aide alimentaire et médicale sont bloqués aux frontières, privant des millions de personnes du minimum vital dont elles ont désespé- rément besoin pour survivre. Les hôpitaux débordent de blessés, les médicaments et les fournitures médicales se font rares et les équipes médicales luttent héroïquement pour sauver des vies dans des conditions désastreuses. Les enfants, les personnes âgées, les malades… sont les premières vic- times de cette crise sans précédent. Malgré les appels répétés de la communauté internationale, Israël maintient obstinément son offensive meurtrière. Les discussions au Caire, menées par les États-Unis, le Qatar et l'Égypte, n'ont pu aboutir pour l’instant à une trêve, laissant la population de Gaza livrée à elle-même, prise au piège d'un massacre inouï. Les appels à des couloirs humanitaires sûrs et à un cessez-le-feu immédiat restent inaudibles face à une armée israélienne déterminée à poursuivre son épuration eth- nique. Dans cette période sombre et désespérée, les paroles prononcées lundi par le secré- taire général de l'ONU, qui a appelé à «faire taire les armes pour faire honneur à l'esprit du Ramadan» , résonnent comme une vaine supplication. «Aujourd'hui marque le début du mois sacré du Ramadan, une période où les musulmans du monde entier célèbrent et propagent les valeurs de paix, de réconciliation et de solidarité. Mais même avec le début du Ramadan, les morts, les bombardements et le carnage se poursuivent à Gaza», déplore Antonio Guterres. Un génocide dûment orchestré. ◆
Depuis des décennies, Gaza a été le théâtre de conflits violents et dévastateurs, mais ce que nous voyons aujourd'hui dépasse tout entendement. Ce territoire est plongé dans l'obscurité, avec le goût amer du sang et de la désolation. Les bombardements inces- sants de l'armée israélienne pulvérisent des quartiers entiers, des écoles, mais égale-
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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 14 MARS 2024
ÇA SE PASSE AU MAROC
Tourisme
Le Maroc a accueilli plus de 2,1 millions de touristes à fin février 2024 L e nombre de touristes ayant visité le Maroc durant les deux premiers mois de 2024 s'est élevé à plus de 2,1 millions de personnes, en croissance de 14% comparativement à la même période un an auparavant, selon le ministère du Tourisme, de l'Artisanat, de l'Économie sociale et solidaire. Les efforts déployés pour promouvoir les destinations et améliorer leur accessibilité conti- nuent de porter leurs fruits. En 2024, le tourisme marocain maintient sa voie vers l'atteinte
des objectifs de la feuille de route, enregistrant 1,1 million d'arrivées en février, soit une hausse signifi- cative de 18% par rapport à février 2023. Au cœur de ces performances, le ministère note une contribu- tion plus marquée des touristes étrangers, représentant 53% des arrivées, tandis que les Marocains résidant à l'étranger (MRE) consti- tuent 47%. ■
Gaza
Le Roi ordonne l’envoi d’une aide humanitaire
L
e Roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods, a donné ses très hautes instructions pour déployer une opération humanitaire d’aide alimentaire, par voie terrestre, destinée à la population palestinienne de Gaza et de la ville sainte d’Al Qods, indique un communi- qué du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Cette aide, qui coïncide avec le début du mois sacré du Ramadan, intervient pour apaiser les souffrances des populations palestiniennes, et notamment leurs catégories les plus vulnérables, précise la même source. Ainsi, l’aide ordonnée par le Roi pour la population de Gaza est composée de plus de 40 tonnes de denrées alimentaires, y compris des denrées de première nécessité. Le ministère précise que, depuis le déclenche- ment des hostilités armées il y a plus de 5 mois, le Maroc est le premier pays à acheminer, par cet itinéraire terrestre inédit, son aide humanitaire et qui sera livrée directement aux populations béné- ficiaires. ■
CDG/ONCF
Partenariat multidimensionnel K halid Safir, Directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), et Mohamed Rabie Khlie, Directeur général de l'Office national des chemins de fer (ONCF), ont procédé récemment à la signature d’une convention cadre de partenariat stratégique définissant les modali- tés et les champs de collaboration entre les deux Groupes. Cette convention cadre définit les bases d’un partenariat durable et profitable entre les deux parties dans différents domaines identifiés, se rapportant entre autres au conseil financier et structuration de financement, l’aménagement de territoire, la gestion immobilière, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. ■
Distinction
Consécration mondiale pour les aéroports de Casablanca et Marrakech
L e Conseil international des aéroports (ACI) vient de dévoiler le classement ASQ/ACI (Airport Service Quality) pour l’année 2023, basé sur le vote des passagers évaluant la qualité de service aéroportuaire dans différentes régions du monde. Deux aéroports marocains, dont Casablanca Mohammed V et Marrakech Menara, dans la catégorie des aéroports accueillant entre 5
et 15 millions de passagers par an, ont été récom- pensés comme étant les meilleurs aéroports du continent. L’enquête ASQ pour l’année 2023 a été réalisée par le sondage d'environ 600.000 pas- sagers, à travers plus de 400 aéroports de par le monde. Pour les aéroports Casablanca Mohammed V et Marrakech Menara, plus de 2.900 passagers ont été sondés tout au long de l’année 2023. ■
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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE
Zone Euro
FMI
Royaume-Uni
Kristalina Georgieva serait «honorée» d’avoir un second mandat
Légère hausse du chômage, la croissance des salaires ralentit
«Très probable que la BCE commence à baisser ses taux au printemps»
L a Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a décla- ré qu'elle serait « honorée » de rester à la tête de l'institution pour un second mandat, si le Conseil d'administration choisissait de la renommer. « Si l'ensemble des membres sont d'accord, je serais honorée de continuer à exercer les fonctions de Directrice générale du FMI », a-t-elle déclaré sur X (ex-Twitter). La Bulgare avait pris les rênes du FMI le 1 er octobre 2019, peu de
temps avant la crise du Covid-19. Son mandat de cinq ans expire le 30 septembre. « J'ai reçu ces dernières semaines des paroles de soutien au travail du FMI de la part d'un grand nombre de nos membres », a-t-elle ajouté. Georgieva a notamment obtenu un appui décisif du ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, comme ce dernier l'a indiqué à des journalistes la semaine dernière, depuis la réu- nion du G20 au Brésil. ■
L e taux de chômage a légère- ment augmenté au Royaume- Uni à 3,9% pour les trois mois achevés fin janvier, contre 3,8% à fin décembre, tandis que la crois- sance des salaires marque un léger recul, a indiqué l'Office national des statistiques (ONS). Les salaires « augmentent plus lentement que ces derniers temps, mais grâce à une inflation plus faible, les salaires en termes réels continuent d'aug- menter », relève sur X Liz McKeown, directrice des statistiques écono- miques de l'ONS. Le nombre d'em- plois vacants poursuit sa baisse « même si le total reste supérieur (...) à son niveau d'avant la pandémie », et les chiffres du chômage sont res- tés globalement stables au cours de l'année écoulée, conclut-elle. ■
L e gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé « très pro- bable» que la BCE effectue ses premières baisses de taux d'intérêt «au printemps », au lendemain de la décision de la Banque centrale européenne de maintenir ses taux à un niveau record. « Il me paraît très probable qu'il y ait une première baisse de taux au prin- temps », a indiqué Villeroy de Galhau, précisant toutefois « qu'en Europe comme ailleurs, le printemps est une saison qui va d'avril jusqu'au 21 juin ». Jeudi dernier, la Banque cen- trale européenne a décidé, à l'issue de la réunion de son Conseil des gouverneurs, de maintenir son taux sur les dépôts, qui fait référence, à son plus haut historique de 4%, comme depuis octobre. ■
Cryptomonnaie
Le bitcoin poursuit sa course folle, nouveau record à plus de 72.000 dollars
C
ontinuant sa course folle, le bitcoin a atteint en début de semaine un nouveau record à
Etats-Unis
Les bureaux vidés par le télétravail menacent des banques de faillite
plus de 72.000 dollars, la demande pour cette cryptomonnaie ayant bondi grâce aux perspectives de baisse des taux d'intérêt aux Etats- Unis dans les prochains mois. La devise numérique avait déjà tou- ché plusieurs records la semaine dernière, écrasant celui de novembre 2021 à 68.991 dollars. Le prix du bitcoin a bondi d'environ 70% depuis le début de l'année, une spectaculaire remontée après l'ef- fondrement des cours dans la fou- lée du naufrage de plusieurs géants du secteur fin 2022. ■
D es immeubles de bureaux restent à moitié vides aux Etats-Unis, la faute au télétravail plébiscité depuis la pandémie. Leur valeur a chuté et pourtant les propriétaires vont devoir refinancer les prêts, malgré les taux élevés : ce cocktail explosif, par ricochet, menace certaines petites banques. « Il y aura des faillites bancaires, mais ce ne seront pas les grandes banques, (...) plutôt les petites et moyennes », a averti le président de la Banque centrale américaine (FED), Jerome Powell, devant une commission du Sénat.
San Francisco, Washington, New York ..., les bureaux aux Etats-Unis voient passer moitié moins de per- sonnes qu'avant la pandémie. Le taux de vacance, qui était de 9,5% en 2019, a grimpé à 13,5% en 2023, et pourrait aller jusqu'à 16,6% fin 2025, selon l'agence Fitch. ■
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BOURSE & FINANCES
Point Bourse Hebdo Prise de profits avant le Conseil de BAM
Evolution de l'indice Masi depuis mars 2023
M Alors que le mois de Ramadan débute, le marché devrait s'orienter vers une période d'activité relativement réduite. Par Y . Seddik
oins d’une semaine nous sépare du rendez-vous financier le plus important du premier trimestre : le Conseil de Bank Al-Maghrib, prévu le 19 mars courant. Si cet événement est toujours scruté à la loupe par les marchés financiers, les analystes n'anticipent pas de changements dans l'orientation de la politique monétaire en mars. La frange la plus raisonnable du mar- ché s'attend à une communication plutôt «bénigne» de la part de la Banque centrale, avec un statu quo sur le taux directeur. Ceci étant, même si BAM a réus- si pour le moment à combattre l'inflation, elle doit se prononcer sur les prévisions macroécono- miques, notamment celles de la croissance en 2024. La pluvio- métrie récente devrait peut-être apporter de bonnes surprises sur le front de la croissance. La pré- vision de la Banque centrale en décembre était de 3,2%. On sur- veillera si ce chiffre est revu à la hausse. De plus, son commen- taire est également attendu quant
à l'évolution future de l'inflation, après un discours particulièrement encourageant en décembre sur les perspectives des prix à moyen termes. Côté Bourse, la configuration du marché n'a pas beaucoup changé par rapport à celle de la semaine passée, avec des prises de béné- fices limitées, sous les 13.100 points. Le Masi a ainsi abandonné 0,79% sur une volumétrie heb- domadaire de 540 MDH, dont 88 MDH sur Addoha. Du côté des variations, Agma a accusé la plus forte chute (-5,61% à 7.051 DH), suivie par Rebab Company (-5,48% à 69 DH), CFG Bank (-3,73% à 155 DH), Managem (-3,75% à 1.770 DH) et Microdata (-3,58% à 665 DH). À contre-courant, Résidences Dar Saada a réalisé la plus forte hausse (+9,85% à 36,25 DH), suivie par Maghreb Oxygène (+5,98% à 222,55 DH), IB Maroc. com (+4,09% à 22,90 DH), Disty Technologies (+3,93% à 225 DH) et Alliances (+3,74% à 176 DH).
TOP Performances
FLOP Performances
Promopharm S.A Risma Med Paper
-6%
+22,08% +11,82%
Alliances Zellidja S.A CFG Bank
-5,77%
-3,42%
+10,42 %
Alors que le mois de Ramadan débute, le marché devrait s'orienter vers une période d'activité relative- ment réduite. Caractérisées par des séances courtes et des volumes généralement bas, ces semaines sont rarement propices à de grands rallyes. Toutefois, la publication des résultats annuels des entreprises pourrait injecter une dose de volati- lité sur le marché.
Pour ce qui est des prévisions obli- gataires, les analystes de BKGR estiment que face à des tombées qui s'approchent de 12,5 Mds de DH au mois d'avril, le Trésor devrait maintenir son confort, ce qui reconduirait le calme sur le marché primaire, d'autant plus que les attentes convergent vers un statu quo lors du prochain Conseil de la Banque centrale. ◆
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JEUDI 14 MARS 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
Instruction générale des opérations de change 2024
Une évolution logique dans le cadre de la politique d’ouverture du Maroc
Hassan Boulaknadal, Directeur général de l’Office des changes, a livré une véritable masterclass sur les enjeux et nouveautés de l’instruction générale des opérations de change 2024 et la méthodologie de sa mise en place, à l’occasion de l’évènement «Nuits de la Finance», organisé par Finances News Hebdo.
L’Office des changes a multiplié les initiatives depuis 10 ans.
U
Par A. Hlimi
ne économie orientée vers les exportations suppose des pré- alables sur lesquels le Maroc a mis l’accent depuis quelques décennies déjà. Cela va du cadre réglementaire, avec notamment l’adhésion à l’ar- ticle 8 du FMI, aux politiques sectorielles adaptées comme le Plan Maroc Vert, les nou- veaux métiers mondiaux du Royaume (aéronautique, auto- mobile, etc.). Pour accom- pagner tout cela, le Maroc a mis en place une politique de facilitation des changes avec la convertibilité du Dirham et l’ouverture du compte capital pour les résidents, qui faci- litent les affaires. «Quelques années plus tard, force est de constater que cette politique porte ses fruits. Concernant les exportations, le Maroc est passé de 126 Mds de DH en 2007 à pratiquement 400 Mds en 2023. C’est une progression continue pendant toute cette période» , com-
mente Hassan Boulaknadal, Directeur de l’Office des changes. Mieux encore, cette progression est accompagnée par une diversification aussi bien de l’offre que des des- tinations. Les exportations automobiles sont passées de 45 Mds de DH en 2014 à 142 Mds de DH en 2023, devenant le premier secteur exportateur du Maroc. Les exportations aéronautiques sont passées de 8 à 22 Mds de DH sur cette même période. En termes de géographie, là aussi une diversification s’opère avec la montée en puissance de certaines des- tinations comme l’Inde et les Etats-Unis, bien que l’Espagne et la France demeurent nos principaux partenaires. Pour accompagner cette dynamique d’ouverture, l’Of- fice des changes a multiplié les initiatives depuis 10 ans. Et c’est dans cette optique qu’a été mise en place cette
nouvelle instruction émanant d’une démarche inclusive et sur la base de concertation avec les opérateurs. «Nous consultons l’ensemble des opérateurs économiques, à commencer par le GPBM, la CGEM et les associations pro- fessionnelles pour connaître leurs attentes. Suite à ces dif- férentes réunions, nous débat- tons en interne pour réaliser une dernière mouture qui sera appliquée l’exercice suivant» , explique Hassan Boulaknadal. C’est ainsi que l’instruction 2024 a été élaborée.
régler par anticipation jusqu’à 100% de leurs importations de biens contre 20% aujourd’hui. Deuxièmement, ces opéra- teurs, lorsqu’ils sont exporta- teurs, peuvent alimenter des comptes en devises ou en dirhams convertibles à hau- teur de 85% de leurs pro- duits d’exportation contre 70% aujourd’hui pour les non catégorisés. Les opérateurs catégorisés peuvent en outre régler à l’avance des four- nisseurs avant encaissement auprès des clients pour les opérations de négoce à l’inter- national, ou encore bénéficier d’une dotation e-commerce ou voyage d’affaires à hauteur de 100% de l’IS payé au titre de l’année N-1 plafonné à 1 MDH. Hassan Boulaknadal a égale- ment expliqué que les sociétés bénéficiaires de cette catégo- risation pourront profiter de procédures accélérées pour le traitement des demandes d’autorisation auprès de
La grande nouveauté : La catégorisation
L’instruction 2024 connait plusieurs nouveautés, dont la catégorisation qui va chan- ger le quotidien des opéra- teurs. Ainsi, les personnes qui bénéficient de cette caté- gorisation vont disposer de plusieurs avantages. Le pre- mier est qu’elles peuvent
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BOURSE & FINANCES
de séjours linguistiques à l’étranger, y compris les frais de loyer, lorsque le séjour lin- guistique est exigé par l’éta- blissement d’enseignement supérieur. Parmi les nouveau- tés introduites, dans ce cadre, figure aussi la possibilité de transférer par anticipation les frais de séjour dans le cadre de la procédure d'obtention du visa étudiant ou de l’inscrip- tion, lorsque ce transfert est exigé par l’université et/ou les services consulaires. Sur un autre volet, les étran- gers résidents ne disposant pas de revenus pouvant faire l’objet de transfert au titre des économies sur revenus et ne disposant pas de disponibilités sur leurs comptes en devises ou en dirhams convertibles pourront procéder au transfert au titre de secours familiaux. Par ailleurs, les étrangers rési- dents pourront, en vertu des nouvelles dispositions, trans- férer les jetons de présence après paiement des impôts. En matière d'importation de biens, la nouvelle instruction prévoit la possibilité de régler le dépassement au titre du fret à hauteur de 20% au lieu de 10% du montant initia- lement prévu par le contrat commercial. S'agissant des opérations de négoce inter- national, l'IGOC 2024 prévoit le paiement des acomptes à hauteur de 100% des fonds initialement rapatriés sur le compte négoce au titre de la même opération de négoce de biens. Concernant les voyages d'affaires, la nouvelle version de l'IGOC a relevé à 100.000 dirhams le montant minimum au titre de la dotation pour voyages d’affaires au lieu de 60.000 dirhams prévus aupa- ravant. ◆
Nouvelle opération de régularisation spontanée
2 024 connait également une nouvelle opéra- tion de régularisation spontanée, qui s’étale sur la période allant du 1 er janvier jusqu’au 31 décembre 2024. Sont concernées les personnes physiques et morales résidentes au Maroc, disposant d’une résidence fiscale, d’un siège social ou d’un domicile fiscal au Maroc, et ayant constitué des avoirs et liquidités à l'étranger avant le 1 er janvier 2023, en infraction à la réglemen- tation des changes. Le DG de l’Office des changes rappelle que les personnes détenant des avoirs à l’étranger peuvent effectuer, sous couvert de l’anonymat, leur décla- ration auprès de la banque de leur choix, selon un modèle préétabli par l’Office des changes compre- nant la liste et la nature des avoirs à déclarer. A noter que les taux de contribution libératoire sont fixés en fonction des anté- cédents des contribuables. Par exemple, ce taux est de 10% de la valeur d’acqui- sition des biens immeubles pour les personnes n’ayant jamais bénéficié de régulari- sations dans le passé contre 15% pour les personnes ayant déjà profité de cette fenêtre de régularisation, etc. Les contribuables peuvent aisément retrouver toute l’information nécessaire sur le portail de l’OC, avec un guide pratique que les banques peuvent égale- ment mettre à profit pour expliquer cette opération à leurs clients. Questionné sur la réussite de cette opération, Hassan Boulaknadal a indiqué que les informations remontent régulièrement du secteur bancaire. Mais qu’il est encore tôt pour se pronon- cer, les contribuables se présentant habituellement à l’approche de la fin de l’opération, c’est-à-dire au dernier trimestre. ◆ Les personnes détenant des avoirs à l’étranger peuvent effectuer, sous couvert de l’anonymat, leur déclaration auprès de la banque de leur choix.
l’Office des changes. Pour en profiter, les socié- tés doivent au préalable avoir été catégorisées par l’Admi- nistration des douanes ou la DGI, ou avoir une catégori- sation commune. De même, elles ne doivent pas avoir de contentieux avec l’Office des changes. En outre, elles doivent être en situation régu- lière avec l’Office et avoir une solvabilité financière durant les 3 derniers exercices. D’autres nouveautés pour les opérateurs et les personnes physiques L’IGOC 2024 apporte, outre la catégorisation, de nouvelles mesures de libéralisation et d’assouplissement aussi bien pour les opérations courantes que pour les opérations en capi- tal, que Hassan Boulaknadal a passées en revue. Ainsi, en matière d'études à l'étranger, la nouvelle édition de l'IGOC prévoit le transfert des frais
L’instruction 2024 connait plusieurs nouveautés, dont la catégorisation qui va changer le quotidien des opérateurs qui en bénéficient.
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Wafa Assurance (+739 MDH) et de Sanlam Maroc (+198 MDH), malgré une activité Vie qui a été impactée par la hausse de l’inflation en 2023. Pour sa part, AtlantaSanad affiche une baisse de 5,4%, qui s’explique par la politique rigoureuse de la compagnie en matière d’assainissement du portefeuille et de la sélection des risques engagées dans le cadre de son plan stratégique, dans une optique d’améliora- tion de sa rentabilité technique. Sur le plan financier, le secteur affiche également une santé financière robuste. Le porte- feuille des placements s'est apprécié de 1% pour s'établir à 206,75 milliards de dirhams. Cette croissance est notam- ment due à la reprise du marché boursier, qui a permis aux plus- values latentes d'augmenter de 30,6% pour atteindre 19,6 mil- liards de dirhams à fin octobre. En termes de solvabilité, les assureurs continuent de déga- ger une marge moyenne large- ment au-dessus du minimum réglementaire sous le référen- tiel prudentiel actuel. Une per- formance qui traduit la solidi- té financière des compagnies d'assurances marocaines et leur capacité à faire face à leurs engagements. Il est essentiel de rappeler que le secteur est en chan- tier permanent depuis quelques années. La refonte du livre IV du code des assurances, l'appli- cation de la norme IFRS 17 et l'adoption prochaine de la sol- vabilité basée sur les risques (SBR) espérée pour cette année, témoignent de la volon- té du régulateur de moderniser le secteur et de le mettre en conformité avec les standards internationaux. Ces réformes, bien qu'ambitieuses, consti- tuent une opportunité pour le secteur de l'assurance maro- cain de renforcer sa solidité, sa compétitivité et son attractivité. Elles permettront également d'offrir aux assurés une meil- leure protection et des produits plus innovants. ◆
Assurance
Le secteur brave la conjoncture et réaffirme sa vitalité
En dépit d'une conjoncture macroéconomique délicate, le secteur de l'assurance marocain a fait preuve de résilience en 2023, en poursuivant sa croissance et en consolidant sa position de force.
L
Par Y. Seddik
e marché de l'assurance maro- cain se porte comme un charme. En 2023, les primes émises ont atteint 57 milliards de dirhams, soit une croissance de 4,6% par rapport à l'année précédente. Cette performance est tirée par la branche non Vie et l'appé- tit croissant des Marocains pour l'assurance vie, malgré un contexte inflationniste qui a réduit les rendements réels. Poussée par une dynamique inflexible semestre après semestre, la branche non Vie a enregistré une croissance de 6,8%. Les segments «Accidents corporels» et «Incendie» se dis- tinguent particulièrement avec des hausses respectives de 7,7% et 9,1%, selon les der- nières statistiques de l’Auto-
Le chiffre d’affaires des compagnies cotées dépasse les 22 milliards de dirhams en 2023.
rité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). Cette évolution s'ex- plique par l'augmentation du nombre de véhicules en cir- culation, l'expansion du parc immobilier, et également par la prise de conscience accrue des risques liés aux accidents et aux catastrophes naturelles. La branche Vie, quant à elle, a connu une croissance plus modérée de 2%. Mais ne vous y trompez pas, ce segment recèle un immense potentiel. En effet, les segments «Epargne- supports dirhams», «Décès» et «Epargne-support unités
de compte» ont affiché des hausses respectives de 1,7%, 4% et 3,8%, toujours selon l’ACAPS. L'augmentation du niveau de vie des Marocains et leur recherche de solutions d'épargne et de prévoyance plus attractives constituent l’un des principaux moteurs de cette croissance. Le dynamisme du secteur se reflète également dans les résultats des compagnies d'as- surances cotées en Bourse. Leur chiffre d'affaires a pro- gressé de 3% à 22,7 milliards de dirhams, porté par les per- formances commerciales de
Le sec- teur des assurances continue de
démontrer sa résilience et de se dévelop- per en dépit d’une conjonc-
ture macro- économique difficile.
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gnant 36%. Par ailleurs, la présence des femmes dans les comités éma- nant des Conseils d'administra- tion montre des signes d'amé- lioration en 2023. Avec l'entrée en vigueur de l'obligation légale d'avoir au moins un représen- tant de chaque sexe au sein de ces comités en 2024, on s'at- tend à une progression signifi- cative. Actuellement, 28% des membres des comités d'audit, 18% des membres des comités nominations et rémunérations et 25% des membres des comités stratégiques sont des femmes, témoignant d'une évolution positive. Comparaison internationale La comparaison internatio- nale de la représentativité des femmes au sein des organes de gouvernance place le Maroc en dessous de la moyenne mon- diale. L'indice MASI20 de la Bourse de Casablanca indique une représentation féminine de seulement 22%, soulignant la nécessité de progrès dans ce domaine crucial. La France reste en tête (46,4%) avec des réformes novatrices ayant ins- tauré des seuils de 20% et 40% en 2011 grâce à la loi Copé- Zimmermann. Selon O'finance, pour que la gouvernance et le management au féminin ne se limitent pas à des déclarations extra-finan- cières, le Maroc devra s'ins- pirer des meilleures pratiques internationales et envisager des mesures plus contraignantes pour garantir une parité effec- tive dans les instances décision- nelles des entreprises. En conclusion, l'évolution de la gouvernance des sociétés marocaines est en marche, mais il reste encore du chemin à par- courir pour atteindre une véri- table égalité des chances entre les hommes et les femmes. La mobilisation des acteurs publics et privés est essentielle pour faire de la diversité un atout pour la performance et la péren- nité des entreprises. ◆
La présence des femmes dans les comités éma- nant des Conseils d'administration montre des signes d'amélioration en 2023.
Émetteurs
La gouvernance se féminise, mais du chemin reste à parcourir
Le cabinet O'finance a publié un focus thématique sur la représentativité des femmes au sein des organes de gouvernance des sociétés faisant appel public à l'épargne. Ce rapport dresse un état des lieux et analyse les leviers pour une meilleure inclusion des femmes dans les instances décisionnelles des entreprises. Par Y. Seddik
F
ini les Conseils d'administration exclusivement masculins au Maroc ! Depuis janvier 2024, 30% des sièges doivent être occupés par des femmes, avec un passage à 40% en 2027. Mixité obligatoire aussi dans les comités (comités d'audit, comités des investissements…), qui doivent inclure au moins un représentant de chaque sexe. Pour les organes de moins de huit membres, l'écart entre les sexes ne peut dépasser deux, et les conseils d'entreprises cotées ne pourront excéder quinze membres. Une avancée importante vers une gouver- nance plus équilibrée et diver- sifiée.
nombre de mandats détenus par les administratrices. Près de 84% d'entre elles occupent un seul mandat, tandis que 13% détiennent entre 2 et 4 mandats. Une minorité de 3% gère entre 4 et 6 mandats, soulignant une concentration notable de res- ponsabilités. Dans le panorama des Conseils d'administration des émetteurs du panel, l'analyse révèle que les administrateurs indépen- dants détiennent un total de 135 mandats, représentant un taux de 20%. Une tendance est relevée par l’étude avec la pré- sence féminine, qui représente une part substantielle de ces mandats indépendants, attei-
Un taux de féminisation en progression, mais en deçà des objectifs L'analyse des mandats des femmes administratrices dans les organes de gouvernance des émetteurs faisant appel public à l'épargne (APE) révèle des chiffres intéressants. Sur 91 émetteurs, les femmes détiennent 178 mandats, représentant 22% du total des mandats d'administra- teur. En revanche, seulement 7 Conseils d'administration sont actuellement présidés par des femmes, équivalant à 8% des sièges de présidence dans l'en- semble du panel. Une répartition intéressante apparaît lorsqu'on examine le
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Microdata
BOURSE LA SEMAINE EN CHIFFRES
Forte croissance des résultats et du dividende 2023
Capitalisation sectorielle
La Bourse de la semaine du 6 au 12 mars 2024
13 000
12 960
13 935
12 920
33,03%
36,25%
12 907
12 880
12 852
12 846
12 875
A fin 2023, Microdata a réalisé un chiffre d’affaires de 751,2 MDH, en progression de 8,1% par rapport à 2022. Cette évolution traduit la capacité de Microdata de capter une partie importante du vivier de la demande auprès de grandes organisations au Maroc, autour de technologies émergentes telles le «multi-cloud», l'analytique des données et la sécurité. Compte tenu de la concurrence accrue sur certains projets, le résultat d’exploitation 2023 a diminué de 13,2% par rapport à l’exercice 2022, pour atteindre 90,4 MDH (contre 104,1 MDH au terme de l’exercice précédent). Quant au résultat financier, son solde s’est nettement amélioré comparativement à l’exercice pré- cédent, grâce au repli significatif des pertes de change. Par conséquent, le résultat net s’est accru de 34,2%, s’établissant à 57,2 MDH. Il est à signaler que Microdata ne consolide toujours pas sa filiale «DGSM» en raison du caractère non significatif de ses principaux indicateurs financiers. Le Conseil d’administration a décidé de proposer à la prochaine AGO la mise en distribution d’un dividende de 34 DH par action, en progression de 36% par rapport à 2022. ◆
12 800 12 840
Mer
Jeudi
Vend
Lundi
Mardi
12,56% 13,43%
1,20% - Performance Hebdomadaire Masi
Capitalisation globale
4,73%
663 Mds
Banques Batiments et Matériaux de construction Télécommunications Agroalimentaire et Production
Autres
Les plus fortes hausses de la semaine
Eqdom
+13,77% +7,04% +5,98% +4,61% +3,95%
SBM Maghreb Oxygène
Lesieur Cristal Cartier Saada
BAM
Les valeurs les plus actives de la semaine
L e nombre total d'agences bancaires en activité au niveau national a reculé à 5.811 en 2023, contre 5.914 une année auparavant, selon Bank Al-Maghrib (BAM). Cette évolution résulte de la fermeture de 145 agences et de l’ouverture de 42 nouvelles. Dans le détail, le réseau bancaire national compte 5.606 agences de banques conventionnelles en 2023, contre 5.715 en 2022, 9 de banques off-shore et 196 de banques participatives au lieu de 190 en 2022. Par banque, la Société Générale Marocaine de Banques (SGMA) a fermé 49 agences au cours de l'année écoulée, tandis qu'Attijariwafa bank en a fermé 33, Bank of Africa 28, BMCI 20, et le Crédit Populaire du Maroc (CPM) 15 agences. Par ailleurs, le CPM dispose du réseau le plus dense avec 1.372 agences, suivi par Al Barid Bank (950), Attijariwafa bank (928), Bank Of Africa (653), Crédit Agricole du Maroc (495), CIH (327), SGMA (305), BMCI (270) et Crédit du Maroc (267). Au niveau des banques participatives, Umnia Bank dispose du réseau le plus large avec 52 agences, devant Bank Assafa (41) et Bank Al Yousr (25). En termes d'implantation bancaire régionale, la région de Casablanca-Settat compte le plus grand nombre d'agences avec 1.651, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (868), Fès- Meknès (674) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (555). ◆ Le nombre d'agences bancaires recule à 5.811 en 2023
Addoha
65 MDH 40 MDH 27 MDH 21 MDH 19 MDH
Attijariwafa bank BCP Label Vie Marsa Maroc
Marché obligataire
Le Trésor a levé 4 Mds de dirhams mardi face à une demande des investisseurs de 6,8 Mds de dirhams. Le montant adjugé est réparti sur la maturité 26 semaines, 52 semaines, 5 ans et 15 ans à des taux relative- ment stables.
Marché de change
Le Dirham s'est apprécié de 0,84% face au Dollar américain et de 0,31% vis-à-vis de l'Euro durant la période du 29 février au 6 mars. Au cours de cette période, aucune opération d'adjudication n'a été réalisée sur le marché des changes, indique BAM dans son récent bulletin hebdomadaire.
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