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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 15 OCTOBRE 2020

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ment l'AMMC qui a instauré, dès cette année, l'obligation de fournir de l'information extra- financière à l'occasion des rap- ports financiers annuels (RFA) des émetteurs. Là où les émetteurs sont les plus en retard En revanche, et malgré une amé- lioration de 6 points, le scoring desémetteurssur lagouvernance demeure faible (score moyen de 21,7/100). Ghizlaine Nourlil, directrice Afrique & Middle East à Vigeo Eiris, explique que les facteurs où les émetteurs sont les plus en retard sont relatifs à la clarté des systèmes de rému- nération, la transparence sur les stratégies de lobbying, l'objec- tivité de la prise en compte des

performances de responsabi- lité sociale dans la rémunéra- tion des dirigeants exécutifs ou encore l'indépendance et la diversité des profils composant les conseils d'administration ou de surveillance. Les sujets de réduction des émissions atmosphériques ou d'achats responsables sont également des facteurs de durabilité sur lesquels les entre- prises semblent moins enga- gées. En effet, selon la respon- sable de Vigeo, la performance des entreprises marocaines en matière environnementale demeure faible (score moyen de 24,1/100), avec une légère hausse par rapport à 2019 (21,9/100). A croire que l’effet de la COP22 semble s'essouf-

fler avec, cela dit, quelques exceptions.

Les tops performers 2020 3 entreprises ont significative- ment amélioré leurs scores de 2020 par rapport à 2019 : OCP (+27 points), LafargeHolcim Maroc (+23 points) et Lydec (+12 points). Ces entreprises se classent dans le top 10 des émetteurs cotés avec, par ordre alphabétique, Attijariwafa bank, BoA, BCP, BMCI, Cosumar, IAM, Managem et SMI. Ces valeurs (hors OCP) constituent l'indice ESG10 de la Bourse de Casablanca. Cet indice perd -19% depuis le début de l'année contre -16,5% pour le Masi, écart expliqué par la surpondération des

valeurs bancaires dans l'indice ESG10, puisqu'elles y pèsent plus de 50% contre 31% dans le Masi. ◆ et la diversité des profils dans les conseils d'admi- nistration. Les indicateurs où les émetteurs sont les plus en retard, sont relatifs à la clarté des systèmes de rémunération, la transpa- rence sur les stratégies de lobbying, et l'indépendance

Sortie de crise

◆ La crise a amplifié la préoccupation environnementale chez les investisseurs institutionnels. ◆ Au Maroc, le marché de la finance verte est quasiment à l'arrêt. Plaidoyer pour une finance durable S i la finance verte constitue un levier important pour relancer et transformer tématiquement les sujets de durabilité dans la ges- tion des risques financiers et de favoriser la trans- parence et une vision de long terme au sein du sec- teur financier. Par A. Hlimi

mies à travers le monde, les Etats et les entreprises n'auront d'autres choix que de se remettre à la page et de verdir considérable- ment leur plan de relance. C'est l'une des principales conclusions d'un webinaire organisé par l'institut CDG, qui a réuni Hamid Tawfiki, administrateur-Directeur général de CDG Capital, Bertrand Badre, président- Directeur général de Blue Like an Orange Sustainable Capital, Benoît Leguet, Directeur général d’I4CE, et Mihoub Mezouaghi, directeur de l’Agence fran- çaise de développement au Maroc (AFD). Selon ces participants, les

investisseurs institution- nels ne raisonnent plus uniquement en termes de notion rendement/risque, mais intègrent également des problématiques de durabilité dans leurs équa- tions de base lorsqu'il s'agit d'arrêter des choix d'investissements. Ainsi, les investissements des investisseurs institution- nels ainsi que l'épargne des ménages seront et doivent être de plus en plus orientés vers des actifs plus verts. Concernant les Etats, les experts suggèrent de réo- rienter les flux de capitaux vers une économie plus durable, d'intégrer sys-

dans de massifs plans de relance visant à soutenir l’activité économique, à protéger les entreprises et à préserver les reve- nus des personnes. Dans ce sens, la pandémie a révélé les vulnérabilités du monde, dont bon nombre se recoupent avec la crise climatique. Une crise qui a amplifié la préoccupa- tion environnementale des gouvernements et des citoyens et que les émetteurs doivent prendre en compte pour drainer plus facilement des capi- taux, particulièrement au Maroc où il faut relancer la machine de l'économie verte. ◆

les économies, force est de constater que la dyna- mique s'est quelque peu estompée au Maroc avant même la survenance de la pandémie. Avec un peu plus de 4 Mds de dirhams d'obligations vertes, le support de financement est considéré par les experts comme porte-étendard de la finance durable. Pour continuer à capter les financements nécessaires à la reprise des écono-

Par ailleurs, l’Institut CDG a souligné que le choc brutal produit par le confi- nement des populations, la fermeture des frontières et les mises à l’arrêt volon- taire d’un grand nombre d’activités ont plongé la majorité des économies mondiales dans une grave récession. Afin d’amortir ce choc économique et ses répercussions sociales, les gouvernements se sont mobilisés et engagés

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