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JEUDI 15 OCTOBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Hausse des prix des denrées alimentaires

◆ L’indice FAO des prix des céréales dépasse de 13,6% la valeur enregistrée il y a un an. ◆ Les transactions de blé se sont déroulées dans un contexte de craintes relatives aux perspectives de production dans l’hémisphère Sud et des conséquences de la sécheresse sur les semis d’hiver en Europe. Le changement climatique y est pour quelque chose L’ a u gme n t a - tion continue des prix des denrées ali- m e n t a i r e s La FAO ren- seigne que la production mondiale de céréales a été légère- Par M. Diao

allant dans le sens d’une lutte acharnée contre le réchauffement climatique. Dans le même ordre d’idées, notons que l’indice FAO des prix des huiles végé- tales a augmenté de 6% en septembre, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis huit mois. Les cours des huiles de palme, de tour- nesol et de soja ont tous progressé au même rythme que la demande mondiale soutenue. Par ailleurs, la FAO attire également l’at- tention sur le fait que la production mondiale de blé en 2020 devrait s’établir à 765 millions de tonnes. Ce qui équivaut à un niveau record auquel les conditions météorologiques favorables en Australie ont contribué. Dans le même temps, l’on note que la production mon- diale de céréales secon- daires (maïs, orge) devrait s’établir à 1.488 millions de tonnes, soit une baisse de 0,5%. Les experts de la FAO mettent également ce léger repli sur le compte des conséquences des condi- tions météorologiques sur les cultures de maïs dans plusieurs pays producteurs de premier plan. Par ordre d’importance, les princi- paux producteurs de maïs au niveau mondial sont les USA, la Chine, le Brésil et l’Union européenne. ◆

ment réduite par rapport à celle du mois d’août.

à l’échelle internationale pénalise particulièrement le pouvoir d’achat des popu- lations issues des pays du Sud, davantage vulné- rables économiquement. Les ménages les plus modestes consacrent une partie importante de leurs revenus aux dépenses ali- mentaires. L’indice FAO des prix des céréales de sep- tembre, dévoilé récemment, a progressé de 5,1% par rapport à août. Il dépasse également de 13,6% la valeur enregistrée l’année dernière. C’est dire l’im- portance de l’inflation des

prix des céréales au niveau mondial. Le changement climatique fait partie des causes de cette situation pour le moins désavanta- geuse au niveau mondial pour plusieurs ménages impactés par la crise liée au coronavirus. Concrètement, d’après l’Organisation des

Nations unies pour l’alimen- tation et l’agriculture (FAO), la progression de l’indice est à relier à la hausse des prix du blé, portés par des échanges commerciaux soutenus. L’organisation onusienne précise que les impor- tantes transactions de blé

sont intervenues dans un contexte de craintes rela- tives aux perspectives de production dans l’hémis- phère Sud et des consé- quences de la sécheresse sur les semis de blé d’hi- ver dans toute l’Europe. A ce titre, il est utile de rap- peler que le Vieux conti- nent a enregistré un épi- sode record de sécheresse durant deux étés consécu- tifs, en 2018 et 2019. Durant cette période, la sécheresse a touché plus de la moitié de l’Europe centrale, avec des conséquences néfastes sur les cultures. 20 millions d’hectares de cultures ont été affectés. Des prévi- sions tablent sur le double des terres de culture, sus- ceptibles d’être dévastées dans la deuxième partie du siècle. Et ce, en l’absence de mesures audacieuses

S’appuyant sur ses nouvelles prévisions (septembre 2020), la FAO renseigne que la production mondiale de céréales a été légèrement réduite par rapport à celle du mois d’août. Elle s’établit à présent à 2.762 millions de tonnes pour 2020. Ce qui constituerait toujours un record historique et une progression de 2,1% par rapport à la production de l’année précédente. Pour sa part, l’utilisation de blé en progression devrait s’établir à 757 millions de tonnes. Ce trend haussier découle de la hausse de la consommation en Chine et en Inde. Il importe de préciser enfin que l’organisme de l’ONU, créé en 1945 au Québec, s’attend désormais à ce que les stocks mondiaux de céréales atteignent 890 millions de tonnes à la clôture des campagnes de 2021. Ce qui serait un niveau record porté par la croissance des stocks de blé en Chine. Foisonnement des records

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